GALA MONTRÉAL UNDERGROUND
Depuis quelques années, la scène hip-hop émergente québécoise s'est nettement organisée. En réaction à l'industrie musicale qui ne s'est jamais vraiment ouverte à la qualité sonore de Muzion et de Sans Pression, plusieurs magazines (Influence, Vibe Plus), émissions de radio/télé (Quatre Éléments, Vibe Plus, Broadbeat.ca) et labels indépendants (BBT, Iro Productions, AT Musique, HLM) se sont créés afin de soutenir une communauté d'artistes grandissante, un phénomène particulièrement encourageant. Toutefois, comme si son désir d'évoluer sans aide extérieure l'avait aveuglé, le milieu hip-hop semble également s'être scindé en partie du reste de la scène locale. Une situation déplorable à laquelle plusieurs joueurs tentent de remédier, d'un côté comme de l'autre.
Or, lorsque la radio communautaire cyber-numérique montreal-underground.com annonça qu'elle récompenserait les artistes hip-hop d'ici par l'entremise de son premier gala Montréal Underground le même soir (13 mars) que le Gala MIMI, plusieurs sont montés aux barricades dénonçant une fois de plus l'autoconfinement de la scène rap. Rencontré au lancement de l'album de DJ Manspino, l'organisateur du Montréal Underground, l'animateur Goofy, s'explique: "Je n'ai jamais voulu faire de compétition au Gala MIMI. Je trouve aussi la situation triste, mais nous avions choisi depuis longtemps la date du 13 mars. Même qu'au départ les deux événements devaient se tenir à une semaine d'intervalle puisque le MIMI était prévu pour le 20 mars."
Pour sa part, le Gala MIMI affirme avoir dû devancer l'événement à cause du festival musical SXSW (Austin, Texas) qui aurait empêché plusieurs musiciens montréalais d'être présents. "À ce moment, nous ignorions l'existence du Gala Montréal Underground, commente Cynthia Bellemare, membre du comité MIMI. Ce n'est qu'après avoir annoncé la date du 13 mars que Goofy nous a contactés. Il m'appelait personnellement pour me dire qu'il était désolé et ne pouvait plus reporter ni devancer la remise de prix. Nous nous sommes expliqués et personne n'est fâché, bien que tous trouvent la coïncidence dommage."
Puisque le Montréal Underground n'est pas ouvert au public, l'impact sur son assistance sera minime. Quelques artistes auront par contre un choix déchirant à faire le 13 mars puisque les Loco Locass et Daniel Russo Garrido se retrouvent nominés dans les deux galas. Par contre, les retombées médiatiques de la fête hip-hop en prennent pour leur rhume. Rares sont les médias qui pourront couvrir les deux spectacles, et il y a fort à parier que le MIMI retiendra davantage l'attention. Les amateurs de hip-hop pourront cependant suivre le Montréal-Underground en direct sur le site broadbeat.ca dimanche soir à compter de 19 h 30.
ÉCHOS DES LOCAUX
-Le bassiste Vincent Peak (Groovy Aardvark), le batteur Michel Away Langevin (Voivod), le guitariste Denis Piggy D'Amour (Voivod), le claviériste Joe Evil (GrimSkunk) et le percussionniste Martin Dubreuil (Breastfeeders) pratiquent tous ensemble depuis quelques semaines. Cette brochette de musiciens franchement alléchante ne prépare rien de moins que le retour d'Aut'Chose en compagnie de Lucien Francoeur. Le guitariste original de la mythique formation, Jacques Racine, est également du projet qui célèbre le 30e anniversaire du premier disque d'Aut'Chose. Un premier concert est prévu au Café Campus le 7 avril. Une rencontre entre deux générations qui fera trembler le Québec.
MUSIQUE GRATIS
–Creature (www.thereisacreature.com/)
Difficile de décrire le son de Creature qui emprunte à de multiples courants musicaux (new wave, dance punk, rock). Chose certaine, avec ses racines rock indépendantes rappelant parfois celles des Dears, Creature mérite grandement votre attention. En concert le 11 mars au Café Campus avec Lo and The Magnetics (ex-Kingpins).
CONSEILS CONCERTS
–Nitrosonique le 10 mars au Balafré à 21 h. (rock garage)
-En nomination au Gala MIMI dans la catégorie Mots-dits (profondeur et raffinement du rendu du texte), Léopold Z partagera la scène du Cabaret avec Blues Gitan le 11. (chanson et swing manouches)
–We Are Wolves souligne le lancement de son album Non-stop je te plie en deux, le 12 mars au Local (7154, St-Urbain) avec Call Me Poupée, Demon's Claws, 1-Speed Bike, DJ Kinkajou et DJ Cherry Cola. (rock explosif expérimental)
-Suite à la sortie de son album Tes Chansons Cruelles, Les Séquelles joue au Petit Café Campus le 12 avec Hellcats à 21 h. (rock yéyé)
–Dorothée est une Salope lance également son album le 12 au Petit Medley. (punk mélodique)
-Lors de la prochaine soirée LABproject se déroulant le 12 mars au O Patro Vys, une pléiade de musiciens locaux réarrangeront et remixeront des beats de Ghislain Poirier, Black Market, Mitchell Akiyama, Vitaminsforyou, Naw et Scott Da Ros. (électro expérimental)
-La Ligue d'Improvisation Musicale de Montréal présente son prochain match le 14 mars à 20 h au Café Campus. L'équipe de Philippe Brault (avec Pierre-Emmanuel Poizat, Sylvain Pohu et Michel Dufour) affrontera celle de Bernard Falaise (avec Mara Tremblay, J-F Lemieux et Nicolas Letarte).
Juste la liste des musiciens rassemblés pour le retour d’Aut Chose fait saliver. Est-ce que ça implique de nouvelles créations? Peu importe, une chose est sûre, entendre la musique de Aut Chose live, jouée par des musiciens d’un tel calibre, cela constitue un fort incitatif à ma présence au Campus le 7 avril…
J’aimerais énormément assister à une soirée d’improvisation musicale.La formule d’impro théâtrale est très intéressante selon le calibre des improvisateurs. Il en est sûrement de même pour la musique. Quelques-uns des musiciens mentionnés dans cette information sont des artistes que j’aime bien entendre. Cette soirée ne manquera sûrement pas d’ambiance avec de tels artistes…J’ai hâte d’entendre l’équipe de Mara Tremblay, pour qui j’ai un parti pris! Comme vous voyez, je serais un très mauvaise arbitre.
Sincèrement, je crois que les gens du Hip Hop ne sont pas chanceux. Ils sont dénigrés et la plupart du monde ne les tolère et ce pour la seule et unique raison que des gens comme 50 cents et ses acolytes présente le Hip Hop de manière tellement superficiel. Je suis une des personnes qui les ont longuement « détesté » de par leur superficialité, mais qui a découvert entre les branches quelques, ce qui est vraiment dommage, talentueux et irrésistible « Beat ».Une chance qu’au Québec, il existe une excellente scène Hip Hop qui prône et dénonce cette fausse réalité que certaine gens aiment tant promouvoir. Longue vie au Loco Locass et Sans Pression de ce monde! Pour les autres, vous ne durerez qu’un certain temps, car il existe encore des gens qui comprennent.
Bon enfin, un gala qui veut nous montrer de la musique underground. Je conprends pas pourquoi le hip hop n’est pas une catégorie dans les galas au Québec avec des bons groupes comme Muzion et des rappeurs comme Sans Pression avec des bons beat et des paroles réflechies aussi. Ça nous donne la chance de connaître d’autres groupes pas très connus que les radios commerciales ne veulent pas passer.
À l’écoute de ces quelques pièces du groupe Creature, je regrette amèrement d’avoir rater leur spectacle en compagnie de Lo and the Magnetics vendredi soir dernier (que voulez-vous on ne peut malheureusement assister à tout les spectacles en même temps). Appréciant grandement le premier album des anciens Kingpins depuis sa sortie en décembre dernier (les fans du précédent album Plan of Action ne doivent pas se sentir trop dépaysés), j’avoue que cette première partie assurée par Creature a du être apprécié par les fans présent au Café Campus. Ce mélange des genres est fort intéressant et ça promet donc pour un futur album. Merci Olivier de nous faire découvrir de nouveaux talents et nous en donné l’accèes via ta chronique. Il s’agit d’une belle initiative pour promouvoir les artistes indépendants souvent en manque de visibilité.