L'époque est propice, et Montréal est envahie par une armée de groupes rock avides d'attitude, de décibels, de sensations fortes et de magistrales soirées de débauche. Tous connaissaient le rock bien avant, mais n'empêche, l'engouement récent pour le style a résolument gagné le Québec: Nitrosonique, les Mod's, L'Attack, les Breastfeeders, Saveur Marmelade, Malajube, Les Truands, Starving Hungry, Psychotic 4 et des dizaines d'autres, sans oublier certains chevronnés comme Le Nombre ou Bionic.
En concert cette semaine: Poxy (nouvelle formation de Xavier Caféine), le samedi 7, en première partie des Stills au Cabaret du Plateau, et Les Pugilists, un peu plus tard le même soir à l'Escogriffe. Nous leur avons fait passer un léger questionnaire rock.
Xavier Caféine
Poxy (album en magasin le 17 février)
Le moment le plus rock de ta vie?
Je me suis cassé deux côtes en plein concert. J'ai voulu sauter, mais mon pied de micro était pris sous le pied de Gourmet (ex-Caféine aujourd'hui avec Le Nombre). L'objet a bloqué mon saut et j'ai été catapulté vers le bas.
Ta définition du rock?
Vivre sans avoir peur de mourir.
Ta mère et le rock?
Mes parents sont à tous mes concerts et sont même connus de nos fans. Tu devrais entendre tous ces rockeurs qui les saluent et les respectent: "Bonsoir Madame Caféine, bonjour Monsieur Caféine."
Les trois disques rock qui ont changé ta vie?
Sex Pistols, Never Mind the Bollocks
Tom Waits, Rain Dogs
The Beatles, With the Beatles
L'emblème rock à Montréal?
Le 10, avenue des Pins. Tout le monde a pratiqué là. Tricky Who, Bionic, One 976. C'est le laboratoire rock à Montréal.
Mikael Semegen
Les Pugilists (album Gimme Some Kicks disponible en magasin)
Ton plus grand fantasme en tant que rockeur?
Devenir le chanteur des Respectables. Tu sais, être commandité par des magasins mode des années 80, sortir avec des top models de sept pieds et toute la question de look.
Le moment le plus rock de ta vie?
Vaudreuil, automne 1995 ou 96. J'ai traversé un pont complètement à poil dans la voie automobile en courant en sens inverse.
Les trois disques rock qui ont changé ta vie?
Guns'n'Roses, Appetite for Destruction
Les Shérifs, Les Deux Doigts dans la prise
Thee Headcoats, Bo in Thee Garage
L'emblème rock à Montréal?
Bloodshot Bill, le secret le mieux gardé de la planète.
Ta mère et le rock?
Ma mère est ma plus grande fan. Elle a compris où se dirigeait son fils quand elle m'a vu revenir maigre et déshydraté d'une tournée de deux semaines avec Les Secrétaires Volantes. Je ne jouais dans aucun groupe à l'époque. J'agissais à titre de roadie poche qui buvait toujours trop et qui ne mangeait pas à cause d'une mauvaise condition physique. Même Cocktail (chanteuse des Secrétaires) me lançait souvent des regards inquiets. À mon retour, ma mère m'a fait un sourire…
Concert-bénéfice Off Jazz
L'Off Festival de Jazz de Montréal tient sa soirée de Solidarité Musicale ce vendredi 6 février au Medley. L'importance du festival dans le cœur des artistes de toutes les scènes se mesure aisément en regardant la liste des musiciens présents: Richard Desjardins, Louise Forestier, Yann Perreau, Jean Derome, Fred Fortin, Urbain Desbois, Vander, Loco Locass, Edgar Bori, Marie–Claude Lamoureux, le CombOff (Ivanhoé Jolicœur, François Marcaurelle, Normand Guilbeault, Serge Lavoie, Joel Prenoveault), La Fanfare Pourpour et Jean–François Groulx, pour ne nommer que ceux-là.
En vrac
– La radio universitaire de l'UQAM, CHOQ.FM, lance une série de concerts au Petit Campus, les dimanches jusqu'au 28 mars. Le 8 février, les formations post-rock Missing Elise et A Mighty Tugboat briseront la glace.
– Trois auteurs-compositeurs-interprètes prennent d'assaut le Lion d'Or pour un concert découvertes. Laure Péré (une Franco-Italienne qui donne dans un folk branché sur la musique du monde), Sicard (ancien chanteur de Saüd et Les Fous du Roi) et Flavie (musique sympa-acoustique) s'y produiront le 6 février.
– Les Vivants lancent leur album de musique organique, contemporaine et citoyenne du monde le 11 février au Lion d'Or.
Disque local
Simon J & The Fuckingrüvin Virtual Dumb Band
Folk Off
(Indépendant)
Une première pour Scène locale, voici la critique d'un album disponible que sur Internet et téléchargeable gratuitement. Une nouvelle façon de fonctionner? Peut-être bien, surtout que Folk Off de Simon Jodoin (Mort de Rire) vaut certainement le clic. Vous y découvrirez 12 pièces aux accents folk regorgeant d'échantillons (principalement des discours de Bush) et de textes lucides dressant un portrait cinglant de notre société. Avec sa voix monocorde quoique mélodique (Engage-moi), Jodoin mélange même humour et détraction sur La Terre ferme. Innovateur, pertinent et efficace. À entendre au www.koolos.com/folkoff/. 4/5
Quelle idée géniale de tenir au Medley un spectacle bénéfice mettant en vedette de très jeunes artistes tels Yann Perreau, Urbain Desbois et j’en passe! Ces deux interprètes mentionnés ont un talent exceptionnel et méritent amplement qu’on vienne les encourager en grand nonmbre ce vendredi.
Sacré farceur ce Mikael Semegen ! Monsieur a « traversé un pont complètement à poil dans la voie automobile en courant en sens inverse. » Hé hé, fallait oser le faire ! Quand on a assez de « biiiip (censure) » pour faire une chose pareille, on doit être un sacré bon rocker !
Plus sérieusement, j’apprends que Sicard, l’ancien chanteur de Saüd et Les Fous du Roi, se produit en solo ? Je suis bien curieuse de l’entendre ! J’ai découvert Saüd il y a déjà quelques années, lors d’un concert-bénéfice organisé au Medley. Ça s’appelait Show au coeur, je crois. J’ai eu un réel coup de foudre pour ce groupe et je me suis achetée leur disque quelques jours plus tard. Si Sicard a autant de talent en solo qu’avec son groupe, ce sera certainement excellent ! À suivre…
Troisième année de la soirée bénéfice pour l’Off Festival de Jazz. À chaque année, les mêmes artistes reviennent, et des bons, nous pousser quelques chansons sur la scène du Medley. C’est souvent bon, parfois un peu moins. Mais que de beaux moments musicaux en deux ans. L’an dernier, un duo Vigneault-Desjardins a fait vibrer la foule. L’Orchestre de danse rockait. Pascale Bussière qui chante… L’année précédente, il a fallut entendre Fred Fortin chanter a capella parce qu’il avait égaré (fait volé) ses instruments. Bref, de la bonne musique, pour une bonne cause et pour pas cher. Courez-y !
C’est vraiment une très belle occasion de mettre en valeur de jeunes artistes qu’on connait moins ou pas encore avec pour mentor Richard Desjardins et Louise Forestier. Je n’ai pas très bien compris à qui vont les bénéfices par contre, mais un show pas trop cher et qui rapporte à un organisme c’est un très beau geste.
Xavier Caféine, quel personnage. Quel rocker! Quand Musique Plus avait lancé le concours VJ recherché (d’où sont sortis Nabi et Virginie Coosa), les candidat devaient interviewer la défunte formation. « Quand vous dites « Je me la suis couper pour ne plus te faire pleurer » croyez-vous que l’excision est la solution aux problèmes dans le monde? » demandait le gagnant. « Pourquoi pas » avait répondu Xavier Caféine en riant. Ça m’a marqué. Vite vite, faut entendre son nouvel album.
CHOQ.FM réussit quelque chose de bien au niveau de la scène locale avec La Riposte, compilation de pièce de qualité studio pour des bands prometteurs. Dans la série de spectacles au Medley, à ne pas manquer le 28 mars ANDRÉ et les U*BOYS! J’ai entendu dire (et c’est de source sûre) qu’il y aura combat de lutte féminine dans la boue durant la prestation… pensez-y!
Off-Jazz risque de récolter beaucoup avec son concert bénifice. Juste pour Richard Desjardins, Yann Perreau et Fred Fortin, j’en connais pas mal qui vont changer leurs plans. Ce soir, vendredi, c’est au Medley que ça se passe!! C’est un rendez-vous! I-Yeahhhhhh!
On ne peut que croire au succès du concert-bénéfice de l’Off Festival de Jazz de Montréal,. Avec tous les artistes de talent et les artistes reconnus ( il faut toujours différencier le talent et la popularité) qui sont de la distribution de ce festival, le Medley s’est assuré d’une soirée gagnante. S’il est probablement réel que ce festival est « important dans le coeur des artistes de toutes les scènes », il faudrait qu’il le soit aussi dans le coeur du public et de ca, on n’en dit mot, tout autant qu’un bénéfice pour qui ou pour quoi. Tout concert-bénéfice à une propre raison d’être, mais le chroniqueur a omis de mentionner « la cause ». Le public est tellement harcelé par ces bazars-bénéfice, ces encans-bénéfice et ces levées de fonds de toutes sortes qu’on ne sent plus le besoin de mentionner la raison principale de ces activités et même à qui sont destinés les profits engendrés. L’importance que les artistes donnent à cette activité devrait être proportionnelle à l’importance que donne le public à la dite cause.
Ce commentaire ne sera pas très long. Enfin! Enfin! Enfin! Enfin la scène locale a trouvé des groupes qui ne se plaignent pas juste de la guerre dans le monde et du gouvernement! Les jeunes se plaignaient du gouvernement, parfois même sans savoir pourquoi, parce que tous les groupes lançaient des messages anti-politique, anti-mondialisation etc. Enfin, nous avons quelque chose de nouveau!
Poxy et puis les Pugilists. Un Xavier bien Caféïné et un Mikael Semegen qui fantasme Respectables. J’ai bien aimé ces trois lignes et douze soupirs sur l’univers rock version face cachée de la lune. En voilà deux qui affichent rock ailleurs que sur un habile tattoo savamment exposé. Le rock manière de vie, musique qui porte et rythme le coeur et fait palpiter la grosse aorte.
Y a-t-il une « boîte » où cette musique se joue sur la rive-sud « 450 » de St-Montréalle ? Pas pour moi, mais pour les ados qui se gavent de faux rock américanisé, de new engliches groups ou de tout ce que nous donne à entendre le son de Montréalle (leçon de Mtl).