"La musique est une zone franche qui nous permet, pour de brefs instants, d'éteindre les feux autour de soi et en soi. C'est ce qui nous procure des moments de liberté et de bonheur." Ces paroles sont celles de Balthazar Boudreau qui, au bout du fil, apporte de bonnes nouvelles en plus de se pencher sur ce qu'il a observé au cours des sept dernières années.
Balthazar s'est fait très discret depuis l'arrivée du 21e siècle. Si les spectacles se sont effectués au compte-gouttes, la formation se remet maintenant sur les rails. En plus d'un concert gratuit présenté aux FrancoFolies le 29 août, la saison des feuilles mortes et des citrouilles verra naître le tout nouveau compact de Balthazar, qui succédera à l'album éponyme lancé en 1997! Les raisons de ce laps immense: l'appel du voyage. Et c'est exactement ce que vous vivrez au contact de Balthazar mouture 2004. "Si nos textes s'avèrent aussi personnels qu'influencés par certaines situations mondiales, musicalement, il n'y a pas à dire, nos rencontres avec les différentes cultures seront palpables sur Mi Volki."
Titre de cet album à paraître (probablement sur La Tribu), Mi Volki signifie "nous sommes des loups" en russe. "C'est le titre d'une pièce de combattants tchétchènes qu'une femme m'a apprise. Il ne s'agit pas d'un hymne, mais d'une chanson s'adressant aux soldats russes." Du coup, on ne s'imagine rien de très très jojo. "Le texte compare les Tchétchènes à des loups prêts à vivre en liberté, alors que les Russes, qui étaient autrefois du même sang, sont devenus des chiens trahissant la race, et bons qu'à porter le collier."
Dans ce cas-ci, comme lorsque Balt raconte l'histoire de Farley C. Matchett (prisonnier vivant dans le couloir de la mort au Texas à la suite d'un procès douteux), le but ne consiste pas à s'attaquer aux cibles faciles que sont les Russes ou les Américains. "Nous prenons position contre l'impérialisme destructeur et contre l'injustice. Ça peut paraître lourd, mais l'espoir parsèmera aussi l'album."
Pour avoir entendu trois pièces du résultat final – dont un dub énergique et un croisement psychédélique entre les Beatles et Beck -, je peux vous dire qu'un arrêt à la Zone Bleue le 29 à 20 h donnera un bon aperçu d'un des disques locaux les plus prometteurs de l'automne.
ooo
Concert Séripop
Lorsque les Unicorns, Fly Pan Am, L'Attack, Unireverse et Crackpot s'unissent pour un concert-bénéfice venant en aide à une compagnie, on se demande bien de quel type d'entreprise il s'agit. Le tour de force est l'œuvre de Séripop, une boîte de sérigraphie montréalaise impliquée dans le milieu et qui, depuis quelques années, a conçu des affiches et des pochettes d'albums pour Hot Hot Heat, Jon Spencer, Yeah Yeah Yeah's, Arcade Fire, Pretty Girls Make Graves, CKUT et Blue Skies Turn Black. Petite suggestion: si vous désirez assister aux performances de ces groupes qui, même individuellement, valent le prix du billet (10 $), courez immédiatement aux boutiques Cheap Thrill, Esoterik, Sound Central ou L'Oblique avant que tous les billets disponibles se soient envolés. Au Cabaret le 29 juillet.
ooo
En vrac
– De Québec, la formation punk old school The Aversions montera sur les planches du Petit Café Campus le 23 juillet en compagnie des Psycho Riders et de Sidhartha.
– Le groupe gagnant d'Emergenza 2004, Pete Möss, attaquera le Petit Café Campus le 24 avec Bullmoose et Maryjayne.
– Fred Belley, qui lançait cette année son premier mini-album de cinq chansons, Auto-production, ouvrira le bal pour Midway State (Toronto) le 28 à La Petite Gaule.
– Le trio métal Discörde se produit deux fois en deux soirs: le 28 juillet avec Celestial Dawn au Club Saphir et le 29 au Café Chaos avec Perfect Madness.
ooo
Disque local
Les Voisins d'en dessous
6407
(Indépendant)
Bien que Les Voisins d'en dessous en soient à leur premier maxi de six titres, 6407 n'affiche en rien les lacunes habituelles d'un premier enregistrement. Les compositions du trio témoignent de ses années d'expérience musicale. Le chanteur-guitariste Simon Duchesne est titulaire d'un DEC en musique classique; le bassiste Jérôme Perreault a étudié en musique populaire à l'UQAM et Guillaume Landry tient aussi les baguettes pour Syncop. Un drôle de mélange essentiellement rock non loin de Volume 10 additionné d'un talent pour les ambiances planantes. La formation creuse d'ailleurs en profondeur, ajoutant des violons qui concordent parfaitement avec la fin atmosphérique de J'entends plus, je ne parle plus. Apathique surprend à son tour avec ses guitares lourdes qui s'enchaînent à des riffs plus délicats. À surveiller. 4/5
Serait-il rendu sombre?
Ils disent que les voyages forment la jeunesse, mais dans leur cas, les voyages auraient-ils formé la noirceur, la déprime? Si c’est le cas, je n’embarque plus dans le bateau. Je cède ma place à quelqu’un d’autre.
J’irai les voir aux Francopholies, ça me permettra de me faire une idée plus éclairée de ce qu’est devenu Balthazar. Car après tout, ils ont droit à leur chance.
Il est bien que des groupe assurent leur avenir dans un sens. Cette compagnie permet à ces groupes qui vivent de l’underground des grosses compagnies de disque de continuer à endisquer, dans le fond c’est comme nourrir la bête qui nous fait survivre. Et aussi permettre au fans d’acclamer nos artistes préférés à coût moindre. Ils devraient en faire beaucoup plus souvent, j’ai toujours l’impression que les artistes ne se présentent jamais assez en spectacle, je ne sais pas s’il y a des raisons économiques face à cela ou de demande mais il en reste que je vais être heureux de retourner voir des groupes comme l’Attack en show une autre fois.
Étant de la région de Québec, j’ai connu l’an dernier le groupe The aversions par simple hasard. Et j’ai été agréablement surpris par leur prestation, un bon rythme punk qui fait danser, sauter pour certains, en masse. Ils sont en prestation vendredi soir au café campus, j’espère bien avoir le temps d’aller les voir en spectacle à nouveau.
Depuis quelques années, le rythme punk de Québec à connu un émergence incroyable grâce à la station Radiophonique CHOI Radio X de Québec et je souhaite que cette lancée se poursuive à nouveau puisqu’elle permet à nombreux groupes jeunes de faire leurs preuves sur le marché et surtout donner la chance aux jeunes de se faire entendre.
Partout au Québec et particulièrement pendant l’été, nous pouvons assister à toutes sortes de spectacles pour un prix dérisoire. C’est aussi et surtout vrai dans la grande région de Montréal compte tenu de la multitude de culture qui y gravite, du nombre impressionnant de salles de spectacle et de la quantité de jeunes artistes qui tentent de percer dans le merveilleux monde du showbiz. En ce sens, le Concert Séripop est une expérience à ne pas rater pour qui connaît ces artistes ou qui veut simplement passer une bonne soirée musicale pour un très bas prix. Alors gens de Montréal, profitez de votre chance.