Malajube, Zoom sur la relève, Dilemme
MALAJUBE
Le nom de Malajube circule sur bien des lèvres depuis la parution, l’automne dernier, de son EP francophone, Le Robot Sexy. Partageant l’affiche avec de nombreux groupes punk hard core et manifestant un net penchant pour les guitares grinçantes, le groupe fut rapidement associé à la scène punk montréalaise, malgré un intérêt marqué pour la pop. 2004 amena toutefois Malajube sur un autre terrain bouillonnant: celui de la nouvelle scène anglophone émergeant majoritairement du Mile-End.
Lancé sur Dare-to-Care alors qu’un bon nombre de labels courtisaient le groupe (les musiciens préférèrent les amis de longue date à Indica et même Tacca), le premier compact officiel de Malajube immortalise ce dernier trajet parcouru: la pochette du compact est une oeuvre de Tracy Maurice (qui a aussi travaillé avec Arcade Fire); l’enregistrement et la réalisation du disque sont en partie signés Martin Pelland, des Dears (voir critique en page disque); et l’approche musicale lo-fi éclatée, à base de guitares et de claviers, rappelle drôlement l’esprit intempestif des Unicorns. "Nous nous sommes intégrés davantage à la scène anglo lorsque Dan Seligman (directeur créatif du Pop Montréal et gérant des fameuses licornes) nous a demandé de jouer en première partie des Unicorns, révèle le chanteur Julien Mineau. À force de baigner dans le courant, il nous a influencé, bien que notre but n’était certainement pas de le copier."
Conservant son côté punk rock et sa langue maternelle, on sent la formation influencée, certes, mais on ne peut certainement pas la qualifier de plagiaire. Au contraire. Avec ses compositions rock/pop, explosives, "crottées", souvent joyeuses et surtout dépourvues de tout compromis, Malajube injecte à la scène francophone, souvent trop prudente, un anti-conformisme musical que l’on voit plus souvent à l’ouest de Saint-Laurent. "Les anglophones nous ont rapidement conseillé de conserver notre langue. Je crois que ce point distinctif de Malajube nous permet justement de concilier les deux scènes présentes à Montréal. Mais avant toute chose, il faut savoir que nous avons fondé le groupe pour avoir du fun tout en jouant de la pop. Nous ne nous efforçons pas de bien prononcer les textes ni de sonner propre comme tant de groupes pop franco. Nous nous fermons ainsi une bonne part de marché, mais ce n’est pas comme si nous avions passé six ans de notre vie à travailler sur un album sérieux. L’absence de limites nous amuse. Pourquoi s’en imposer?"
Malajube lance Le Compte Complet le 7 décembre au Petit Campus, à 20 h, en compagnie d’Avec pas d’casse.
ZOOM SUR LA RELÈVE
Produite par l’École du Show-Business, la série Zoom sur la relève présente le concert Sacrés Talents le 6 décembre au Club Soda. Seront réunis sur scène les finalistes 2003 du Festival International de la Chanson de Granby (Stef Paquette et Pico), le gagnant et les finalistes du concours Chantez Haut et Ford, des Francofolies de Montréal (Éric Bisaillon, Caroline Bourgeois et Katy Gaillardetz), ainsi que les découvertes de Sacrés Talents (Monsieur G et Karine Vachon).
LES ÉCHOS DES LOCAUX
–À l’instant même où vous lisez ces lignes, des représentants du Festival de Musique Émergente en Abitibi-Témiscamingue (FME), de Coup de Cœur Francophone, de la radio Espace Musique et de Bande À Part forment, avec la délégation de la SOPREF, un véritable contingent québécois installé au cœur du Village Pro des Transmusicales de Rennes. Le but consiste, bien sûr, à faire connaître les artistes d’ici, mais également à mettre sur pied un plateau fleurdelisé aux prochaines Transmusicales.
CONSEILS CONCERTS
–WD-40 et Jacques Bertrand Jr. (chanteur de Jérémi Mourand) à l’Hémisphère Gauche le vendredi 3 décembre, à 21 h. (rock)
–Kobayashi le 3 au Swimming. (funk acid-jazz)
–Norman Nawrocki le 3 à la Coop Généreux (4518, Papineau). (musique anarchique)
–Les Vendettas lancent leur album Say no to the Vendettas le 4 à la Casa del Popolo. (rock / reggae)
–Marie-Claude Lamoureux et les Garnements heureux enregistrent un album en concert les 4 et 5 au Va-et-Vient, à 21 h. (chanson / jazz / musique actuelle)
–Dead Letter en première partie de Ted Leo (New York) le 6 à la Sala Rossa. (punk aux tendances ambiantes)
–Angie, Plagia, Étoile 69 et Vinland s’affrontent au concours Omnium Rock, le 8, au Petit Campus, à 20 h.
DILEMME, REBELLES SANS CAUSE, (PRODUCTIONS NOUVELLE FRANCE / FAB)
Dilemme poursuit son aventure dans l’univers rock, se rendant bien compte que le périple s’annonce plus difficile qu’en 2002, quand le groupe réussissait à percer les ondes commerciales avec son album La Venue: primo, COOL FM n’existe plus pour pousser le rock musclé de la métropole; deuzio, Rebelles sans cause profite peut-être d’avoir compris qu’ils en rebutent plusieurs alors que la voix en avant-plan de Charles Breton demande une certaine adaptation. Reste que Dilemme compte un as non négligeable en main: sa force mélodique. En concert le jeudi 2 décembre, au Main Hall (5390, St-Laurent) 3/5