"Je ne fais pas partie de la game!" lance en entrevue Frank Martel, faisant référence au monde de la musique pop québécoise. Sur ce, personne ne le contredira alors qu'il sortit de nulle part en mars dernier lorsque son compact, Sautons ce repas de midi, valut à Bernard Falaise le titre de Réalisateur de l'année au Gala Mimi. L'extrait Ton Visage se trouvait aussi en lice pour la Chanson de l'année.
Poète, musicien et homme d'affaires (il est co-propriétaire du Cheval Blanc), Frank bosse pourtant dans le domaine artistique depuis déjà longtemps. Son parcours n'a rien de spontané. "Ton visage est une pièce que j'ai écrite en 1986 pour le Festival de musiques ennuyantes qui invitait des artistes autres que chanteurs (peintres, danseurs, écrivains) à jouer leurs compositions devant public."
Obtenant un certain succès, Martel, qui avait alors deux recueils de poésie à son actif chez VLB, composa et participa à d'autres événements de la sorte. "En 1990, mon répertoire se constituait d'une quarantaine de chansons qui n'étaient même pas enregistrées, mais dont les paroles furent publiées dans mon troisième recueil paru chez L'Oie de Cravan. J'ai plus tard écrit les textes d'un spectacle monté par Nathalie Derome et Luc Bonin (Urbain Desbois) et j'ai alors poussé Urbain à sortir son premier disque. Son aventure m'a incité à faire de même. Me voilà donc en 2004. J'ai simplement attendu mon heure."
À 45 ans, les cloches ont sonné pour Frank qui obtient des critiques dithyrambiques depuis la parution de son deuxième album country folk. Il manie les mélodies accrocheuses comme il joue brillamment avec les mots et compte également sur une équipe de musiciens issus du milieu de la musique actuelle qui ajoute à la profondeur de l'œuvre. "Je me suis familiarisé avec cette scène aussi très multidisciplinaire au début des année 90. Je viens de ce même monde touche-à-tout. J'ai déjà participé à des revues de bandes dessinées, et là, je vais jouer du theremin pour les concerts de Diane Labrosse… Plusieurs Frank Martel sommeillent en moi."
Joueur important ou non, le Montréalais entre dans la danse tranquillement mais sûrement. Alors que Frank Martel et l'Ouest Céleste cumulent seulement trois concerts à vie, ils en donneront trois autres en l'espace de deux semaines. À surveiller près de chez vous le 1er mai à la Sala Rossa avec L'ODD et Nathalie Derome et ses Écoutilles. Le 7 mai au Lion d'Or (spectacle organisé par les Anges Vagabonds) et le 15 mai au Va-et-Vient.
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De l'aide au Chaos
La coopérative du Café Chaos a trouvé des musiciens de taille pour lui venir en aide et ainsi organiser un concert bénéfice qui se déroulera dans le plus grand Café Campus le 3 mai. Mononc' Serge, Les Abdigradationnistes et International Al Coghen y joueront, sans oublier MC Karlof qui ajoutera quelques épices à la sauce.
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Les do-it-youselfer
Les mercredis organisés par l'Amaq se poursuivent au Va-et-Vient le 5 mai. Les do-it-youselfer auront carte blanche puisque Mononc' Serge, Folk Off (Simon Jodoin), Big, Seba, André Nault et Jos le martien se retrouveront sur scène.
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Ma Première Place des Arts
La 10e édition de Ma Première Place des Arts présente ses finales les lundis 3 et 10 mai à la Cinquième salle. L'ultime étape de la catégorie auteur-compositeur-interprète aura lieu le 3, avec en compétition Manuel Gasse, Tommy Boivin, Jérémie Droulers et David Marin. Celle des interprètes se tiendra le 10 avec Karina Murray, Amélie Touzel, Joëlle Miller et Francis Gallant. Louise Forestier animera ces deux soirées.
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Chansons ensemble
Il y a quelques semaines, nous vous parlions des sessions Micro ouvert de Kola se déroulant les mercredis au bar Le Minot, boulevard Saint-Laurent. Ce samedi 1er mai, trois chansonniers aux origines opposées issus de ces soirées accompagneront Kola pour un spectacle où le mouvement folk symbolisera l'union des cultures. Joan Bancroft (Alberta), Shoji Matsumoto (Japon), Jérémie Droulers (France) et Kola (Québec) prendront d'assaut la scène du Minot pour y présenter leurs compositions dans leur langue maternelle sur fond de guitare acoustique et d'harmonica.
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En vrac
– En attendant leur prochain disque à paraître en septembre sur étiquette Audiogram, Ily Morgane se produit au Kola Note le 6 mai.
– On apprenait, à la toute dernière minute de tombée, la séparation de Karmad'ai. Le dernier concert de la formation se déroulera le 1er mai à l'Hémisphère Gauche avec Rafael Sebastian le Magicien!
– Le Nombre détruira le Petit Campus le 5.
– Les Batinses sont au Va-et-Vient le 29 avril.
– Les Madcaps aux Bobards aussi le 29.
Disque local
Mickey Mutts
…Sing a song…
(Class E Records)
Alliant l'ex-Planet Smashers Kurt au trombone et l'ex-Kingpins Jacko Von Ribbentrop au saxophone, la formation Mickey Mutts compte sur une super section de cuivres qui dynamise habilement ses compositions inspirées par Rancid et les Clash. Sans vraiment sortir des sentiers battus, l'album balance 13 pièces en moins de 34 minutes dans un punk-ska parfois agressif et proche du Oye! rassembleur du mouvement prolétaire. En concert le 7 mai au Café Chaos avec The Cheap Suits et Sofa King Addicted. 3/5
Toujours là quand il y a de l’action et c’est pour notre plus grand bonheur car il sait mettre une ambiance de fête partout avec son énergie débordante. Il n’a pas peur du ridicule et il n’a pas froid aux yeux. Il est là pour un concert bénéfice pour permettre la continuité du Chaos. Il s’implique également dans l’AMAQ qui défend les droits des artistes. Non, ce n’est pas juste un clown qui met de l’ambiance et qui nous fait rire. Il a le coeur à la bonne place!
J’admire beaucoup ces gens qui allient leur art pour en faire des chef-d’oeuvres. En effet, monsieur Martel est parti de son recueil de poèmes pour écrire des chansons qui doivent être tout à fait merveilleuses. Malgré les mauvaises langues qui le critiquent, je suis certaine qu’il a beaucoup de talent et que ses chansons portent des messages d’amour et de bonheur. Longue vie à vous monsieur Martel et ne vous laissez pas rabaisser par quelques critiques négatives !
Il y a de l’espoir si des artistes parviennent à occuper un espace sur la scène culturelle à un âge où certains y vont de leurs « greatest hits » pour capitaliser en dollars une carrière déclinante. Alors ce monsieur Martel perce-t-il au firmament des étoiles telle une Marie-Hélène Thibert, bien sûr que non ! Je parlerai plutôt d’un satellite qui brille soudainement au firmament lors de l’un de ses passages réguliers autour de notre confortable petite planète.
On peut s’enorgueillir que ce cosmonaute est décidé de nous offrir sa prose et sa poésie, car vu de loin nous sommes si petits. Alors allons célébrer avec lui.
Souvent les poètes n’ont pas d’autres choix que celui de chanter pour se faire entendre. Peu importe que leurs mots et leurs rythmes soient déjà des musiques, trop souvent hélas, il leur faut ajouter le son des instruments et les images de la scène et des projecteurs à ceux de leurs mots. C’est de ce vide laissé par le manque d’écoute pour la poésie qui a fait naître ce phénomène moderne nouveau de l’auteur-compositeur-interprète. Frank Martel semble avoir fait lui aussi la même constatation puisqu’il montera sur des scènes de spectacle pour faire entendre sa poésie.
On ne verra pas les finalistes de Ma Première Place des Arts en page couverture du Sept jours ou du Lundi, pourtant ces jeunes ont du talent, du potentiel, de l’avenir. On ne verra pas leurs parents à TVA, on ne saura rien sur leur état de santé ou de leurs amours, pourtant ils vont livrer leurs textes ces nouveaux auteurs-compositeurs-interprêtes le 3 mai prochain et les finalistes interprêtes le 10 mai, le tout à la Cinquième salle de la PDA, tout en douceur et par un auditoire privilégié en toute discrétion, accompagnés dans leur quête par Madame Louise Forestier. J’espère que les lauréats auront la chance d’être entendus et reconnus à la quotidienne Une Émission Couleur de Radio-Canada, je n’ai rien contre Audrey DeMontigny et son père qui a vendu sa maison pour qu’elle fasse un CD, qui ne révolutionne pas l’industrie des chanteuses taille basse et boules en évidence, pas de machine de promotion, pas de succès instantané, mais qui va durer pour le prochain dix ans, qui va un jour pouvoir dire avoir eu une carrière semblable à Diane Dufresne qui persiste et signe toujours, moi je ne vois personne à l’horizon.