Le Nombre, Jessy Fuchs, Les Séquelles, Tentaculaire
Musique

Le Nombre, Jessy Fuchs, Les Séquelles, Tentaculaire

LE RETOUR DU NOMBRE

Peu de temps après le lancement de Scénario catastrophe, le chanteur du Nombre, Ludwig Wax, quittait le pays pour passer neuf mois en Afrique en compagnie de sa copine participant à un programme communautaire. Au repos forcé depuis, Le Nombre retrouve enfin son leader cette semaine et se produira le 30 juin au Woodstock en Beauce en plus de participer aux FrancoFolies en juillet. Voir s’est entretenu avec Ludwig par courriel afin de s’assurer que le rockeur ne rentrerait pas au pays affublé de robes africaines, djembé sous le bras.

Où as-tu passé ton temps en Afrique?

J’ai passé mon temps sous un ventilateur. Je travaille sous un venti, je mange sous un venti et je dors un peu, parfois, mais surtout sous un ventilateur. Ici, il fait soleil tous les jours, et 40 degrés tous les jours, ça ne va pas changer; les riches sont riches comme tous les jours et le reste du monde en arrache comme tous les jours.

Qu’est-ce qui t’a le plus marqué là-bas?

Je ne me permets pas de dire que j’ai compris quoi que ce soit au Niger. La hiérarchie africaine couplée à l’hypocrisie musulmane de service "Allah est grand… mais pas toujours", c’est trop compliqué. Il n’y a pas de violence physique directe entre les gens au Niger. Il ne faut pas avoir peur d’y aller. Ne prenez surtout pas au sérieux le site de l’ambassade américaine et ses consignes aux voyageurs. Ils sont vraiment fous ces yankees paranos.

As-tu fait du rock là-bas?

Non, je n’ai pas fabriqué de rock’n’roll. J’ai chanté une fois La Chanson de Prévert de Gainsbourg dans un resto karaoké chinois. Ce fut un grand succès et j’étais particulièrement bourré. Je suis retourné une couple de fois au karaoké chinois, mais j’en ai eu marre. Chaque fois que je rentrais dans le bar, il mettait La Chanson de Prévert. Tu vois, c’est toujours la même chose ici. On est comme figé dans le temps.

Comment t’es-tu désintoxiqué du rock?

Il n’y a pas eu de désintoxication. On a essayé de me détruire à grands coups de coupédécalé (le style musical populaire ici depuis trois ans). Toujours les mêmes chansons soir après soir… Ce fameux jour de la marmotte. J’avais plus d’un tour dans ma valise pour résister à cette attaque. J’avais quelques vinyles apportés du Québec: Sometimes I cry de Tricky Woo, une compilation des Animals et un peu d’AC/DC.

Maintenant tu es rentré… Combien de temps resteras-tu au Québec?

Cette question m’embête. C’est comme quand tu es invité à souper et qu’avant ton arrivée, on te demande à quelle heure tu pars. Who fucking knows?

Est-ce que ton départ a engendré de la tension au sein du Nombre?

Je crois bien que oui. Je pense que Gourmet m’a donné un bon coup de main et m’a évité le coup de pied au cul à l’aéroport. Espérons que je puisse coller le joujou que j’ai brisé sans me faire trop mal. Je suis prêt. Et vous?

Avez-vous une stratégie pour revenir en force?

Ça devrait être la bonne vieille méthode d’avant: réveiller tout le monde à l’heure pour le spectacle, aller les chercher, leur dire de ne pas oublier leurs baguettes et leurs guitares, prendre un shooter ensemble et faire ce qu’on sait le mieux faire dans la vie: profiter de l’éphémère jusqu’à la dernière goutte et en redemander…

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ÉCHOS DES LOCAUX

– La semaine dernière, j’écrivais que Cat Burglaz avait signé avec Novem et que Damien avait quitté Iro Productions et Local pour Agence Intuition et DEP. Ces nouvelles ont fait frémir quelques acteurs de la scène dont Jessy Fuchs des Disques Slam et d’eXterio qui m’a fait parvenir ce commentaire. Rappelons qu’eXterio est meilleur vendeur chez Local Distribution depuis environ un an.

C’est de la confiance que naît la trahison.

La formation jazz éclectique Tentaculaire sera au O Patro Výs le 28 juin.

Je grince des dents chaque fois qu’un artiste de la relève se dirige vers "un gros deal": celui où on parle avec une réceptionniste pour prendre rendez-vous avec l’adjoint de l’autre qui s’occupe de toute TA carrière. Dès qu’un artiste underground se fait remarquer, il a la possibilité de quitter la scène locale pour entrer dans les Wal-Mart de la province. Les artistes ont donc un "double défi". Celui de rester en bon terme avec son petit label indépendant et celui de survivre aux pièges typiques de l’industrie: on vous promet la lune rapidement, on vous trouve des excuses pour expliquer l’échec du plan et, souvent, les appuis disparaissent, laissant tout de même une facture à votre nom. La scène émergente mène un dur combat de confiance, tous doivent se méfier des fausses promesses.

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CONSEILS CONCERTS

Les Séquelles, le 25, à l’Escogriffe.

– Le laboratoire musical Tentaculaire (jazz, musique actuelle) se produit le 28 au O Patro Výs dans le cadre de l’Off Festival de Jazz.