Voilà, nous en sommes à fermer nos livres musicaux 2003. Le temps est donc venu de mettre quelques groupes en exergue. Choisir cinq compacts locaux sur un total d'environ 250 parus cette année, ce n'est pas évident. Pépé et sa guitare, les Unicorns, Les Chiens, les Planet Smashers, les High Dials et les Dears auraient facilement pu se retrouver dans mon top 2003 si la place n'avait pas manqué.
Assez de suspense… faites vos jeux, rien ne va plus!
1- The Sainte-Catherines, The Art of Arrogance
(Dare to Care / Local)
The Art of Arrogance m'a foutu le même genre de coup de pied au cul que m'avait administré At the Drive-In avec Relationship of Command. La réalisation de l'album n'est pas parfaite, mais les Sainte-Catherines y allient agilité, force de frappe, mélodies, rage et esprit. Un mélange de qualités rarement égalé à Montréal qui en fait de loin le meilleur groupe punk au Québec.
2- Arcade Fire, Démo (Indépendant)
3- Lederhosen Lucil, Tales From the Pantry (Hypo Recordings)
4- Karkwa, Le Pensionnat des établis (C4 / DEP)
5- Mononc' Serge et Anonymus, L'Académie du massacre (Mononc' Serge / DEP)
Moment de l'année
Galaxie 500, au Spectrum, le 31 juillet
Il s'est passé quelque chose avec Galaxie 500 aux dernières FrancoFolies. Olivier Langevin semblait si à l'aise qu'il brillait sur scène. Il possédait toute la confiance et l'assurance nécessaires à son rôle de leader. La symbiose formée avec ses acolytes Pierre Girard et Simon Gauthier avait de quoi faire frémir la planète. Le son? Toujours aussi gras, presque juteux, mais il y avait un ingrédient de plus. Un agent qui venait galvaniser l'énergie et le charisme scénique de Galaxie: le père Fortin. Derrière la batterie, Fred a complètement transformé Galaxie 500. La puissance de son jeu ultra-physique a branché le groupe sur le 220 et l'a propulsé vers les grandes ligues en lui donnant une tout autre dynamique. Une claque au visage.
Retour: Finale Fiesta des musiques
Samedi dernier avait lieu la grande finale de la Fiesta des musiques que programmait l'Alizé. La soirée a débuté avec Nitram et les 7 grammes qui avait la tâche ingrate de briser la glace. Est-ce la mauvaise sono, le stress ou la foule plus froide, mais le groupe n'a malheureusement pas offert sa meilleure performance. Il ne semblait pas vraiment à l'aise sur scène et n'est jamais arrivé à transmettre la même passion jazzée éclatée qui l'habitait lors des préliminaires. On ne s'inquiète pas, Nitram a tout le potentiel pour nous offrir d'autres concerts plus solides au cours de la prochaine année.
Venait par la suite Maruka, la grande révélation du concours. Mettant l'accent sur les percussions, le violoncelle et les sonorités métal/post-rock/électroniques, le septuor a développé une ambiance transcendante. La présence du screamer Bertrand Boisvert (ex-Flokons Givrés et Dr. Placebo) confère une puissance hardcore pesante à Maruka qui compte également la voix féminine de la très sombre et charismatique Danielle, que l'on a vue avec La Cage de Bruit (celle qui dansait suspendue à un cerceau). Le concert de Maruka se compare aux effets hallucinatoires d'une potion offerte par une sorcière des temps modernes. Surprenant, envoûtant, et surtout original.
La finale s'est terminée avec la chanteuse Sienna et le groupe Taxi Zùlù, qui ont chacun donné d'excellentes performances divisant public et jury. La première a séduit par ses compositions folk riches et sensibles. Épaulée par d'excellents musiciens, Sienna joue dans les ligues de Sarah McLachlan ou Beth Orton. Il ne serait pas surprenant de la voir un jour dégoter un joli contrat de disque.
Pour sa part, Taxi Zùlù se retrouve sur le terrain "manu chaois" d'un Thomas Jensen. Ultra-mélodique, la formation est empreinte d'une énergie et d'une joie contagieuses qui respirent la liberté. Comme me disait une collègue, ça vous donne envie de plages et de soleil. Au plaisir de les revoir dans une ambiance plus décontractée.
Résultat final: 1- Maruka; 2- Taxi Zùlù; 3- Sienna; 4- Nitram et les 7 grammes. On attend impatiemment l'édition 2004 de la Fiesta qui grandit de façon fulgurante.
En vrac
– Fusionnant jazz et hip-hop, Voodoo Jazz se produit à la Sala Rossa le vendredi 19 décembre.
– Soirée ska à l'X le 20 décembre avec 2 Stone 2 Skank, Spleen!?, Les Skalcooliques et Heskapade.
– Malgré le ton minable des gérants de banque et les problèmes de myopie, il y aura un concert des Abdigradationnistes le 20 à l'Hémisphère Gauche.
– The Fallout Project lance son album hard-punk-métal au Balafré le 21 avec Black Cobra et Final Bâton.
– Si vous avez manqué les deux premières soirées d'improvisation musicale de la LNIMM, faites-vous cadeau en allant voir le troisième match, le 22 au Café Campus.
– Le mardi 23 décembre, aux Foufounes Électriques, a lieu l'amical concert Fuck Christmas avec les formations Vulgar Deli et Squalor.
Enfin on parle de « Pépé et sa guitare »… J’ai entendu ce chanteur à l’émission « Diabolo Menthe » sur les ondes de Télé-Québec et, j’ai été charmé dès la première chanson! J’admire son sens de l’humour, son côté sarcastique, son côté sérieux… Bref, un album quand même pas mal varié ce qui fait qu’on ne se tanne pas rendue à la deuxième toune! C’est vrai qu’il ne doit pas être facile de choisir parmis autant d’artistes… Il en pleut des nouveaux à la tonne! Y’en a pour tous les goûts quoi!!! Continuons à encourager la relève! Et bravo à Pépé!!!
Monsieur Robillard Laveaux, y a-t-il chez vous autre chose que de l’intérêt pour la musique trash? Je veux bien comprendre que vous vous complaisez dans la distorsion et les sons dissonnants, mais votre top 5 devrait comporter un peu plus de diversité. Un top 5 doit faire état de plusieurs types de musique. Le dernier de Lhasa (à moins que vous ne la considériez pas comme « locale »), par exemple, devrait se retrouver dans tous les tops 5 de tous les chroniqueurs musique.
Scène locale est-ce que ça veut dire un local de 10 pieds par 10 pieds?
Sur 250 CD sortis, la sélection finale ne me paraît pas refléter la variété musicale que l’on a. Ces choix sont plus le fait d’un goût personnel prononcé d’Olivier Robillard pour un certain style. Avoir eu des musiques différentes dans ce top 5, l’aurait rendu plus crédible. Quelle déception que de voir ces 5 albums consacrés comme ceux de l’année. J’aurai finalement préféré la liste des 250 sortis avec un bref commentaire sur chacun que ce résultat personnel peu représentatif.
Dans son article, monsieur Olivier Robillard Laveaux, fait étalage d’une panoplie d’artistes. Je voudrais cependant, émettre mes commentaires, sur un groupe en particulier.
THE SAINTE-CATHERINES (première position du palmarès d’Olivier Robillard Laveaux) : Voici un groupe qui ne se gêne pas, pour nous faire preuve de sa réticence, envers sa propre langue natale. Toutes les raisons sont bonnes, pour chanter en anglais plutôt qu’en français : C’est à la mode; on peut « pogner » aux États-Unis; ou peut-être, diront-ils, que c’est pour transmettre leur message, universellement . mais dans le punk, le message ce résume à ceci : «Fuck» le gouvernement.
Bon, en ce qui concerne leur album, je ne peux avancer aucun argument (je ne l’ai pas écouter). Mais par contre, je peux faire un commentaire sur leurs concerts. The Art of Arrogance (titre de l’album), colle très bien à l’image de Sainte-Catherines . du moins, au chanteur. L’évidente, caractéristique première du chanteur : le « je-m’en-foutisme ». C’est toujours agréable (sarcasme), d’aller voir un spectacle, où le groupe semble tellement écouré de jouer, qu’il se dépêche à en finir le plus tôt possible.
Je préfère aller voir un concert (francophone) où l’artiste montre sa gratitude envers le public ( Pépé, par exemple : après chaque toune, il nous fait un « merci beaucoup! »; C’est sa manière à lui, de montrer qu’il apprécie la réaction des spectateurs).
Il est étonnant de constater si l’on se fie à tout le non dit de cette liste qu’un produit populaire manque de qualité et que pour figurer dans votre liste il faut absolument faire parti du milieu underground. Sans dénigrer aucun de ces artistes qui me sont inconnus hormis Mononc’ Serge, je me dois de demander comment se fait-il que vous etes le seul ayant suffisamment de jugement pour crier au génie? Qu’avez-vous vu que les maisons de disques n’ont pas vues? Recyclez-vous et vite cher monsieur et ouvrez une maison de disque, ça presse, ça urge même puisque vous semblez être doté d’un flair pour reperer ce qu’il y a de meilleur comme talent musical au Québec…
Je suis donc content de me faire citer des noms et de me dire que je n’aurai qu’à aller les voir un de ces jours dans une salle petite et enfumée… hélas j’ai pas toujours le temps de suivre des sets de musique qui débutent à 21hres dans des salles petites de la région montréalaise.
Alors à quand des notes en bas de pages sur le site internet du dit-groupe pour qu’on puisse l’entendre avec une ou deux tounes à privilégier pour nous faire une idée du « son ». Puis tant qu’à faire pourquoi ne pas offrir UNE VITRINE SONORE VIA LE SITE VOIR avec extraits des dites-tounes pour nous permettre de compléter notre éducation musicale sur le « son » de la relève. Après tout si on attend après la radio pour la diffusion on risque que le groupe trépasse.
En tant que membre des SAINTE CATHERINES, je suis très fier et honoré d’avoir sorti, selon MR.ROBILLARD-LAVEAUX…le meilleur album en 2003. Je ne suis pas nécessairement d’accord avec son choix et je m’en criss un peu anyway. Par contre… MR.MATHIEU BEAULIEU se plante totalement avec son commentaire. » Voici un groupe qui ne se gêne pas, pour nous faire preuve de sa réticence, envers sa propre langue natale. »..PARDON! Pourquoi ce jugement? On a des titres de chansons en francais et on a même un autre groupe mi-francophone mi-anglo. Tu as aucune idée. On va jouer partout au Quebec…en Gaspésie, a Rouyn… vraiment partout ou on peut. Anglais ou francais…who cares? Le but de jouer de la musique c’est de créer quelque chose et de faire vivre des émotions à des jeunes comme beaucoup de groupes l’ont fait pour nous dans notre jeunesse. Tu comprends? LA PASSION ça te dit quelque chose.. PASSION en anglais comme en francais…PASSION. Dans le punk le message , c’est FUCK LE GOUVERNEMENT…oui effectivement… est-ce que c’est mal? est-ce que tu aimes mieux les groupes MAJORS qui sont sur des compagnies de disques qui ont un lien direct avec l’industrie de la défense américaine… j ‘imagine que oui. BRAVO.
Pour ce qui est des shows… je sais pas lequel tu as vu, mais nous avons joué plus de 300 spectacles dans les 2 dernieres années, partout au Canada, au Quebec, aux USA et en Europe. Nous sommes extrêmement fiers et passionnés par la musique et nous avons toujours donné notre maximum dans tous les niveaux du band, incluant les shows.
MERCI ( en francais, comme PÉPÉ ) THANKS.
Primo: Electric Masada dans le cadre du Festival International de Musique Actuelle de Victoriaville.
Il est de ces peformances qui vous assomment, qui vous troublent même et desquelles vous ne vous remettez jamais ; la prestation de Zorn et ses comparses fut de cette trempe. C’était en fait une synthèse de ce que Zorn a fait de mieux. Une ponction dans le jazz rock des années 70 , le côté hard core et l’énergie volcanique de Naked City, le pesanteur de Pain Killer, le génie improvisateur de la crème de la scène new-yorkaise actuelle, tout y était . Le répertoire sémite de Masada qu’on connaissaît déjà avec le quartette jazz ( Zorn, Douglas, Baron,Cohen) et les excellents Circle Maker et Bar Kokhba s’est vu métamorphosé pour notre plus grand plaisir. Sans aucun doute la meilleur performance de Zorn à laquelle j’ai assisté jusqu’à présent. Inoubliable.
Secondo : The Flaming Lips au Metropolis.
En interprétant en majorité les pièces de The Soft Bulletin et The Yoshimi Battles the Pink Robots, les Flaming Lips ont transformé le Metropolis en un vrai cirque psychédélique. Les éléphants roses se dandinaient, les ballons géants dansaient entre les confettis et les effluves illicites. Un spectacle total. Juste assez pompeux pour ne pas faire naufrage et ainsi emmené, avec humour et sans prétention, le public en transe dans leur voyage cosmique des plus désopllant.
Tertio : Sclavis/Derome/Chevillon/Tanguay au Lion d’Or. Encore plus impressionnant que leur performance à Victo deux ans plus tôt, le quartette a littéralement explosé ce soir là. Une cohésion parfaite, de l’audace et un plaisir évident d’être sur scène. Des compositions riches et des thèmes très forts ( même quasi-métal par moment avec des rythmes binaires pesants et de la distorsion sur la contrebasse). Bruno Chevillon est hallucinant, comme toujours. Une belle rencontre entre la France et le Québec pour un grand moment de jazz contemporain; de quoi combler le mélomane le plus exigeant.
Voilà !
J’aurais beaucoup de difficulté à donner des prix aux meilleurs CD. Mais il y en a un que je n’arrive toujours pas à entendre et pourtant il passe et repasse à la radio et c’est celui de Caroline Néron. Elle n’a pas de voix. Comme comédienne, elle est extra. C’est une super belle fille. Mais on ne peut pas tout avoir, alors, elle devrait oublier la chanson. Voilà, c’était mon haut-le-coeur.
Je trouve que certains d’entre vous y vont un peu fort dans leurs commentaires. Il est vrai que les écrits de monsieur Robillard Laveaux dénotent une certaine tendance vers un style de musique et que j’aimerais quelquefois voir plus de diversité dans ses chroniques. Il est vrai aussi que son top 5 ne fait pas entièrement exception à la règle. Pourtant, il est normal, à mon avis, qu’une rétrospective de l’année ne soit pas totalement subjective. Les choix musicaux sont quelque chose de très personnel. L’auteur n’y mettrait pas un disque qu’il n’aime pas. Malgré tout, connaissez-vous vraiment les disques de ce top 5? Il n’est pas si homogène. On y parle de punk, de rock garage, de mélodies sur fond électro, punk ou hip-hop, de soft rock aux influences africaines et jazz présenté par de solides musiciens, et du classique chansonnier irrévérencieux ayant poussé plus loin les limites de sa musique. Pour ma part, j’aurais peut-être mentionné aussi « Paul Cargnello », poète anarchiste s’exprimant sur une chanson folk pavée de reggae et de blues et « De la Caucase », un groupe nous faisant voyager à l’aide d’un doudouk, instrument à vent d’Arménie au son rond et feutré s’apparentant au hautbois et au basson, d’une guitare mélodique et sagace, d’une basse, d’une batterie et d’une voix torturée. Les fameux « Trois accords » auraient également eu leur place par leur chanson quelquefois punk, quelquefois country, extrêmement accrocheuse, qui finit toujours par faire fredonner les personnes les plus rébarbatives.
Ensuite, j’aimerais répondre à madame Armand. Vous critiquez monsieur Robillard-Laveaux de ne parler que de disques qui vous sont inconnus. Chère dame, je vous rappelle que vous êtes dans une section destinée, selon moi, à la découverte musicale. Éveillez votre curiosité. Je ne crois pas que Monsieur Robillard Laveaux crie au génie. Il ne fait que donner son choix, comme tous les autres chroniqueurs ayant pondu une revue de l’année.
Sur ce, bonnes découvertes!
Mon Dieu, voilà que la page Scène Locale prends des allures de forum à la Montreal Shows.
Poursuivez en ce sens.
Je prends des notes; je ris; je m’étouffe; et parfois même, je m’enrage. Joyeux Noël et Bonne Année à tous!!!
On se retrouve en 2004 pour… la suite de l’histoire comme dirait mon ami Philippe Fehmiu.
J’aimerais mentionner Orgasmophonic, un album indépendant lancé au début 2003 par The Original Wrecking Crew, un band du Québec. Je crois que l’album n’a jamais été critiqué par le Voir. (peut-être que le band n’a jamais envoyé de copie?) C’est un album qui mélange plusieurs formes de rock; vraiment difficile à classifier. Une amie m’avait invité au spectacle du lancement et j’ai acheté l’album. Il est resté dans ma « playlist » tout au long de l’année et je crois qu’il va y être pour encore un bon bout de temps. Du matériel rafraichissant et original qui « ride » en c…..!
Ouais, la diversité n’est pas très grande dans le choix des meilleurs albums de 2003. À part celui d’Anonymus et de Mononc’ Serge, aucun de ces albums ne me dit quelque chose. je trouve dommage que la sélection soit aussi restreinte parce que je ne dois pas être la seule inculte dans ce genre de musique, mais je tâcherai d’élargir mes horizons…
Maintenant, à mon tour de vous faire découvrir mes coups de coeurs de l’année:
1. Ariane Moffat avec son superbe album Aquanaute…sa musique est aussi enivrante sur CD qu’en spectacle !!!! Bravo !!!
2. Attache ta tuque, l’album live des Cowboys Fringants. Wow, je revis leur spectacle à chaque instant, à se procurer absoluement.
3. Simple Plan; No pads, no helmet…just balls. Génial à écouter, album punk-pop dans la même lignée que Blink…dommage que vous ayez manqué leur spectacle au Spectrum !!!
Essayez ce trio, c’est comme le pâté chinois; steak, blé d’inde, patate….il vous faut absoluement les trois pour bien compléter votre collection de CD.