Musique

Spécial NYC

Les alcoolos peuvent acheter leurs bières jusqu'à quatre heures du mat', mais les fumeurs doivent sortir du mythique bar CBGB pour griller une clope. Belle logique!! De leur côté, les supporteurs des Yankees ont pu voir les Marlins remporter la Série mondiale sur écran géant aux pieds du Rockefeller Center… Bien fait pour eux. Bienvenue à New York City, hôte du CMJ 2003 Music Marathon.

Les univers de Paul Auster, de Woody Allen et de Candice Bushnell ont quelque chose de fascinant. Pour toute personne qui carbure à l'énergie urbaine, New York est la ville de rêve. Les hommes d'affaires ont Wall Street, les comédiens ont Broadway, les Seinfeldiens ont le Kramer's Reality Tour et les musiciens ont… la ville. Particulièrement lors du festival organisé par le CMJ, un réseau de musique indépendante qui relie les radios universitaires de l'Amérique du Nord. Imaginez: plus de 800 groupes répartis sur quatre soirs, dans une cinquantaine de salles. Il y a de quoi devenir fou. Heureusement, la plupart des spectacles se déroulaient dans le Lower East Side qui, dans un périmètre de quatre à cinq kilomètres, compte presque autant de salles que toute l'île de Montréal.

La scène locale new-yorkaise y était évidemment omniprésente et nous avons surtout croisé le fer avec Calla, qui s'attaquait au Mercury Lounge pour un sombre 45 minutes de rock planant. Le son des guitares qui rappellent autant Radiohead que Sonic Youth vous fout sur le sol alors que la voix du chanteur Aurelio Valle vous invite à fermer les yeux et laisser la noirceur vous envahir. Le dernier-né du quatuor, Televise, est sans contredit un incontournable de l'année 2003.

Et notre scène locale? Trois groupes présents: Selfmademan, le combo punk qui partageait un album avec Suck La Marde et qui a lancé The Daylight Robbery sur Smallman Records; The High Dials, ces anciens Datson 4 qui donnent dans une jolie pop années 60 à la Birds, Beatles et Kinks; et The Stills, décidément la formation montréalaise la plus en vue de la fin de semaine au CMJ.

L'événement avait lieu au chic Webster Hall, en plein coeur de Greenwich Village. The Stills ouvraient pour les très respectés Britanniques Echo & The Bunnymen qu'ils accompagnent dans leur tournée américaine. Pas mauvais pour ces anciens Undercovers, considérant qu'ils remplissaient récemment la même fonction avec Interpol. Ils ont donc présenté, à une foule très réceptive quoique réservée, leur rock inspiré des années 80, de la brit-pop et de la scène post-rock montréalaise.

Une fois le concert terminé, votre chroniqueur scène locale s'est battu contre mille et un portiers, mais a réussi à se frayer un chemin jusqu'à la loge des Stills, histoire de parler québécois, mais surtout pour interroger le groupe sur ses liens avec la Grosse Pomme et sur cet engouement qu'il suscite aux États-Unis. Un engouement qui débuta avant même la parution de son premier album, Logic Will Break Your Heart.

"Pour une formation qui vit en état de "hype", fournir à la demande devient presque utopique, lance le chanteur-guitariste Tim Fletcher. C'est de la vraie merde (lire bullshit). Tout le monde (le Rolling Stone en particulier) a déliré pour un EP de seulement trois chansons. Nous ne méritions pas une telle attention. C'est un peu à cause de ça que nous nous retrouvons en première partie d'artistes imposants, mais nous essayons d'y penser le moins souvent possible. Voilà pourquoi nous avons toujours nos appartements à Montréal. Tout le monde pense que nous avons déménagé à New York, mais c'est faux. Nous y avons passé une bonne partie de l'année, mais nous avons toujours notre local de pratique à Saint-Henri. J'aime Montréal et je veux rester avec mes amis. Le Québec nous permet de garder la tête froide et de nous éloigner du tourbillon médiatique."

À souligner
Les Pugilists lancent leur premier album de rock garage anglophone, Gimme Some Kicks, le 5 novembre aux Foufounes Électriques. Ils seront rejoints par Les Vautours de Chicoutimi et par le cow-boy urbain BloodShoot Bill.

– La flûtiste Marie Saint-Onge souligne la parution de son album instrumental La Storia. Un mélange à saveur argentine de flûte traversière, d'accordéon, de contrebasse et de guitare. L'événement a lieu le 4 novembre au Va-et-vient.

Les Ghoulunatics organisent un party d'Halloween le 1er novembre à l'Alizé. Les gens déguisés, de préférence en zombies, auront la chance de gagner un vrai cercueil de la collection personnelle du chanteur, Patrick Mireault. Rien de mieux pour décorer votre salon!!!

– Le samedi 1er novembre: Cynical Czardas, La Cage de bruit et Khépera au Café Chaos.