Lundi 3 novembre, Café Campus. Le thème était "La fosse aux lions". Pour une durée d'environ 3 minutes, l'équipe menée par le capitaine Fred Boudreault entame l'improvisation avec quelques notes de guitare timides. Puis, viennent les pas martelés par un saxophone, une basse et une batterie. Les pas se rapprochent, plus rapides, plus bruyants. Soudain, l'apothéose. Prisonnière des autres instruments, la guitare crie, se débat tant bien que mal pour s'accrocher à la vie, mais en vain. L'ennemi est impitoyable. Son régal n'a d'égal que la qualité de cette première improvisation de l'histoire de la Ligue Nationale d'Improvisation Musicale de Montréal.
Qu'il s'imagine une souris se faisant dévorer par un chat dans une cuisine, un esclave jeté aux lions dans une arène de la Rome antique ou une mouche prisonnière d'un moustiquaire, l'auditeur est rapidement convié à voyager sur les fonds sonores des musiciens-improvisateurs s'inspirant des thèmes imposés par l'arbitre.
"Certains thèmes ou catégories nous inspirent instantanément, témoigne Vincent Montreuil, saxophoniste pour la Ligue, mais aussi pour Arseniq 33. On détermine la clé (do, sol, fa, etc.) qui nous permettra d'exploiter une ambiance et on fonce."
Avec la catégorie western qui flirta avec un jazz-country non loin de Calexico et un fantasme qui résulta en quatre musiciens se déployant sur la même guitare, ce soir-là, tous sortirent du Campus le sourire figé jusqu'aux oreilles.
Une splendide idée que l'on souhaiterait voir sur une base régulière dans la Métropole. Prochain match: le lundi 24 novembre au Café Campus.
De "pouèl" à chansonnier italien
Si le nom de Marco Calliari rime depuis longtemps avec Anonymus, Colectivo et, plus récemment, Mononc' Serge, le compositeur gagne aujourd'hui en notoriété grâce à son projet solo italien. Seul avec sa guitare, l'homme d'origine québécoise et de nationalité italienne s'inspire des racines du pays de Fellini tout en y injectant une bonne dose d'humeur festive latino-américaine comme le fait si bien Colectivo. En attendant la parution de son premier album, prévu pour l'an prochain, vous pouvez découvrir Marco Calliari en quintette sur scène le 20 novembre au Swimming et le 27 aux Bobards.
Tête à Kat
Le magazine jeunesse de Radio-Canada Tête @ Kat, en collaboration avec Bandeapart.fm, lance le concours Bandes de garage. Si votre formation comprend de 3 à 5 membres âgés de 14 à 25 ans (on vient de perdre plusieurs joueurs mais bon, l'offre reste alléchante) et que vos compositions sont d'expression française, vous pouvez vous inscrire au www.radio-canada.ca/tetesakat peu importe votre style musical. Choisis par un jury, les finalistes passeront au petit écran et recevront une trousse de la SOPREF (documentation, consultation), en plus de se retrouver sur le site Web de Bandeapart.fm. Le grand gagnant empochera 1000 $ de la part du réseau de musique continue Galaxie et tournera un vidéo professionnel d'une prestation captée dans son "garage". La période d'inscription prend fin le 8 janvier 2004.
En vrac
– Le nouveau site du fanzine Rien à déclarer est enfin en ligne. Vous y trouverez des nouvelles fraîches concernant une multitude de formations punk-rock québécoises en plus d'une version Internet de la revue. De nouvelles entrevues sont également ajoutées avant même leur parution. Une visite au www.radzine.com vous permettra entre autres d'en apprendre sur la dernière tournée canadienne rocambolesque des Couch Addiction. Ça c'est du vécu, les boys!
– Le samedi 22 novembre, Paf et Trenton se produiront à l'Hémisphère Gauche. La formation composée de Pierre-Alain Faucon et de Félix Trenton (ex-Undercovers) donne dans une pop orchestrale à la Dandy Warhols aux accents rock. Jacques Bertrand (chanteur de Jeremi Mourand) assurera la première partie.
– La formation néo-métal Dook organise un concert-"bénéfice" le mardi 25 novembre au Café Chaos. L'argent amassé financera la production de leur prochain album, Done Over Obscure Knowledge.
– Les semi-finales de la Fiesta des Musiques se poursuivent à l'Alizé. Taxi Zùlù, STOP, Bleu et Nitram et les sept grammes s'y produiront ce mardi 25 novembre.
– L'excellent Jason Bajada lance son album rock-folk-pop Puer Dolor ce lundi 24 novembre au Cabaret.
Disque local
Absolu
Le Nord nous appartient
(Indica/Outside)
Lourd et vicieux, le stoner rock d'Absolu dégage une énergie du diable en concert. La formation d'Éric Deschênes (Obvious Problem et Mr. Toad) démontre sur son premier compact de belles aptitudes essentielles à tout bon groupe de stoner. Les riffs béton se succèdent alors que l'émotion rock pesante caractérise parfaitement le répertoire presque exclusivement francophone de la formation. Si Absolu nous réserve également de belles surprises, notamment le violon de Marjorie Delagrave sur Dragster, le quatuor perd toutefois quelques points pour les voix qui, à force de rechercher l'attitude, semblent oublier le côté mélodique. On pense à Kyuss et Black Sabbath. 3.5/5
On assiste à la lnimm en n’ayant aucune attente, aucun préjugé. La musique et les instruments, la capacité d’improviser et le lien qu’on a développpé avec son instrument sont au coeur de la soirée.
Bravo, c’est une idée originale et très intéressante et je cours m’acheter un billet pour la prochaine représentation.
Je n’ai jamais vu d’improvisation musicale, mais avec des gars de talents comme ça, j’imagine que ça doit être vraiment bon. Après tout, les meilleurs pièces viennent souvent comme ça, sur l’inspiration du moment. Je pense que ce concept pourrait faire les entractes de la vraie improvisation. Le spectacle n’en serait que meilleur. J’aime bien aussi l’idée du concours de bande a part. Il faut encourager la relève et surtout les jeunes. Je pense que c’est un peu le but que Radio-Canada devrait se fixer. Et avec ce concours, je trouve qu’ils y arrivent bien ! Je souhaite que le groupe qui se démarque ait une belle carrière ici. C’est possible après tout !
Le concours de Tête à Kat demande des jeunes musiciens et auteurs compositeurs francophones pour gagner un concours qui va peut-être remplacer l’Empire des Futures Stars. Au moins, ces jeunes savent faire de la musique et ne deviendront jamais des bêtes de scène comme ceux de Star Académie parce que ces personnes ont déjà fait des efforts pour être des artistes complets. Star Académie part du haut de l’échelle jusque dans l’oubli. Qui va se rappeller du 3e éliminer dans Star Académie 1 dans 2 ans … Personne à part lui ou elle!! En tous cas, j’aime bien l’idée de lancer un groupe de musique qui fait ses propres chansons et non pas un artiste préfabriqué par Québécor et Production J.
Bonne chance à tous et surtout à mes amis qui se sont inscrits!!!
C’est vraiment dommage que le concours de l’émission de Radio-Canada s’arrête à 25 ans, parce que cela prive quelques-uns des meilleurs talents de se faire découvrir. Quelle injustice de faire de la discrimination pour encourager une seule partie de la population. Je sais que l’émission est un magazine jeunesse, mais Radio-Canada est une des rares institutions qui peut encourager la relève musicale.
Je partage l’enthousiasme contagieux que le journaliste Olivier Robillard Laveaux nous transmet au sujet de la LNIMM, une autre de nos merveilleuses inventions québécoises qui invite les créateurs à se risquer, voire parfois à se dépasser, et ce en toute collégialité, devant l’arbitraire du jeu des contraintes. Pour ma part, j’ai toujours apprécié les « jam sessions » devant public – le blues qui s’y prete à merveille, cela va sans dire- ainsi que l’improvisation – musique expérimentale, contemporaine, électronique ou alternative. L’impro, c’est le lieu précis où le spectateur est d’abord invité à s’abandonner « en direct » (« live ») à la dimension organique de l’exercice tout en étant convié par la suite à exercer son jugement critique en estimant les constructions narratives et les structures musicales qu’on lui a proposées. C’est une expérience vive en laboratoire qui se partage collectivement. Dans cet esprit, ma question est la suivante: 8$ l’entrée, c’est parfaitement abordable pour le public. Mais quel est le cachet des musiciens? Trop peu, je présume. À défaut d’augmenter le tarif à l’entrée – ce qui diminue toujours par incidence le nombre de spectateurs- pourquoi ne pas endisquer les meilleurs moments de ces sessions d’impro et consacrer le fruit de la vente de ces disques comme ristourne aux artistes participants? Des musiciens qui se donnent à ce point méritent certainement des cachets supérieurs aux barèmes infimes fixés par la Guilde des Musiciens. J’aimerais écouter un de ces disque, chez moi, en me disant; c’était un « one take », et j’étais là! Pour me recharger la batterie.