Jugement Sarajevo
Musique

Jugement Sarajevo

Un an après le dépôt de la cause devant la Cour supérieure du Québec, le Café Sarajevo a enfin reçu son jugement qui ne le définit pas comme un producteur se devant de suivre certaines règles imposées par la Guilde des musiciens concernant le cachet remis aux artistes. Nous pouvons alors extrapoler. Le Café Sarajevo pourrait être autre chose, par exemple un diffuseur ou un locateur de salle. Nouveau problème maintenant: le terme "diffuseur" n’est même pas défini par la Loi sur le statut de l’artiste, qui date de 1988.

Qu’est-ce qu’on fait maintenant? Afin de répondre à la question, Voir a interrogé Sébastien Croteau, probablement la meilleure personne à consulter sur le débat puisqu’il cumule les postes associés à presque toutes les instances mises en cause. Il joue dans un groupe émergent (Globe Glotter), organise des concerts dans une salle semblable au Café Sarajevo (L’Alizé) et s’occupe du comité de refonte de la Loi sur le statut de l’artiste à la SOPREF, en plus d’être sur le conseil administratif de la Guilde.

"Dans son jugement, la Cour supérieure tranche en affirmant qu’une salle de spectacle peut être autre chose qu’un producteur, mais elle va plus loin que ça. Elle reconnaît l’existence des activités de et qui se retrouvent dans une zone grise non définie par la loi. La cour affirme alors qu’elle n’a pas à se prononcer sur la signification de ces termes. Ce sont les différents intervenants qui doivent s’asseoir afin de bien les clarifier."

La discussion s’avère impérative. "Les syndicats (comme la Guilde) doivent s’adapter au fait que les artistes sont parfois leur propre producteur. C’est donc aux gens du milieu de bien définir les rôles de diffuseur et d’auto-producteur afin qu’ils soient inclus dans la loi pour qu’elle protège tous les artistes, pas seulement les professionnels."

Allez, tous à la table de discussion. Vous aurez compris, encore une fois, que le débat est à suivre.

Je t’aime, mon amour
Oubliez les roses et le chocolat. Pour la Saint-Valentin, offrez du rock, du blues ou du ska à votre dulcinée. L’effet est particulièrement garanti pour quelques concerts dont le très romantique Buckfest, le 14, aux Foufounes électriques, avec des formations qui ne donnent pas toujours dans la poésie douce: Starbuck & Les Impuissants, Les Abdigradationnistes, International Al Congnen, Kungfuckers et Les Truites Bioniques.

Pour une soirée plus glam, nous vous conseillons le combo mené par Lee-Lee L’Amour (soirée Sex Motel au Saphir), Cherry Persuasion, toujours le 14 au Petit Campus.

Les Kingpins donneront quant à eux deux concerts en ligne au Chaos (les 13 et 14) alors que le groupe rock les Mod’s iront aussi de deux performances, le 14 avec Navajo Code Talkers à L’Escogriffe et le 15 au Petit Campus avec Just Married dans le cadre de La Riposte de CHOQ.FM.

Pour conclure, La Cage de Bruits s’adonnera à une exploration acoustique de l’exorcisme avec une performance unplugged gratuite le 13 chez le disquaire Les Anges vagabonds (1899, avenue du Mont-Royal Est) à 19 h.

En vrac
– La troisième édition du Festival Voix d’Amériques prend son envol ce vendredi 13 février. Axées sur le spoken word, vous aurez droit à des performances de Fred Boudreault, Paul Cargnello, Jean Derome, Urbain Desbois (invité d’honneur), La Fanfare Pourpour, René Lussier, Ivy et bien plus. Pour l’horaire complet: www.fva.ca.

– La fanfare L’Orchestre des Pas Perdus lance son troisième album, Mundo Cuivro, le mercredi 18 février au Lion d’Or.

– La famille de la Casa del Popolo et de la Sala Rossa s’agrandit et compte maintenant une autre salle, El Salon, située au 4388, boulevard Saint-Laurent. En concert le 18 février, Les Georges Leningrad y présenteront leur nouveau concert, eux qui évoluent maintenant en trio. Numbers et Trin Tran ouvriront le bal.

– Le Challenge Live Molson Dry CKOI vient de terminer la première moitié de ses soirées de préliminaires. Les concerts sont toujours gratuits et ont lieu tous les mardis au Club Soda. Cette semaine: Joël Gari et Le Triplex, Umany et Q-D’Sac.

Disque local
The Fallout Project
Architecture Breeds Rust
(Dare To Care / Local)
Nouvelle recrue sur Dare To Care, The Fallout Project fait preuve d’une énergie du diable sur ce six titres de 41 minutes. Jouant habilement avec les textures métal et punk hardcore, la formation de Québec tisse des ambiances sombres et aériennes à la limite du post-rock qui se transforment en véritable champ de mines explosif où seuls les plus solides tiendront le coup devant ce vent intense de cris et de distorsions. Avec ses variations et son architecture complexe, An Open Wound Bleeding Loose a tout pour devenir un hymne classique pour les fans de la force chaotique du hardcore. De grands moments de défoulement. 4/5

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