La fin de l'Alizé
Musique

La fin de l’Alizé

Dans la même veine que la dernière Scène locale où nous apprenions la fin de l’X dans ses présents locaux, voici qu’une autre salle de moyenne capacité située au centre-ville ferme ses portes, l’Alizé.

Les raisons mises en cause ressemblent un brin à celles évoquées par les administrateurs de l’X, soit la perte du bail. Dans ce cas-ci par contre, le poids de la dette accumulée par les gestionnaires de l’Alizé, l’organisme à but non lucratif Productions Criz’Antenne, empêche toute tentative de relocalisation.

Néanmoins, il se peut bien que le 900 Ontario Est serve encore un jour à la promotion d’artistes locaux. En effet, le bail de sous-location qui liait Criz’Antenne jusqu’au 1er juillet 2004 est retourné entre les mains d’Alkhaly Touré, ancien administrateur de l’OSBL, qui souhaite mettre en branle un nouveau projet pour la salle.

Il devra cependant repartir à zéro puisque Criz’Antenne, qui voyait son bail arriver à échéance, a bien tenté de renégocier une entente avec Touré, mais les deux parties ne sont jamais parvenues à un compromis, malgré la médiation menée par la CDEQ (Corporation de développement économique et communautaire). Résultat: Criz’Antenne lève les pattes avec tout ce qui lui appartient: le système de son qu’il vendra pour renflouer sa dette, le permis d’alcool, le mobilier et l’appellation Alizé, qui ne pourra pas être réutilisée par Alkhaly Touré.

Transformer un local vide en salle de spectacles fonctionnelle ne se fait pas en criant ciseaux. La scène locale perd donc un autre fort de ses activités. Une situation déplorable, d’autant plus que la situation du Café Chaos (qui représente maintenant, avec les Foufounes Électriques, une des deux seules salles de moyenne capacité au centre-ville) reste précaire malgré les récents succès de la coop.

Jazz local
Même si la sortie de son album vient tout juste d’être reportée, le Large Ensemble se produit le 6 juillet au Gesù dans le cadre du FIJM. Dibondoko et Voodoo Jazz sont aussi du Festival alors qu’ils investissent la scène Bell les 2 et 3 juillet respectivement. Toujours le 3, sur la scène Loto-Québec, le trio féminin Moonlight Girls rend hommage aux Andrews Sisters, qui furent populaires dans la première moitié du dernier siècle avec leurs succès aux ambiances cabaret. Pour ce qui est de l’Off Jazz, Jean Vanasse joue ce soir au Quai des Brumes à 17 h, François Marcaurelle présente un concert-surprise au Lion d’Or le 2, Tentaculaire s’attaque au Va-et-Vient le 3 et le concert de clôture a lieu le 4 au Lion d’Or avec une prestation d’Ivanhoe Jolicœur et du Mile-End Jazz Quartet qui se terminera par une gigantesque jam-session.

The Stoner Gate
Hey! les rockeurs, pour une première édition, le Stoner Gate vous offre un mini-festival stoner rock les 1er et 2 juillet au Café Chaos. Ce soir jeudi, les formations locales Absolu et Action Overdrive se passeront le flambeau, alors que demain vendredi, Navajo Code Talkers, qui lancera sa première galette, Heavy Dirty Sounds, à la fin du mois d’août, sera accompagné de Nice Cat (Toronto) et de World War Blues (NYC).

En vrac
– La formation Dilemme, qui prépare la sortie de son prochain album à l’automne, s’appropriera le Petit Campus le 4 juillet en compagnie des groupes canadiens Krome et Union.

– Aujourd’hui 1er juillet, Tremolo organise un concert-bénéfice en vue de sa prochaine tournée française. La formation pop-francophone-planante partagera la scène du Petit Cabaret du Plateau (4538, avenue Papineau) avec Microcosm et Didier Boutin.

– Pour ceux qui prévoient se trouver dans l’immense région de la Mauricie en fin de semaine prochaine, les Productions Subites, en collaboration avec Bandeapart.fm, Unibroue, la Sopref, Local Distribution et Les Anges Vagabonds, organisent un spectacle en plein air sur les berges du lac Castor avec Polémil Bazar et Dobacaracol le 10 juillet. Une foule d’activités sont au programme. Détails: www.productionssubites.com.

Disque local
The Couch Addiction
Filthy Hands
(Petawawa / Local)
L’évolution pouvait se sentir sur scène depuis quelque temps et voici que Filthy Hands confirme ce que nous soupçonnions déjà: The Couch Addiction s’est aujourd’hui hissé parmi les meilleurs groupes ska québécois. Quelques membres ont quitté le navire, d’autres se sont ajoutés, et l’expérience acquise confère maintenant à la formation une solidité que l’on ne pouvait absolument pas déceler sur son premier split avec Yesterday’s Ring. La dose d’agressivité dégagée par le chant de Nicolas Boudreau (ex-John Doe) s’inscrit parfaitement dans la tradition punk montréalaise Centre-Sud alors que les arrangements d’orgue, de synthétiseurs, de cuivres et même de xylophone amènent le compact dans des contrées plus raffinées. Abrasif, recherché et mélodique, sans tomber dans le ska bonbon. À noter que le nouveau label Petawawa Records appartient à ces mêmes Couch Addiction. 4/5