Depuis que Karkwa s'est hissée en finale des Francouvertes début 2002, la formation qui compte des anciens membres de Kalembourg, Redcore et Ludger s'est littéralement lancée dans un exercice de style. Ce processus qui pourrait aussi s'apparenter à un examen de conscience mène aujourd'hui à la parution d'un surprenant premier compact: Le Pensionnat des établis.
"Avec le recul, nous écoutions les enregistrements de Karkwa pour nous rendre compte que notre tendance fusion nous fatiguait grandement, observe Louis-Jean Cormier, chanteur et guitariste de la formation. Avant, nous pouvions incorporer un passage latin à une pièce simplement pour entendre un air latin. Aujourd'hui, nous avons découvert que ce sont les sonorités latines, reggae, jazz ou rock qui nous intéressent. Alors au lieu de tomber directement dans le style, nous incluons ces sonorités aux compositions de Karkwa."
La surprise est de taille. Débutant par l'atmosphérique Hold-Up, un titre beaucoup plus brit-pop que world, le groupe annonce d'entrée de jeu qu'il nous fera voyager au-delà des attentes grâce à ce nouveau raffinement des influences. "Je crois que nous sommes surtout plus concis. Nous voulions nous détacher de cette image de jam band qui nous était associée. Nous sommes simplement un groupe de funk rock qui puise ses références à gauche et à droite."
Entre les influences de Radiohead de la première chanson et celles plus liées à Fred Fortin (époque de l'album éponyme) de la dernière, Karkwa passe donc par un éventail de couleurs sans jamais tomber dans la facilité. Une révélation automnale à découvrir lors d'un concert gratuit le vendredi 10 octobre au Lion D'or.
Alex Jones Trio
Ce qui, au départ, ne ressemblait qu'à un happening de OFFrancofolies semble maintenant vouloir prendre de l'ampleur. En août dernier, Alex Jones (chant et basse), Éric Goulet (guitare et chant) et Martin Petit (batterie) se rassemblaient pour créer l'Alex Jones Trio, ni plus ni moins la résurrection d'Alex Jones et du répertoire de WD-40. Les trois musiciens ont remis ça au Festival de musique émergente d'Abitibi-Témiscamingue, puis en région, et les revoilà sur une scène montréalaise: le samedi 11 octobre à l'Hémisphère Gauche.
"Il fallait bien que je retourne sur les planches, lance Alex qui, visiblement, vient de se réveiller au moment de notre court entretien. Je m'ennuyais, j'avais besoin d'argent et jouer de la musique, c'est tout ce que je sais faire dans la vie."
Même si certaines phrases des pièces de WD-40 sonnent plutôt étranges dans la bouche d'Éric Goulet – disons qu'il nous a habitués à une poésie moins crue – l'association avec le chanteur des Chiens s'avère tout à fait naturelle. "Éric connaissait déjà les pièces puisqu'il a réalisé nos deux derniers albums. C'est sûr que si je continue, je le fais avec lui. J'ai des idées de nouvelles chansons en tête et j'aimerais les travailler très bientôt." Le meilleur resterait donc à venir. En attendant: tout pour le rock!
À souligner
– Alors que le groupe Pénélope vient d'annoncer qu'il changeait de nom pour Éric Panic (l'ancien batteur Éric Roberge reste le guitariste-chanteur et le nouvel album est prévu pour le printemps 2004), les Pistolets Roses menés par Francis Bédard (ancien chanteur de Pénélope) seront au Petit Café Campus le mardi 14 octobre pour défendre les compositions de leur disque Ma génération.
– Les Unicorns se produiront le 11 octobre à la Casa Del Popolo pour souligner la sortie de leur compact Who Will Cut Our Hair When We're Gone? Attendez-vous à une performance psycho-pop lo-fi déglinguée, fidèle à la réputation des nouveaux poulains d'Alien8 Recordings.
– In this Life, connu anciennement sous le nom de The Riddlers, lance un nouveau maxi au Café Campus le 11 octobre.
Disque local de la semaine
Crackpot
Crackpot
(Indépendant)
Bien que le Montréalais Chris Burns ait fait partie de Nutsack, un groupe funk composé également de Sam Shalabi, le premier album éponyme de sa formation Crackpot puise directement dans le répertoire rock indépendant classique américain. Mélangez l'énergie des Minutemen, l'éclatement de Frank Black, l'esprit de Pavement et ajoutez-y une légère touche country Meat Puppets: vous voilà sur la route de Crackpot qui se distingue d'une pâle copie de ses prédécesseurs par la solidité de ses pièces accrocheuses (In a Semi-mental Mood et Bag of Confusion). Le trio sera en concert, où il reprend parfois même certaines pièces du King, le vendredi 10 octobre au Barfly avec American Devices. À ne pas manquer. 4/5
Je me demande pourquoi WD-40 n’a pas obtenu la faveur du public. Je considère qu’aux frontières de l’asphalte est un chef d’oeuvre, même que je veux que mauvaise vie hurle dans les hauts-parleurs le jour de mon enterrement.
Certe la poésie d’Alex n’est pas accessible à tous, mais il n’a pas juste écrit une chanson sur les ptites culottes!!!
À l’heure où le québec semble s’ouvrir aux nouvelles tendances comme Ariane Moffatt, les cowboys fringants et autres vulgaires machins, je me pose toujours la questions: Qu’est-ce qu’il manquait à WD-40? Il est évident que je ne voyais pas les gars jouer au talk-show de fin de soiré de TVA!
Mais il me semble qu’ils méritaient un peu mieux.
Pour ma part, les gars m’ont donné de bons moments en spectacle et je conserve de beaux souvenirs de leurs concerts, souvent broche à foin, mais toujours sympathiques. Je souhaite bonne chance au Alex Jones trio!
Pour compléter monsieur Marotte, je ne crois pas que WD-40 m’attirerait encore aujourd’hui si je les avais entendu 30 fois par jours à la radio et vu deux ou trois fois à la télé par semaine. Ceux qui les ont aimés à leur tout premier début les aiment encore aujourd’hui. Je me plais encore à faire découvrir ce groupe à certaines personnes. Eh oui, malgré bon nombre d’albums, ce groupe reste encore inconnu par certains. À mon avis, cela ne leur donne que plus de charme parce que ce n’est pas la qualité de leur album qui est la raison de cette méconnaissance. Alex Jones trio devrait donc être à la hauteur des attentes et nous donner encore le goût de danser.
Au risque de faire sourire les connaisseurs, je dirai quand même que la tendance à mixer les genres musicaux de tous horizons et de toutes tendances me fait penser au phénomène plus large de la mondialisation avec son brassage de cultures comme corollaire.
Plusieurs y ont sans doute déjà pensé avant, mais comme c’est pour moi une découverte, je me permets quand même de le signaler. D’ailleurs, je ne sais pas si le nom du groupe Karkwa a été choisi pour signaler ce phénomène, mais la porte qu’ils ouvrent est toute grande et je n’ai pu m’empêcher d’y entrer.
Grâce à l’événement Coup de Coeur Francophone, j ‘ai découvert un nouveau groupe, (nouveau pour moi ! ) au Lion d’Or le samedi 11 novembre 2006. Une ambiance électrisante avec le groupe Karkwa; des musiques éclectiques, électrisantes, rock, pop, reggae. C’était la fête. Au même programme, on a pu voir et entendre Les Breastfeeders et un bonne promesse d’un grand chanteur Damien Robitaille. Bravo au Lion d’Or qui nous en met souvent plein la vue avec de belles découvertes.