Musique

Les Goules

Si vous cherchez le mot "goule" dans le dictionnaire, vous trouverez une définition assez macabre: "Démon femelle qui, selon les superstitions orientales, dévore les cadavres dans les cimetières." (Le Petit Larousse, 2002) Plutôt lubrique et à la limite schizophrène sur scène, le chanteur des Goules, Keith Kouna, se fait d'ailleurs peu rassurant sur le sujet. "La goule peut surgir en nous à tout moment. Elle a toujours besoin de chair fraîche, mais elle ne se manifeste que lors de journées bien précises. Ça n'a rien de quotidien."

S'étant classée bonne troisième lors des dernières Francouvertes, la formation de Québec vit une ascension montréalaise fulgurante. Trois de ses pièces se sont retrouvées en tête du palmarès de CISM 89,3 et sa performance théâtrale lors des OFFrancoFolies, au début du mois, a soulevé bien des passions.

"Beaucoup de gens parlent de théâtralité pour décrire Les Goules et ça me fait bien rire, poursuit Keith. Nous n'avons pas de mise en scène, tout est très spontané. Je crois que c'est dans la personnalité du groupe de se déguiser et de délirer." Surréaliste et dadaïste, la formation tourne en dérision certains aspects de la vie sur une musique allant du métal au rap. "Nous voulons nous éloigner du conventionnel, même si nos sujets sortent parfois de la catégorie déjà-vu."

Atteignant cet objectif haut la main, Les Goules arrivent de plus à nous dilater la rate sur des mélodies et des riffs à faire l'envie de nombreux groupes rock plus sérieux. Les refrains canon portent même à l'interprétation personnelle. "Habituellement, les gens chantent nos paroles en version déformée. Un texte comme Crabe de poche devient Gramme de pot, et "Moi, j'ai ma taupe dans police" passe à "Moi, j'ai ma dope dans poly". Je ne sais pas pourquoi, on nous associe toujours avec le monde des narcotiques."

Leurs élucubrations du 30 août à L'Escogriffe vous illustreront rapidement l'analogie.

L'Escogriffe en feu

Situé au 4467A, rue Saint-Denis, L'Escogriffe ne ménage pas les efforts et lance déjà sa programmation automnale, qui fait place à plusieurs soirées thématiques. Les mercredis, le jazz sera à l'honneur avec la série Géants du Jazz et la série X.'Ça.Groove!. Cette dernière proposera une ambiance lounge aux décors clairs-obscurs. Quelques invités sont déjà annoncés, dont Les Téméraires le 10 septembre et le Non-Acoustic Project de Yannick Rieu le 24.

Chaque deux lundis, un groupe traditionnel vous invitera à swinguer alors qu'un mardi sur deux, on vous présentera un trio d'auteurs-compositeurs-interprètes. L'autre mardi est réservé à la série country qui commence dès le mardi 2 septembre avec le concert de Saint-Sipoplette (Sunny et Dominique Lebeau) et invités-surprises.

Bonne fête, Café Chaos!

Après avoir vécu de nombreux changements au cours de la dernière année, le Café Chaos souffle les huit bougies qui couronnent son gâteau d'anniversaire. La coopérative relocalisée au 2031, rue Saint-Denis offre comme toujours une salle de choix à petit prix pour tous ces jeunes groupes locaux qui cherchent à se produire à Montréal. Les festivités débutaient hier et se poursuivent jusqu'au 7 septembre. L'horaire se trouve évidemment sur le site Internet de la coop (www.cafechaos.qc.ca), mais il serait important de ne pas manquer le concert de Nitrosonique, gagnants de la plus récente édition de Cégep Rock, le 30 août. SelfMadeMan, qui annule depuis un certain temps tous ses spectacles montréalais en raison de la laryngite qui afflige son chanteur, devrait aussi fêter le Chaos le mercredi 3 septembre. Souhaitons que l'excellente formation punk ne nous fasse pas encore une fois faux bond.

Festival de Musique Émergente en Abitibi

Au moment où vous lisez ces lignes, il y a de fortes chances que votre dévoué chroniqueur de la scène locale soit enduit de Muskol au beau milieu de l'Abitibi. Pour sa première édition, le Festival de Musique Émergente d'Abitibi-Témiscamingue a de quoi surprendre. Il permettra même à la ville de Rouyn-Noranda de devenir, du 28 au 31 août, le point le plus chaud du Québec grâce à la présence de Gwenwed, Vénus 3, Alex Jones, Galaxie 500, Ève Cournoyer, Sans Pression, Le Nombre, Fred Fortin, Olivier Langevin et Richard Desjardins. D'autres talents locaux s'y produiront, dont Geneviève et Mathieu. La semaine prochaine, je vous présente un aperçu de la rentrée locale montréalaise, mais je reviendrai sur ce festival la semaine suivante pour un rapport complet.

À souligner

– Vendredi 29 août: Lancement-spectacle aux Foufounes de la compilation rap Bouche à oreille, qui regroupe une douzaine d'artistes d'ici dont Papaz, La Réplik et L'Assemblée.

– Vendredi 29 août: Vous préférez le rock'n'roll? Medusa Head Trip vous attend au Café Campus.

– Samedi 6 septembre: Tous les premiers samedis du mois, Lee-Lee l'Amour et Rico présentent au Saphir les soirées Sex Motel. Punk, glam-rock, new wave, hair métal et sleazy R&R sont au menu. Spécial retour en classe: habillez-vous en écolier(ère)s et entrez gratuitement.