Rock in Rouyn!!!
Musique

Rock in Rouyn!!!

"J’entends la fonderie qui rush / Pour ceux qui l’savent pas / On y brûle la roche / Et des tonnes de bons gars / Les grandes cheminées / Éternelles comme l’enfer / Quand le gaz m’a pogné / Chu v’nu tout à l’envers."

Bon sang que ces paroles de Richard Desjardins (…Et j‘ai couché dans mon char) prennent tout leur sens lorsqu’on met les pieds à Rouyn-Noranda.

Arrivé le vendredi pour couvrir la première édition du Festival de Musique Émergente d’Abitibi-Témiscamingue, une réussite exemplaire sur toute la ligne, ce sont les premières images qui me viennent en tête.

La Fonderie Horne. Ses deux énormes pilons et ce bruit de rush 3D surround qui se répercute sur les murs de l’aréna Dave Keon, petit rapide natif du coin qui évolua avec la dynastie Maple Leafs des années 60. Ayant promis une mine d’or à sa femme, l’histoire veut que M. Horne n’ait pu lui trouver qu’une mine de cuivre. Comme le disait un collègue journaliste, dommage que l’anecdote ne nous révèle pas si sa femme l’a finalement planté là ou non.

Jour 2
Débutant jeudi la veille par un spectacle de Gwenwed et Vénus 3, le Festival nous guide d’abord vers 17 h au charmant Café l’Abstracto pour une trop rare mais très agréable performance de PsychoCaravan. Regroupant entre autres Éric Goulet et Roger Miron des Chiens, la formation instrumentale country-rock ambiant lancera son premier album d’ici les prochaines semaines.

Nous partons ensuite vers le Camp Fatima, lieu d’hébergement des artistes et bénévoles, situé à une vingtaine de minutes de Rouyn. Une traditionnelle partie de base-ball précède le souper quatre étoiles où un Alex Jones excité ricane déjà à l’idée d’aller jouer au Petit Théâtre, lieu de sa rencontre avec la fameuse squaw d’Amos qui l’a tant fait rêver. Peu après, la symbiose stoner blues Galaxie 500 foule la même scène pour prouver, hors de tout doute, qu’il s’agit du meilleur groupe live au Québec. La soirée se termine dans un Cabaret de la Dernière Chance bondé à ne plus rien voir pour le concert d’Ève Cournoyer.

Jour 3
Samedi 14 h, Fred "le lièvre" Fortin domine outrageusement le Grand Prix de go-kart. Il franchit bon premier la ligne d’arrivée, suivi de Mathieu, un bénévole, et de votre chroniqueur, ravi de constater que toutes ces années d’entraînement aux jeux vidéo portent finalement fruit. Le reste de la journée est ponctué des concerts de Sans Pression; de Geneviève et Matthieu; de Karkwa, et sa fusion ska-reggae-rock, qui passe rapidement d’inconnu à préféré de la foule; du Nombre, qui sert sûrement la plus grande dose d’attitude rock’n’roll connue de l’histoire rouynoise (visez un peu le chandail du chanteur Ludwig Wax); et de Fred Fortin, qui ajoute à sa formule homme-orchestre les services estimés d’Olivier Langevin. De retour à Fatima, l’épuisant marathon prend fin autour d’un feu de camp et d’un tournoi de fers à la douce lueur des phares des camionnettes.

Jour 4
Dimanche, le concert de clôture alignant Fortin/Langevin, Ève Cournoyer et Richard Desjardins affiche complet depuis déjà longtemps. Si bien qu’une supplémentaire est planifiée pour le lendemain. Visiblement amochés de la veille, les Bleuets naviguent en eaux plus douces, introduisant parfaitement la surprise d’Ève. Seule avec son guitariste Roger Miron, le courant entre le public et la chanteuse passe à merveille par une intimité que l’on voit trop peu souvent lors de ses habituels spectacles. Une formule gagnante qui la met en valeur et que l’on espère ardemment revoir.

La conclusion appartiendra à M. Desjardins qui, entre deux ou trois nouvelles pièces, nous bouleverse, nous amuse et nous transporte comme jamais. Je vous jure que le voir dans son home town vaut mille fois les sept heures d’auto requises.

L’aventure se termine finalement au Cabaret, histoire de féliciter les organisateurs (Sandy, Pierre, Jenny, Karine), boire une dernière bière, tomber amoureux et se préparer à rentrer en ville. Le corps épuisé, certes, mais la tête bourrée de souvenirs.


Annulation des Francouvertes
Nous savions "Faites de la Musique" en difficultés financières, mais nous espérions encore que l’organisme arriverait à sauver Les Francouvertes. Après tout, le nouveau Zest semblait enfin prêt et le renom de l’événement n’était plus à faire. La nouvelle est tombée la semaine dernière: FDM annule l’édition 2003-2004 du concours pour revenir à la charge l’an prochain. Les dossiers des artistes inscrits ainsi que leur chèque seront retournés d’ici les prochains jours.

Voilà qui met donc en relief le concours La Fiesta des musiques amplifiées débutant à l’Alizé dès le mardi 7 octobre. On s’en reparle.

À souligner
Vendredi 12 septembre: Perséphone au Café Chaos.

Samedi 13: Jeremi Mourand et Crack Pot à l’Hémisphère Gauche. Starvin’Hungry et Dropouts au Café Campus.

Lundi 15: The Snitches et Cozmos Quazar aux Foufounes Électriques.

Mercredi 17: Lederhosen Lucil et Parka 3 au Cabaret.