Le premier coup de cœur du Pop Montréal a eu lieu dans un loft de la rue Saint-Dominique le mercredi 29 septembre. La chaude température frôlait peut-être l'insupportable, mais les fêtards qui s'y sont pointés vers 1 h ont eu droit à un de ces moments magiques signé The Dears qui, manifestement, gagnent à être vus lors d'événements plus intimes que lors d'un concert au Club Soda, par exemple. Dans ce cas-ci, environ 200 personnes entouraient le groupe, bien campé au centre de la pièce. Une seule et puissante lumière reposait au sol et reflétait sa lueur sur les quatre murs blancs immaculés de l'endroit. Une mise en scène splendide par sa simplicité et propice aux envolées quasi épiques des Dears.
Une quarantaine d'heures plus tard, sur la scène du Cabaret La Tulipe, une prestation en dents de scie attendait les nombreux fans des Unicorns. Après avoir rapidement soulevé la foule avec Inoculate the Innocuous et quelques nouvelles pièces, Nick Diamonds, qui comme à l'habitude semblait passablement bourré, s'est mis à se disputer avec un spectateur. Excellent jusqu'à ce moment, le rythme du concert en a alors pris un coup. Les interventions soudainement plus longues entre les chansons et l'esprit décadent de la soirée ont coupé les ailes du trio capable du meilleur comme du pire. Tout est une question de rigueur.
Pour sa part, le "Déjeuner rock'n'roll" qui devait se dérouler samedi matin face au métro Mont-Royal a dû rapidement cesser ses activités. Après la Descente du coude qui a craché son venin vers 11 h, la police est venue couper le jus des amplis des Pugilists après une seule pièce. Il semble que les bourgeois-bohèmes du Plateau n'apprécient pas que l'on joue du rock dans leur cour à l'heure du dîner. Dommage.
En après-midi se poursuivait le Bazar alternatif de Montréal (BAM), où les membres d'un groupe peuvent rencontrer dans une même salle plusieurs de leurs pairs ainsi que les gens de CISM, de CIBL, de Bande à Part, de la SOPREF, de la SOCAN, du RAD, du Sangfrais, d'Emoragei et d'une multitude d'étiquettes indépendantes. Bonjour les contacts. Si les exposants rencontrés se disaient dans l'ensemble satisfaits, il faudra que le BAM trouve une solution pour attirer aussi le grand public. Une tâche difficile, considérant le tourbillon d'activités de la fin de semaine. Même les prestations gratuites de qualité n'ont pas obtenu l'effet escompté.
La fin de semaine s'est terminée à la Casa Del Popolo avec le pianiste et chanteur Patrick Watson. Une soirée calme et enivrante où l'univers rêveur de Watson a rencontré ceux de Nick Drake et d'Erik Satie. Le concert affichait complet, tout comme la quantité de musique assimilable par mon cerveau en cette longue fin de semaine.
Le Festival Pop Montréal peut se targuer d'avoir organisé plus de 222 concerts en cinq soirs. Dans la majorité des cas, les foules se sont déplacées et tous s'entendent pour dire qu'ils ont vécu de beaux moments. Sûr qu'il a fallu négocier avec plusieurs impondérables (spectacles annulés et horaires changés sans avertissement) mais, règle générale, cette troisième édition a remporté son pari, qui semblait démesuré selon plusieurs.
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LES ÉCHOS DES LOCAUX
– Un ajout à notre liste des blessés de la dernière chronique. Olivier Langevin m'avouait la semaine passée pouvoir mourir en paix depuis qu'il avait joué au hockey avec un professionnel, en l'occurrence Stéphane Quintal (merci lock-out). La joute suivante, le pauvre a reçu un solide tir sur la main. Il a dû annuler son concert avec Galaxie 500 au Pop Montréal, mais pourra suivre Fred Fortin en tournée plus tard cet automne.
– Nombreux sont ceux qui comparent les Dears à Morrissey depuis la sortie de No Cities Left. Eh bien le célèbre chanteur anglais a demandé à la formation montréalaise d'ouvrir son prochain spectacle à Toronto.
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CONSEILS CONCERTS
– L'ensemble DaZoque se produira ce soir le 7 au Café Campus pour un concert organisé par le FRAPRU. (musique du monde et électro)
– Cryptopsy revient sur les planches le 9 au Medley. (métal)
– Duchess Says et les Dandys Fauchés joueront au Petit Campus le 9. (rock-glam-électro)
– Frank Martel et l'Ouest céleste fouleront la scène du Va-et-Vient le 9. (folk)
– La formation Dead Letter lance son EP, Some Small Stories, le 10 au Chaos avec Malajube et Monroe. (punk)
– One Night Band sera au Quai des brumes le 10 avec Masse Poésie. (reggae)
– Le concert de GFK qui devait avoir lieu le 11 aux Foufounes Électriques est reporté au 29 novembre. (métal)
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DISQUE LOCAL
ARTIST OF THE YEAR
LE GALA
(INDÉPENDANT / LOCAL)
De Joliette nous provient le trio électro Artist of the Year, qui tire son épingle du jeu en mélangeant l'électro-glitch minimaliste au groove funk dansant. Bref, un compromis entre ces sons électroniques et saccadés que représentent les glitchs et la chaleur funk qui apporte une plus grande accessibilité aux compositions du groupe. Si l'équilibre s'avère particulièrement réussi sur The Invitation, The Opening et la plus rock Best Crap of the Year, certains titres (In the Limo et Nominee #1) paraîtront plus froids pour les néophytes du monde électro. Prometteur quoique inégal. 3/5
Artist of the year, groupe qui a l’apparence de ne pas s’en faire avec la modestie, débute sur la scène locale en se taillant rapidement une place de choix. Découvert l’année dernière dans l’ambiance sympatique et amicale du O Patro Vys, quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre le lancement de leur premier album au début du mois dernier! Un spectacle avec Equiterre, le 23 octobre prochain au El Salon dans le cadre du Nujazzfestival, décidemment, Artist of the year pourrait bien devenir la révélation de l’année au prochain Gala des Mimi’s!
Tout plein de Funkitude pour Artist of the Year!
Tous ces noms anglais de nouveaux groupes québécois, même en provenance de Joliette, qui veulent percer sur le marché local et rayonner à travers le Canada et les USA, en jouant et chantant en anglais, je ne suis pas sûr que ce sens unique les mènent outre frontières. Nul n’est prophète en son pays, mais si on renie sa langue, il y a des chances qu’aucunes prophéties se réalisent nulle part. Les respectables l’ont vite compris eux. Les émergeants qui n’ont que des paroles en anglais n’ont pas grandes chances de performer sur les scènes des fêtes de la Saint-Jean. Ha vous direz regardez Céline Dion, elle chante presque seulement en anglais, c’est une exception, surtout qu’elle peut lire l’anglais, mais sans tout comprendre et sans pouvoir l’écrire surtout. à eux de choisir s’ils veulent n.âtre que des « Some Small Stories » ou « Best Scrap of the Year », Moi je décroche et je boycotte ouvertement et j’attends patiemment le prochain Michel Rivard.
Il y a des gens qui sont restés accrochés à la période Disco, moi je suis accro aux Sixties, les années 60 où les succès américains étaient tous objets de traduction à la Pierre Nolès, enregistrements clandestins la nuit avant que les mêmes versions nous parviennent de France, c’est le cas de « Donne-moi ma chance »(Rosita Salvador) avant la version de Richard Anthony. Je suis addict à Michelle Richard, Pierre Sénécal et surtout Chantal Paris, ces stars de ma jeunesse brillent toujours dans mon coeur, leurs chansons ne sont pas équivoques, les paroles sont simples et faciles à chanter, comment voulez-vous que les nouveaux groupes québécois aux noms anglais à coucher sous les ponts me rejoignent, je ne suis pas parfait bilingue et leurs musiques m’agressent, j’essaie de m’intégrer, de me moderniser, j’assiste à l’occasion à certains spectacles de la relève (c’est pas cher) mais je ne suis pas capable de rester jusqu’à la fin du show, encore moins me procurer leur disque, je prend un coup de vieux et vive le yé yé de ma jeunesse.
J’ai rencontré récemment les membres du groupe AOTY après un de leurs spectacles (première partie de Jérôme MInière au cabaret), et voici ce que je peux dire face à l’article sur l’anglicisation:
– artist of the year font de la musique instrumentale; il n’y a des paroles que sur une piste, et c’est en français.
– donc c’est à peu près sûr à 100% qu’ils ne feront jamais de spectacle de la st-jean; ils préférent faire le party ce soir là…
– le marché de la musique électronique n’est pas très viable au Québec seulement, donc tous les artistes qui veulent en (sur)vivre doivent automatiquement s’exporter ailleurs.
Il n’y a pas que notre petit nombril québécois qui importe…
– La mère d’un des membres (Nate je pense?) vient de Cincinnati. Est-ce ça ne lui octroie pas le droit de pouvoir s’exprimer dans sa langue maternelle à travers un projet artistique? moi je considère que oui
– c’est à cause de radicaux comme cela qu’on se fait traiter de fascistes par les anglophones…
– avant de boycotter ouvertement, on vérifie si on a raison, non?