Ouvert au public, c'est enfin ce dimanche 14 mars au Spectrum que le Gala Mimi présentera sa 7e édition. Incontournable, l'événement organisé par Greenland Productions et la SOPREF a encore réalisé un tour de force alors que 400 productions québécoises ont été recensées en 2003 (un nombre record). L'éclectisme de la scène n'aura donc jamais été aussi bien représenté avec les 17 catégories qui composent le gala cette année.
Évidemment, sur papier, on ne risque pas de s'emmerder, surtout lorsqu'on regarde la liste des artistes qui performeront dimanche. Sur papier, puisque chaque année, on vit la même rengaine: tous les hebdomadaires y vont d'articles pré-gala alléchants, puis la semaine suivante, les retours sont presque tous unanimes, relatant la pertinence du gala, mais aussi sa froideur, ses temps morts et son ambiance à plat. Pourtant, cette fête de la musique locale devrait être la plus grosse boum annuelle.
On se dit toutefois que l'équipe en place a dû apprendre des galas précédents, et afin de vous convaincre que le gala est une excellente idée, mais qu'il vaut encore mieux y assister que de lire la liste des gagnants dans le journal de la semaine prochaine, Voir vous propose 10 bonnes raisons d'être au Spectrum dimanche. Dix arguments dans le désordre en faveur des organisateurs qui risquent de remédier à la tiédeur des dernières années.
1- Benoît Charest
Le guitariste qui roule sa bosse depuis longtemps dans le réseau jazz de Montréal vit une consécration subite depuis qu'il a composé la pièce-titre des Triplettes de Belleville. Après s'être pointé aux César, aux Victoires et aux Oscars, il interprétera au non moins imposant Mimi la même pièce qu'il jouait aux Oscars il y a deux semaines!!! Avouez que cette raison compte triple…
2- Les Sainte Catherines
En nomination quatre fois cette année, la formation punk du Centre-Sud vous en balancera plein la gueule lors de sa prestation. Tous ceux qui n'osent pas fréquenter les concerts punk de l'X ou du Café Chaos, vos oreilles résisteront sûrement à une seule de leurs chansons, et vous pourrez repartir du gala en vous vantant d'avoir vu le meilleur groupe punk au Canada.
3- The Kidnappers
Alors qu'Antoine Gratton, D'Shade et Pascal Angelo Fioramore animeront le gala, le collectif d'humoristes cinéastes anglophones The Kidnappers colorera aussi la soirée. Pensez à des Chick'n'Swell version anglo.
4- Philippe Fehmiu
Admettez que ça surprend. Aucune idée s'il sera accompagné de Samuel ou Brigitte, mais il présentera un prix dans un contexte bien particulier. Certains risquent même de ne pas le reconnaître.
5- Compilation Québec Émergent
Vous avez lu la critique en page Disques? En plus de retrouver la compilation chez les disquaires indépendants, Local distribution donnera une copie gratuite de l'album à tous les spectateurs qui en feront la demande.
6- Jason Bajada
Depuis la parution de son premier compact, Puer Dolor, on craque pour ce chanteur folk assez tendre pour devenir le tombeur de ces femmes, mais assez riche côté sonore pour convaincre les puristes. En prestation au gala.
7- L'éclectisme de la scène
En plus des autres performeurs, Mike Evin, Martha Wainwright, Les Chiens, Atach Tatuq, Kid Koala, Egg, Dumas et Antoine Gratton se produiront sur la même scène. Variété, quand tu nous tiens…
8- Prendre une brosse
Elle est facile celle-là, mais considérant que la fête après-gala se tient également au Spectrum, personne n'aura à se déplacer entre les Mimi et leur after-party. Tous y sont conviés.
9- Applaudir nos représentants
Il n'y a jamais eu autant d'artistes montréalais rayonnant sur la scène internationale: The Unicorns, The Dears, Sam Roberts, The Stills, Voïvod, Afrodizz, Bless, Les Georges Leningrad. Voici l'occasion de les soutenir et de les applaudir tous en même temps.
10- La présence
Chers musiciens qui œuvrez sur la scène locale, votre présence est essentielle. Tous vos collègues y seront, en plus des représentants de la presse écrite, des radios universitaires et communautaires, des maisons de disques, des promoteurs, des distributeurs et j'en passe. Anglos et francos réunis le même soir au même endroit. Trouvez-moi quelque chose de mieux à faire ce dimanche et je porterai le t-shirt de votre groupe jusqu'à ma mort.
Activités pré-gala
Le Gala Mimi est accompagné de quelques événements qui précéderont la grande soirée de dimanche. Le vendredi 12 à la Sala Rossa, Les Mod's lanceront leur premier compact, Band Sister Bang, à 18 h et remonteront sur scène vers 23 h. Ils seront précédés à 22 h par Starvin Hungry, qui vient de signer avec Grenadine Records. Le premier album du quatuor, réalisé par Jonathan Cummins, devrait voir le jour au mois de mai. Les Pugilists concluront le spectacle de vendredi. Le samedi 13 au El Salon (4388, boulevard Saint-Laurent), on fera place aux filles avec une performance solo de Sara Johnston (chanteuse de Bran Van 3000) à 22 h qui sera suivie de Pony Up! et Spins.
Au fond de moi, je conserve une haine envers les galas (la plupart). Par contre elle ne s’applique pas dans le cas des Mimis.
Dans les galas en général, on nous présente que des groupes de surface (les artistes déjà établis) ; les artisans qui sont dans l’ombre resteront dans l’ombre.
Le Gala Mimi, à ma connaissance, est le seul qui est exclusivement réservé à la scène underground, tandis que des galas de musique commercial, j’en connais une douzaine. Pourtant les groupes de cabarets ne sont pas plus mauvais que ceux qui se tapent le Centre Bell. Alors pourquoi tant favoriser l’industrie commerciale plutôt que l’authenticité ?
C’est tout simplement une question d’argent. Les artiste déjà établis (le terme « artiste » est très facultatif) jouissent d’un encadrement commercial important. Les compagnies savent qu’il est plus profitable de commanditer l’ADISQ que le Gala Mimi. Le taux de promotion entre ces deux derniers est hautement disproportionné.
Je ne cherche pas à ce que les Mimis deviennent aussi « big » que l’ADISQ. Au contraire : je tiens à cette authenticité que dégage le Gala Mimi. C’est plutôt au publique que revient la responsabilité de découvrir la scène underground.
C’est la première fois que j’entends parler du Gala des Mimis et je trouve que c’est vraiment une très bonne idée. Ce soir ce sera les Métro Stars et comme à tous les ans, on doit gagner pour être invité, c’est toujours les mêmes qui sont en nomination et le party bien la oublié ça c’est pas pour ceux qui votent.
Le Gala des Mimis nous font connaitre un peu plus les talents de l’année et non ceux de v’la dix ans, nous donnent un cd à notre demande et nous invitent à un party c’est vraiment formidable. C’est aussi une bonne façon de s’affirmer en n’augmentant pas ce soir les côtes d’écoutes des Métros Strars et en assistant en grand nombre au Gala des Mimis. Peut-être que avec le temps, les commenditaires vont s’appercevoir que le publique préfère la nouveauté plutot que le réchauffée.
Bon succès au Gala des Mimis.
Je suis allée une fois au gala Mimi et j’avais bien aimé. On plonge dans une soirée organisée mais qu’on s’amuse à donner un air totalement désorganisée. Nos artistes underground ont eux aussi leur moment de gloire avec ce gala! C’est vrai qu’il ya aussi bien des temps morts mais ce n’est pas grave. C’est une excuse pour faire le party et de dire à ces artistes qu’on les apprécie!
Pertinent ce gala… et comment, sinon de « ousque cé » que l’on pourrait entendre d’abord puis découvrir ces noms-là ? Pas certain que les chroniqueurs et chroniqueuses établis courent les petites salles de spectacles à l’affût du nouveau band issu des bars et d’un « no-land ».
Froid, plate et ambiance zéro. Bien possible, après tout les animateurs de gala préfèrent animer le « MétroStar » ou les « Oliviers » voire les « Félix », Peut-être qu’une petite recherche pourrait révéler un talent d’animation chez une découverte récente donc full disponible ou alors faudrait tenter sa chance chez les animateurs/trices radiophoniques des émissions consacrés au son punk, alternatif, folktrad, etc. Bref un meneur qui fait les liens et prépare l’ambiance éviterait le vide et les temps morts. Placer une annonce pour l’an prochain et les candidats se feront connaître, avec un peu de veine vous trouverez quelqu’un d’articulé un genre de Dan Bigras qui fera avancer la cause de la relève version MIMI.
Oui il y a une relève au Québec dans notre monde artistique.
Au contraire du monde politique qui se cherche une relève, le monde artistique présente une variété de talent en tout genre pour toput les gouts et à saveur international pour certains d’entres eux(déjà!).
Qu’on pense à Benoit Charest et son rayonnement jusqu’aux Oscars il y a quelques semaines. Aux Kim Doré qui réveillent le poète enfoui en chacun de nous. Aux Wilfred de Gaspésie et combien d’autres. J’en oublierais de toutes façons quelques uns.
Cela n’aura jamais l’attention des médias comme le Galas des Métrostars mais c’est normal puisqu’il ny a pas le rayonnment « payant » des pubs qui soutiennne notre culture.
Mais surement cette évènement gagnerait à être mieux connu et soutenu par de bons commanditaires. À l’année prochaine, surement.
Je me souviens de cette époque où U2 et Tears for Fears étaient considéré alterno… Ceux qui souhaitent que la musique alterno prenne sa place n’ont rien compris! Quand l’actuelle musique alterno prendra la place de l’actuelle chanson pop, tout sera à refaire. C’est comme ça depuis toujours, de toute façon! « Musique alternative », ça ne veut rien dire; la scène alternative est composée d’artistes qui tentent de redéfinir les modes (et c’est une très bonne chose!) pour mieux percer le marché (c’est aussi une très bonne chose!!).
Le Gala Mimi est là pour rester et c’est nous les « mélomanes » en marge qui en sommes ravis.Ce qui est dommage pour la relève,c’est le manque de se rendre accessible.Je ne veux pas parler ici de visibilité,Star Acad nous sature là-dessus avec une date de péremption heureusement…Je parle de relève underground/marginale sans néanmoins plonger dans l’extrème à tout coup.Des airs peu « commercialisables » dans les crédos des diffuseurs actuellement à l’avant du peloton.
C’est lorsqu’il y a des événements comme ceux-là que l’on voit l’ouverture d’esprit des gens puisque le monde aime.C’est aussi lors d’événements de la sorte que les diffuseurs devraient arreter de « dormir au gaz » et oser.Il y a du bon,du très bon dans notre cour et même si ce n’est pas le meilleur exemple,ça fait plus de 20 ans que Voivod roule sa bosse et pratique probablement encore dans un entrepôt de Québec !!!
Il y a une incroyable relève au Québec, une scène locale vraiment variée et des gens qui se fendent en quatre pour réussir à leur donner une visibilité et qui ne font pas une crisse de cenne. C’est le cas du Sang Frais, fanzine métal montréalais, que Louise Girard et son équipe de passionés tentent de garder vivant depuis six ans. Quand vous irez à l’oblique prendre votre Québec Émergent, mettez une où deux $ dans la petite boîte et prenez votre Sang Frais. Sachez qu’ils sont distribués en France, donc qu’ils peuvent également contribuer à faire bouquer un groupe québécois dans des métal fest là bas, et qu’ils payent de leur argent pour ça. Et en plus, ils n’appartiennent pas à Québécor…