Les petites salles sonnent l'alarme
Le problème est à la fois complexe et simple. Complexe sur le plan de la loi. Pourquoi les petites salles de spectacles reçoivent-elles peu ou pas d'argent du gouvernement alors que leur rôle est essentiel à la survie de la culture québécoise distincte? La politique, la Loi sur le statut de l'artiste, la notion de producteur, le statut de loueur de salle: voilà des terrains lourds en législation qui nécessiteraient beaucoup plus d'espace pour bien expliquer les dédales bureaucratiques.
La problématique est simple et pourtant, plusieurs petits intervenants de la culture ont peine à rejoindre les deux bouts. Crier pour plus de subventions reste essentiel, mais une plus grande sensibilité du milieu pourrait également améliorer la situation.
Ces petites institutions (dont l'Alizé, le Café Chaos, le Va-et-Vient, les Foufs, le Swimming, le Café Campus, l'Hémisphère Gauche et le Kola Note) visent maintenant à se regrouper (on se souvient qu'elles l'avaient déjà fait avec L'APLACE lors de la saga Subirana) afin de créer un réseau commun qui leur permettrait d'avoir plus de poids. "Avoir un réseau officiel qui pourrait faire parler de lui par un bulletin, par exemple, serait un plus pour notre visibilité et notre facilité de fonctionnement. Un regroupement mettrait nos forces en commun, que ce soit pour la promotion, la commandite, l'achat de publicité ou de services", commente Ugo Cloutier du Café Chaos.
En attendant, Ugo lance également un appel aux groupes bien établis qui ont jadis commencé leur carrière dans ces petites salles. "Nous avons contribué à les faire connaître, un retour d'ascenseur serait aujourd'hui le bienvenu."
Nouvelles métal
– Le groupe death métal montréalais de renommée internationale Cryptopsy vient de perdre son troisième chanteur. Martin Lacroix a récemment décidé de quitter la formation sans donner de raison officielle. Cryptopsy est présentement à la recherche d'un remplaçant pour enregistrer son sixième album.
– Quo Vadis, qui prévoit terminer l'enregistrement du successeur de Passage in Time en janvier, ouvrira pour Symphony X et le Devin Townsend Band le 15 novembre aux Foufounes Électriques.
Retour Off Coup de coeur: mea-culpa
Contrairement à ce que vous pouviez lire dans la dernière Scène locale, Comme un homme libre est une formation composée d'un seul membre de Gwenwed (Jean-Christophe Aubry) qui accompagne quatre jolies demoiselles. Le groupe donnait vendredi dernier le coup d'envoi du Off Coup de coeur, présenté à l'Escogriffe. Offrant un rock féminin ayant goûté au même bonbon que Les Breastfeeders, le quintette préparait parfaitement le terrain pour Gwenwed qui présentait de nombreuses nouvelles compositions parfois franchement excellentes. Beaucoup plus rock, la formation se permet quelques passages à la Strokes tout en conservant une personnalité authentique très agréable. Amenez-nous le nouvel album au plus vite. L'Off se poursuit demain avec Les 400 Lapins et Flying Vomit, et samedi avec La Pensée des Singes et Les Pistolets roses.
Semi-finales à La Fiesta des musiques
Les préliminaires du concours La Fiesta des musiques, qui se poursuit tous les mardis à l'Alizé, sont maintenant terminés. Les semi-finales qui mèneront à la grande soirée du samedi 13 décembre se limiteront à 12 formations aux styles éclatés et débutent ce mardi 18. Au moment de mettre sous presse, la liste des groupes retenus n'était toujours pas dévoilée.
En vrac
– Bravo à Indica qui donne encore une fois la chance à de jeunes groupes qui n'ont aucun lien avec l'étiquette de se produire sur de grosses scènes. Après Suck la Marde et les Ste-Catherines, c'est au tour des Trois Accords et des Pistolets Roses, qui ouvriront pour Bionic et GrimSkunk le 14 novembre au Medley. L'Attack fera de même pour le concert d'Absolu et des Vulgaires Machins le 29 au Métropolis.
– Le mineur/chanteur de Rouyn-Noranda Réal V. Benoit se produit le samedi 15 novembre au Petit Campus.
– Shop Ltd. et Standpoint joueront à l'Hémisphère Gauche le 15 novembre.
– Les Alchimistes lancent au Café Campus leur album pop-rock le 17 novembre.
Disque local
Map
La Masse critique
(Spinal Punk / Local)
Belle image que cette masse critique déployée sur le quatrième album de Map. Fidèle à son habitude, la formation punk de Québec démontre un esprit critique implacable face à la société moderne de consommation et la pensée américaine. Une manière pour le groupe d'assainir la population docile d'un coup de marteau et ainsi augmenter le nombre d'individus critiques qui pourront provoquer un changement social. Leur punk bilingue est évidemment rapide et agressif (à la NOFX), bien que la sonorité et les mélodies du saxophone réduisent parfois la frappe. Un album bien fait aux propos intelligents et cultivés (Odo), souffrant par contre d'une certaine linéarité musicale. 3/5
Je trouve vraiment que c’est une bonne idée que les petites salles de spectacle se regroupent. Parce que présentement, il faut bien avouer qu’elles n’ont pas vraiment les moyens de faire de la publicité comme un spectacle au Spectrum pourrait en avoir par exemple. J’imagine déjà l’impact qu’une publication de leurs spectacles pourrait avoir. Si par exemple on la distribuait dans toutes les salles, cela pourrait avoir comme effet d’en faire découvrir d’autres à un nouveau public. Par ailleurs, je salue comme vous l’idée d’Indica record de faire la promotion d’autres groupes. Indica a toujours été un label indépendant qui appuyait la musique pesante d’ici. Je trouve ça bien qu’ils le fassent pour tous les groupes un peu moins connus.
Je crois que si les artistes qui ont émergé grâce aux petites salles montaient au front pour les défendre cela aurait un impact certain. Comme à chaque année que CIBL organise son radiothon et que plusieurs artistes vont les appuyer, pourquoi ne pas organiser un happening ou quelque chose du genre pour se faire connaître, pour faire valoir son opinion ?
Oui ça prend des petites salles mais ça prend aussi des gens autres que les proprios pour les défendre parce qu’en attendant, bien que je ne sois pas de cet avis, ça fait corporatiste un peu. ( on défend nos petites salles contre les grandes) Bonne chance.
Je trouve intéresant ces initiatives de Indica, car ils font découvrir des groupes qui sont toujours excellents, mais qui sont également à découvrir et promus à un brillant avenir.
Par exemple, Suck la Marde, avant de se dissoudre était le groupe punk-rock québécois qui prennait le plus d’epansion grâce ou bouche à oreille.
Les Pistolets Roses sont déjà « big » à Québec, mais ils ne sont pas encore connu à Montréal. Penelope était populaire à Montréal et Les Pistoleros devraient également chatouiller l’oreil du rockeur québécois.
Les Trois Accords, d’après les dire d’un représentant de LOCAL Distribution, sont de très bon vendeurs, mais is sont surtout connus grâce aux radios universitaires. Ils leurs restent à se présenter officiellement au grand public.
L’Attack, bien que peu connu pour l’instant, possède un grand potentiel et deviendront un des groupes importants du rock garage canadien. Cette formation composée entre autre d’anciens membres des Marmottes Aplaties continueront ou ils l’avaient laissé avec Décadents, bien qu’ils prenne un tournant majoritairement anglophone.
L’industrie de la culture se porte-t-elle ? Alors que nos artistes semblent s’insurger contre le phénomène du « piratage » de leurs « biens », on oublie que la culture n’est pas une entreprise de masse où l’on vend un produit et vivement un regroupement des petits cafés culturels.
La culture est la représentation des aspirations d’un peuple à travers ses créateurs qu’ils soient de n’importe quel horizon. À bas le piratage qui nous prive de notre beurre !!! En effet, la donne a changé et les jeunes téléchargent … mais ils seront vos clients de demain ! Et vous chanteuses et chanteurs de tout acabit, vous avez profité de la manne (ou pas)… mais dites moi pourquoi ne pas vous être fait humoriste ! Gros salaire et équipe réduite, égo en expansion et filon intarissable semble-t-il ! Ou alors l’âme missionnaire ? Faites donc dans la danse moderne ou bien dans l’écriture de romans en français en terre de Québec: misère assurée ! Le culturel doit survivre car il témoigne de la force vive d’une nation. Ça prend un engagement de la part du gouvernement, un engagement monétaire, une volonté réelle et des individus sains aux bons endroits. Hélas, il s’agit d’un autre dossier politique où on réagit aux coups ou au pression, au lieu de prévoir et de soutenir les créations de tous les domaines.
Pleurez sur un phénomène de société qui passera à l’histoire avec un petit h comme une anecdote avec un petit tas et n’en faites pas plus que le client ne peut en prendre s’il vous plaît. Le droit à la culture devrait être universel et non réservé à cette élite qui peut se permettre de risquer son 30$ pour pavoiser sa douteuse approbation sur un contenu qui ne la regarde pas. Créez c’est risquer.
En terminant chère Ariane Moffatt, n’as-tu pas bénéficié de deux belles années de création libre de toute difficulté financière grâce à une de tes chansons associées à un disque compilation américain. Comme le disait Lafontaine: si ce n’est pas toi, c’est donc ton frère !
Trois spectacles excellents, au va et vient, les 2 derniers samedi et le prochain, les Chiens, Galaxie 500 et Karkwa, qui se sont engagés, via leur compagnie de production C4 à se produire gratuitement pour donner un coup de main à la petite salle qui éprouve actuellement des difficultés financières. C’est drôle comme ce sont toujours les plus pauvres qui sont les plus généreux, comme si les membres de ces groupes ne pourraient pas bénéficier de chaque cachet gagné, mais non, ils sont conscients de l’impact que la disparition de ces salles aurait sur la musique locale, ils n’ont pas peur de s’impliquer, encore une fois, comme d’habitude. Le show de Galaxie 500 était outrageusement bon, tout était parfait comme à chaque fois, c’est tellement tight, tellement énergique, tellement vrai, ça en donne la chair de poule; et tellement généreux en plus. Ces gars-là m’auront donné mes émotions les plus fortes de l’année, toutes catégories confondues. Je vais les voir encore vendredi le 14, au Club Soda, ne manquez pas cette occasion de vibrer comme vous ne l’avez jamais fait, et d’encourager des vrais musiciens, qui font de la vraie musique, parce que « j’aime ben mieux bâtir des maisons en bâtons d’popsicle, que d’jouer d’la musique autrement qu’ça! » , comme dirait l’ami Olivier. C’est pas juste de la musique: c’est un engagement, une sincérité et une vitalité comme on n’en voit plus souvent.
Je trouve que les petites salles de spectacle sont beaucoup plus chaleureuses que les grandes. On se sent plus près de ce qui se passe sur scène et on embarque davantage dans le spectacle. J’ai été tout à fait désolée d’apprendre que ces petites salles ne soient pas financées par le gouvernement. Ce sont celles-ci qui font connaître les artistes et bien souvent, les grands noms sont passés par ces petites scènes avant de se retrouver dans les salles les plus connues. Créer un réseau commun pourrait être une solution intéressante, mais il est important, selon moi, que ceci n’influence pas le coût des billets. Si ceci survient, les gens n’iront plus voir les spectacles et préféreront payer un peu plus et aller dans les salles plus connues. Il est important de se battre pour que ceci ne survienne pas et que nous conservions nos petites salles telles qu’elles sont: sympathiques, chaleureuses, mais rentables.
Sauver les petites salles de spectacles est une excellente idée mais la façon d’y arriver n’est pas facile!!! Pour ce faire, il est très ingénieux de la part des proprios de se regrouper afin de déployer un effort commun et de plus grande impact ( surtout au niveau promotionnel).
Mais s’il y a un joueur qui ne doit ABSOLUMENT PAS INTERVENIR dans cette histoire, c’est bien le gouvernement! Un gouvernement est mis en place et utilise l’argent de la collectivité pour la protéger, l’instruire, la soigner, la déveloper, etc.
Il faut arrêter de penser que le gouvernement doit intervenir partout (et pour preuve: il met son nez et son argent où ça ne le regarde pas et le budget ne balance jamais au bout de l’année!!). C’est aussi stupide de croire que le gouvernement doit sauver les petites salles de spectacles que de penser que la télévision doit avoir une mission éducative!
Si vous voulez vraiment sauver les petites salles de spectacles: achetez-vous donc un billet!
Ils ne mouraient pas tous mais… Il a pourtant bien fait de citer Lafontaine en fin de propos ! En effet, emporté par sa prose et son désir de jeter un pavé dans la mare, il a confondu Catherine Durand et Ariane Moffatt. C’est Catherine Durand qui a bénéficié de la sélection d’une de ses pièces pour figurer sur un album compilation. Deux années de royalties pour créer, d’accord c’est comme gagner au gros lot mais est-ce qu’on fait de la musique pour gagner le gros lot. Je déteste moi aussi que le débat sur l’industrie musicale se décline au goût du jour: celui du piratage. Les journalistes fonctionnent trop souvent le nez au vent pour suivre la tendance. L’industrie de la culture a besoin d’électro-chocs et la survie des petites salles permettant à un artiste de rencontrer son public, si il y a lieu, sont plus que nécessaires.
Alors il est où le débat sur cette importante question ! Sûr que ça fait vendre de la copie la polémique sur le piratage mais le besoin est ailleurs, et l’arbre cache la forêt encore une fois !
Le fait que plusieurs petites salles de spectacles veuillent se regrouper est probablement une des meilleures nouvelles de la semaine, mais l’article ne développe pas assez le sujet et semble le reléguer comme un simple fait divers. C’est extrêmement dommage, mais c’était enfin un sujet primordial pour cette soi-disante « scène locale ». Les vrais soubresauts de la culture naissent des coins obscurs et ceux-ci ne peuvent survivre pour de multiples raisons. Le journaliste les nomme peut-être, mais que va faire cette alliance? Avec quels moyens? Comment pourra s’impliquer la population qui tient à sa culture? Aucune idée! Mais nous connaissons maintenant l’horaire de spectacles de certains groupes. Sauf qu’il n’y a presque pas d’explication sur ceux-ci et qu’il y a justement l’horaire à la fin du journal! Non, je ne pense pas me coucher plus intelligent ce soir.
En octobre dernier, j’assistais à ce spectacle de Daniel Bélanger.
Je suis toujours craintif d’assister à un spectacle louangé autant par la critique que par le public. On dirait que je suis réfractaire à partager les mêmes goûts que l’ensemble. J’entre difficilement dans un moule. »Plus le monde aime, moins j’aime » pourrait être ma devise. L’anti-saucisse à hot dog Hygrade.
Même si j’avais vu à la télé la diffusion partielle de son spectacle lors des francofolies de 2003, j’ai vraiment été enthousiasmé. L’un des meilleurs spectacles auxquels j’ai assisté, toutes catégories confondues. La télé ne lui rendait pas justice. En une seule chanson, s’instaurent l’ambiance et l’atmosphère Bélanger.
Quelle aisance sur scène ! Quelle complicité avec la salle ! Quel cheminement exceptionnel d’artiste. En moins de 5 ans (spectacle précédent auquel j’avais assisté), sa transformation est remarquable.
Soirée inoubliable.