Alors, pour ou contre une célébration de la fête nationale où 25 000 Québécois acceptent de payer de 30 à 40 $ pour voir neuf groupes, dont les deux formations engagées de l'heure au Québec? Avant de considérer illico qu'une Saint-Jean à deux vitesses est une aberration, on doit réfléchir à la question.
Les Cowboys fringants et Loco Locass ont voulu organiser un party bien à eux. Un concert nettement plus personnel qu'une simple apparition sur la scène du parc Maisonneuve. Une soirée où nul ne mâcherait ses mots, où personne ne ménagerait Jean Charest sous prétexte que le PLQ finance l'événement. Difficile de s'y opposer, non?
Or, organiser un tel événement coûte extrêmement cher (louer le site, la scène, payer les artistes, les agents de sécurité, l'équipe de production). Sans l'argent gouvernemental, les organisateurs n'ont d'autre choix que de faire payer le spectateur. Vrai qu'un billet à 35 $ n'est pas à la portée de toutes les bourses, mais les promoteurs prenaient tout de même un certain risque en faisant compétition à la multitude de fêtes gratuites en ce 24 juin.
Est-ce que les Cowboys se sont fait la manne grâce à cette Saint-Jean payante? Sans aucun doute. Primo, les fans ont répondu à l'appel, envahissant l'épingle du circuit Gilles-Villeneuve où se déroulait le concert. Deuzio, un fan des Cowboys fringants, par définition, ça achète des tonnes de souvenirs (chandails, affiches, chapeaux, disques).
Mais si le compte bancaire des Cowboys a gonflé depuis les derniers jours, c'est parce que le concert répondait aux besoins d'une jeunesse qui ne se reconnaît pas dans le spectacle organisé au parc Maisonneuve; une soirée qui attire 200 000 personnes, mais qui présente année après année les mêmes artistes interprétant les mêmes classiques du répertoire québécois.
Arrivé à la maison vers 23h30, après le show des Fringants, j'ai ouvert mon téléviseur pour attraper les dernières minutes de la grande Saint-Jean gratuite. Normand Brathwaite, sa fille, Hugo Lapointe, Nicolas Ciccone, France d'Amour et Boom Desjardins y chantaient un medley de Gerry Boulet. La jeunesse qui s'est levée cet hiver pour s'opposer aux politiques de Charest n'a rien contre Gerry, mais elle préfère regarder en avant plutôt qu'en arrière. "Envoyons de l'avant nos gens!" scande Karl Tremblay sur En attendant.
Les vieux nous cassent souvent les oreilles avec leur Saint-Jean historique des années 70 où, sans compromis, les Vigneault, Leclerc et Ferland militaient pour un Québec libre. D'après vous, quelle fête nationale marquera les annales? Celle où France d'Amour est devenue la 200e interprète à reprendre Ayoye ou celle où les Loco et les Cowboys ont soulevé 25 000 Québécois en chantant ensemble Libérez-nous des libéraux (un hymne que les manifestants entonneront encore dans 25 ans si le PLQ est au pouvoir)?
Oui, malheureusement, il fallait débourser 40 $ pour assister à cette Saint-Jean historique où les Zapartistes ont simulé avec émotion une victoire du oui lors d'un prochain référendum sur la souveraineté. Mais tant que le Comité de la fête nationale à Montréal présentera un concert politically correct mettant en vedette une brochette plus au moins intéressante d'artistes phares de l'industrie "baby-boomerienne", les jeunes souverainistes engagés continueront de payer pour vivre une fête qui leur ressemble: mordante et fortement empreinte du rêve indépendantiste.
Que l'on soit pour ou contre les moyens utilisés pour organiser cette célébration, on ne peut ignorer un fait: la jeunesse québécoise cherche à changer les choses. Et si le système en place ne le lui permet pas, elle est encline à la confrontation et à la mobilisation pour façonner l'avenir à sa manière. C'est le frisson émanant d'un éventuel changement politique que retiendront les spectateurs rassemblés au parc Jean-Drapeau le 24 juin dernier, pas les 40 $ dépensés.
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CONSEILS CONCERTS
– En plus des vedettes internationales, le Festival de jazz présente au cours des 11 prochains jours quelques artistes du réseau sous terrain montréalais. Découvrez gratuitement sur une scène extérieure les Dibondoko (le 30 juin), Gadji-Gadjo (les 1, 3 et 9 juillet), Alex Bellegarde (le 2), Plaster (le 2), Manouche (le 8), Artist of the Year (le 8) et Kobayashi (le 10).
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DISQUE LOCAL
Comme un homme libre
Comme un homme libre
(PROXENETT)
Étroitement lié aux Breastfeeders (Johnny Maldoror signe quelques textes alors que Joe martèle la batterie du groupe), Comme un homme libre (CHL) lance son premier véritable maxi contenant les trois pièces déjà envoyées aux radios (L'Amour entre animaux, Our Lips Are Sealed et De dire délire) ainsi que trois nouveaux morceaux dont une reprise francophone de Billy Childish. Suscitant beaucoup d'attention avec son rock pop un tantinet garage (Audiogram aurait le béguin pour le groupe), CHL manque encore d'originalité pour réellement décoller, mais montre qu'il possède les bons outils pour progresser rapidement: les synthétiseurs de AC/JC (Gwenwed), la propension mélodique de la chanteuse Karine Isabel et un dynamisme aussi sincère qu'agréable. 3/5
Je suis bien contente d’avoir pu lire cet article car je ne savais rien à propos de ce spectacle. Je savais qu’il existait, il y avait beaucoup de pub et je connaissais aussi la polémique de la saint-jean à 2 vitesses mais c’est tout. Alors là, en lisant ça j’ai été heureuse. Je n’aime pas que ça coute de l’argent mais au moins ce n’est pas maguilleux comme le spectacle du parc Maisonneuve…public-privé pouach. Je crois que le spectacle de la saint-jean doit être un medley de chanson québécoise …classique et moins classique…c’est-à-dire un mélange entre les 2 spectacles dont on fait mention ici. C’est un très gros fait que ce sont toujours les mêmes artistes à Maisonneuve…bref le show fait par les cowboys est une bonne idée car il va réveillée les esprits de ceux dont ça ne fait pas leur joie . La guerre entre les baby-boomers et les jeunes règne toujours ça l’air…!
Voici un courriel que j’ai envoyé aux Cowboys le 20 mai dernier et pour lequel, bien sûr, je n’ai reçu aucune réponse. Mon opinion n’a pas changé, la Saint-Jean, c’est pour tout le monde donc gratisss.
Bonjour,
Je suis extrêmement déçue d’apprendre que vous donnez
un show PAYANT le 24 juin. Il me semble que ce soit
pas mal crosseur de votre part, vous qui défendez les
« Loulou Lapierre » et cie.
En tout cas, vous êtes certains de ne pas avoir les BS
pour fêter avec vous; le 24, y a pus personne qui a
une cenne.
Réfléchissez et revisez votre philosophie et votre
sens de l.éthique…
B R A V O ! Vous êtes riches asteure, vous pouvez
envoyer chier les pauvres qui vous supportent depuis
vos débuts. Votre crédibilité en prend un sacré coup!
Vous pourriez peut-être chanter en anglais avec ça?
Loulou Lapierre
Il y a quelque chose qui m’échappe là…Je suis une des nationalistes qui faisait partie de
la foule massée devant la grande scène du Lac des Castors sur le Mont-Royal en 76 et je
garde un souvenir extraordinaire de cette grande fête qui a été un moment fort de la mon-
tée du nationalisme.Cette année-là,nous étions tous certains que le rêve du pays était sur le
point de se réaliser et qu’ensemble nous allions participer à sa construction.
Les années ont passé,le Parti québécois a pris le pouvoir,nous avons perdu 2 référendums
dont un » par la peau des fesses » et il y a eu les fameuses déclarations de Parizeau sur le vote ethnique…Il y a eu un revirement complet de la situation à ce moment-là. Réclamer un pays devenait suspect et les comparaisons désatreuses avec le national-socialisme se sont mises à pleuvoir.Le projet n’était plus « rassembleur »…Il fallait absolument s’ouvrir aux eth-
nies.C’est alors que graduellement les manifestations se sont modifiées et la grande fête du Parc Maisonneuve s’est peu à peu édulcorée.Les jeunes ont été les premiers à dire que cette fête était trop nationaliste et ne rejoignait pas tout le monde et que les vieux « croûtons » qui carburaient à la hargne (dixit Falardeau) étaient dépassés…
Et voilà que ces mêmes jeunes se plaignent que la Saint-Jean n’est pas assez engagée et
veulent qu’elle redevienne politique?Hé oh!Il faudrait se brancher là…On veut une fête pour
tous les québecois ou une fête pour crier « Québec libre! » ???
Moi en tout cas,je suis toujours nationaliste,j’ai toujours en tête un projet de pays et je suis
prête à crier ou à chanter « Libérez-nous des libéraux » n’importe quand…mais de préference
dans le cadre d’une Saint-Jean gratuite et ouverte à tous et toutes,même s’ils sont d’une
nationalité différente parce que je n’ai pas peur d’assumer mes opinions…
Y’a trois semaines à peine, j’ai vu Steeve Dumas au coût de 22 piasses. Même pas deux fois plus pour voir les Loco, Cowboys, Caîman Fu et Zapartistes. Ça ben beau être un soir de gratos, pourquoi pas un coût pour un spectacle de ce genre ?
En sachant qu’il y en aura une autre fête dans le même genre l’année prochaine, dans 358 jours, commencez tout de suite à ramasser vos cennes noires. J’ai une calculatrice et je m’en suis servie; 11 cennes par jours d’ici la prochaine fête nationale » politically incorrect « .
77 cennes par semaine !
Qui ne peut pas se le permettre ? Pas moi ! J’y serai !
Allons Olivier! Je sais que tu peux lire une affiche de spectacle!. Tu dois bien savoir que ce ne sont pas les noms écrits en gros qui sont importants.
Tu écris «Les Cowboys fringants et Loco Locass ont voulu organiser un party bien à eux » . Désolé de te décevoir, mais ce «party» n’appartient ni à l’un, ni à l’autre. Si tu avais fait un peu de recherche avant d’écrire ton article (ou si tu avais regardé l’affiche) tu saurais déjà que ce «party» appartient en propre à Gillett Entertainment Group et à La Tribu.
Autre question : «les Cowboys se sont fait la manne»? Tu réponds sans explications : «Sans aucun doute». Je ne veux pas ébranler tes certitudes, mais je crois sincèrement JF Pauzé quand il affirme ne pas avoir fait de sous dans cette aventure. Il y a un doute, donc. Qui s’enrichit? C’est la question que tout bon journaliste devrait creuser.
La Tribu, Gillett, CKOI, MusiquePlus, Coke, Nestlé, Lesters, Haagen Daaz. Toutes ces corporations profitent d’une nouvelle mode: Le désir d’engagement politique des jeunes Québécois. Le spectacle au PJD était certainement plus amusant qu’un autre. On peut repérer un déchirement entre deux générations, mais cette question dépasse de loin tes préférences esthétiques. De loin.
Et si «Libérez-nous des libéraux» est un hymne, moi, je suis Monique Giroux.
Sais-tu qu’au milieu du siècle dernier, c’est l’Union Nationale qui nous libérait des libéraux? Sait-tu que la révolution tranquille était politiquement libérale? Si, dans 25 ans, on chantera toujours cet «hymne» ce sera peut-être signe que nous n’avons pas de mémoire. Peut-être fouillerons-nous alors le passé pour retrouver ce qui a été oublié et s’apercevoir que le 25 juin 2005 a été une date plus triste que réjouissante.
Et un dernier mot sur les vieux. Dans un Québec souverain, il y en aura encore.
Si je comprends bien l’article de Olivier Robillard Laveaux, il y aurait eu deux fêtes de la St-Jean cette année. Une payante, l’autre non, mais surtout une pour les jeunes et l’autre pour les vieux!
Je dois dire que la lecture de cet article m’a choquée. Ça doit être parce que je suis vieille mais que, malgré tout, j’espère toujours que la terre appartiendra un jour à tous et qu’on ne sera plus jugé sur sa couleur, son sexe, son orientation sexuelle ou son âge. Je trouve terrible d’opposer les gens sur un critère bizarre lié à une date de naissance.
De plus, j’avoue que je ne comprends pas trop. L’an dernier, je suis allée voir les cowboys fringants et les Zapartistes en spectacle, je n’avais pas le droit? On demandait les cartes d’identité pour vérifier la jeunesse avant l’entrée au parc Jean -Drapeau ? Il n’y avait pas de jeunes au parc Maisonneuve? Dois-je aller reporter mes disques de Loco Locass et des cowboys chez le marchand? Si j’explique que je suis sénile , serai-je remboursée?
Que la question d’une fête payante à la St-Jean puisse devenir un sujet de débat O.k. Que cette question soit analysée sous l’angle du critère d’âge, ouf! Je ne comprends vraiment pas l’utilité de diviser les forces. Pourtant, la connaissance de l’histoire pourrait nous éviter tellement de gaffes! Cette histoire qui se veut un bien commun à toutes les générations!
Enfin mon cher Olivier, je ne voudrais pas être baveuse, mais dans vingt- cinq ans toi, les Loco et les cowboys fringants seront de vieux croutons. J’espère pourtant que vous aurez encore le droit de parole … et de vote!
Je n’ai aucun problème à ce qu’un groupe organise une soirée de la St-Jean Baptiste à lui et qu’il fasse payer pour voir ce spectacle. Après tout, ce sont les lois du marché qui nous gouvernent et si des gens sont prêts à payer pour assister à la soirée, alors on n’a rien à redire.
Il est vrai que les spectacles de la St-Jean se sont asceptisés, dans les dernières années. Je me souviens de ce défilé au lendemain de l’échec de l’Accord du Lac Meech qui avait réuni des milliers de québécois dans une manifestation qui était, ben oui!, politique! Mais justement, on n’en fait peut-être plus assez de ces soulèvements populaires politiques, lorsqu’on voit notre réaction amorphe devant les scandales des commandites et les déboires de Charest! Enfin un groupe qui dit ouvertement ce que tout le monde pense: mettons les libéraux dehors. Et tant pis s’il faut payer pour le voir!
J’aurais toutefois une modeste suggestion pour les organisateurs du spectacle l’an prochain, soit celle de donner une partie des bénéfices pour une cause politique ou sociale reliée à l’épanouissement du Québec. Ça fera peut-être taire les derniers détracteurs de cet évènement qui pourraient vouloir jouer sur les aspects bassement pécuniers de la question.
Le but des Cowboys Fringants et de Loco Locass était de faire une St-Jean »Politiquement Engagé pour la Souveraineté ». Est-ce que Jean Charest aurait accepté? Ça prend pas la tête à Papineau pour trouver la réponse. Le début du show était quelque peu… plate, mais simplement pour la fin ça valait entièrement le coût, notre beau 40$. Dumas a réchanffé la foule, ensuite Les Zapartistes nous ont fait une simulation »Le OUI qui serait accepté » (EXCELLENT, quasiment croyable!…!) et ensuite c’est les Loco Locass qui embarquent, chantant outes leurs chansons souverainiste et Ant-Charest, Pour la légalissation du pot, contre le capitalisme… sérieusement, ça n’aurait probablement même pas été permis au Parc Maisonneuve. Je suis dans la catégie des ‘jeunes’, et c’est de ça que nous avions besoin. Pour une fois qu’on a une St-Jean ou c’est pas la chanteuse préférée de notre mère le clou de la soirée… C’est sur que Les Cowboys disons auraient pu faire comme l’année passée à Repentigny, mais c’est encore plus tentant d’aller a un show ou il y a NEUF groupes québécois (quasiment tous excellents). Mais c’est surtout lorsque Les Cowboys ont embarqués que la party est parti! Et la finale était excellente… En Berne + Libàrez-nous des libéaux…!!!
Bizarrement, je croyais qu’il y allait avoir que des jeunes, mais ce n’était pas le cas. Même si ce sont des groupes techniquement pour les jeunes, ce n’est pas seulement nous qui se sentent concernés par l’environnement, la corruption, les mensonges et le jouage derrière notre dos. Ceux qui n’ont pas encore lis les paroles des chansons de Loco Locass ou des Cowboys Fringants, je vous le recommande fortement.
Est-ce que j’y retournerais l’année prochaine? C’est sûr!
Faut pas oublier que Charest voudra jamais payer pour nous, et que 40$ ça vaut bien la meilleure St-Jean de votre vie!
Le plus engagé des militants ne peut pas échapper à certaine réalité, le financement. À la base du projet, même si le coût de 40$ peut en faire douter plus d’un, je ne crois pas qu’il y avait la moindre intention de faire un coup d’argent, pas de la part des artistes concernés à tout le moin. À quand l’édito de la scène locale.
Et un dernier mot sur les vieux. Les gens agressifs et arrogants le deviendront bien avant leur âge. C’est fou comme il y en a certain qui prenne plaisir à planter les autres.
Le vent soufflait de la gauche au parc Jean Drapeau vendredi. Pour vivre une journée sans équivoques, mélomane et souverainiste, je tenais à être au poste à 10h30, assister intégralement au spectacle était primordial. Mes amis et moi avions prévus s’approvisionner de fruits, de sandwichs, de bouteilles d’eau afin de bien célébrer.
Je m’excuse pour les autres qui n’avaient pas le 40 $ nécessaires pour ce grand rassemblement politique et pacifiste. Je suis désolé pour ceux qui étaient au Parc Maisonneuve, pour ceux et celles qui ont été pogné à entendre les classiques de notre belle chanson. Gerry est mort, j’ai braillé et je me souviens chaque 18 juillet. Dédé est mort et j’ai braillé aussi. On ne peut s’émouvoir sur le souvenir de nos piliers, se dire nationaliste, sans connaître les motifs et les faits historiques qui furent la bataille de Papineau, De Lorimier, Ti-Poil et les autres militants. Engagés jusqu’à y laisser leur peau.
Engagés 365 jours par années comme présentement Loco Locass et les Cowboys Fringants le sont ; Clairement patriotes et dénonciateurs de notre condition de peuple depuis 1760. Artistes messagers des véritables pressions politiques que nous subissons encore. Formellement opposé au génocide qui nous menace.
Nous avons assisté vendredi à un moment intense du Québec moderne. J’ai braillé, la main sur le coeur en voyant cette foule hétéroclite de 25 000 Québécois actualisés. Oui ! Oui il y a un prix à payer pour une qualité de vie. Soyons vigilants, soyons responsables de se tenir debout, nous sommes riches et comprenons la langue de bois aussi bien que les chansons de Loco Locass. Nous dirons OUI une troisième fois, épaulés par des jeunes idéologisés et intelligents, héritiers de Félix Leclerc, GillesVigneault, Les Cyniques, Raymond Lévesque et les autres.
Cela fait 5 ans cet été que je les connais, je me souviens du premier concert avec Ramon qui vanait d’être recruté, et comment je suis tombée en pamoison devant son charisme, sa fougue, son aura et ses 6pieds 5… Dibondoko a subi une tranquille evolution de ses musiciens mais je pense que le groupe est maintenant à son meilleur avec des guitaristes hors pair (vous devez voir Cecile en show, elle ressemble à tracy Chapman, elle joue comme une déesse, et jeudi soir sa maman était assise devant moi fière de l’accueil reçu par le public du festival de Jazz), un excellent bassiste et un nouveau batteur !! En plus on avait droit Jeudi soir à des extras soit d’autres drums et deux choristes, dont Coco et sa voix aussi extraordinaire que sa magique plastique qui ondulait au rythme effrené des compositions de Dibondoko.
Dibondoko ça veut dire la grosse fiesta en Camerounais et le groupe porte bien son nom : impossible de rester indifférent, forcement le rythme va s’emparer de vous et vous allez commencer à taper du pied, puis les hanches suivront, jusqu’à la tête. Cette musique est enivrante, puissante, invitante, bref on se bouge les fesses et on va les encourager dans les nombreux concerts qu’ils donnent sur les scènes des bars de Montréal à trouver sur http://www.dibondoko.com . En prime vous y trouverez l »historique de chacun des membres, en anglais, en français, that’s your choice, parce que c’est ça Dibondoko la quintescence de Montréal, plein de langues mélangées, mais surtout une furieuse envie de s’éclater !! Et ça se voit et c’est contagieux !!
Bon sans, vouloir arrêter de parler de la Saint-Jean (qui prend beaucoup trop d’importance selon moi), j’ai grandement envie de de parler des autres sujets de cet article. Entre autres, j’ai vu le spectacle d’Alex Bellegarde qui avait lieu le 2 juillet et j’ai été plutôt impressionnée, bien que décue à certains égards.
Comme d’habitude, Les compositions ainsi que le vocabulaire du contrebassiste sont très rythmées et agréables à l’oreille, du moins à mon oreille. J’ai adoré les partie presque cacophoniques, situées surtout vers la fin du show, où tellement de sons et de patrons rythmiques sont joués qu’il est dur de comprendre tout ce qui se passe, ce qui me laisse dans un espèce d’État de transe, à force de me concentrer pour entendre le plus possible.
Les solos de Bellegarde, du pianiste et, aussi vers la fin du show, du saxophoniste était impressionnants de complicités, c’étais très beau à voir!
Parcontre, j’ai trouvé que parfois, Bellegarde reprenait trop souvent certains éléments dans ses solos ( montée chromatiques dans le « pit »), et que ça devenait un peu fatiguant. De plus, il m’a semblé que le saxophoniste, caché derrière ses cheveux longs, manquait énormément de présence sur scène. Il ne bougeait pas du tout, comme perdu dans la recherche de ses notes, jusqu’à la dernière pièce, où il a semblé se réveillé et a contribué a faire lever le show un peu plus
En bref ce fut un bon show qui aurait pu être meilleur.
Je suis disons-le d’avis assez partagé sur le sujet. En effet, où est-il écrit que la fête de la St-Jean Baptiste doit être OBLIGATOIREMENT une activité gratuite? On a pris pour acquis avec le temps que ces festivités nous revenaient de droit et ce gratuitement à la sueur de nos impôts. Oui, ok, je suis d’accord jusqu’à un certain point mais prenez par exemple la plupart des festivals qui envahissent Montréal à la belle saison. Il y a des activités gratuites mais aussi des spectacles en salle qui parfois vous demandent de sortir beaucoup de sous de vos poches, alors pourquoi ne pourrait-il pas en être ainsi avec la St-Jean Baptiste? Pourquoi la prise de position n’aurait-elle pas un prix à payer?
Dans cette province dite souverainiste où de plus en plus les divisions règnent dans toute l’actualité (les fusions et défusions municipales, le système de santé parallèle, l’écart entre les riches et les pauvres, etc.) pouvait-on s’attendre à autre chose concernant la St-Jean Baptiste? De plus, sous l’emprise du gouvernement Libéral où le couperet à tomber selon vous pour récupérer de précieux deniers?
L’initiative des Cowboys fringants (et par le fait même la Tribu soit dit en passant) bien que bénéfique au plan financier, ouvre la porte sur un chemin de réflexion dont tout le monde devrait prendre part. Peut-on être solidaire en se divisant ainsi? Quel prix doit-on payer pour s’affirmer en tant que société distincte? Quelle action entreprendrons-nous pour y parvenir? etc. etc. etc.
Quelles seront les conséquences de tout ça?
Pour reprendre l’adage des témoins de Jéhovah, Réveillez-vous! (avant qui soit trop tard)
J’ai lu et entendu beaucoup de réactions et de commentaires des gens des médias concernant le spectacle de la St-Jean et ça m’a vraiment, mais vraiment fait plaisir de voir qu’un journaliste l’avait vécu de l’intérieur, avec ses tripes. Tout ce débat autour du 40 $ et du « manque de conséquence » des Cowboys me semble plutôt stérile. Oui, mes amis et moi, on y a aussi pensé, on en a un peu parlé, on trouvait ça dommage que des grosses compagnies soient liées au spectacle, mais ce qui est tellement plus important que ça, c’est ce qui s’est passé ce soir-là : 25 000 personnes ont vibré en même temps pour une cause que je trouve belle et noble. Ce spectacle fut un des plus beaux moments que j’ai vécus cette année, j’ai même un peu pleuré pendant le fameux sketch des Zapartistes et pendant « Libérez-nous des libéraux » et j’ai été sur un petit nuage ensuite. Je la trouvais belle, notre jeunesse (au sens large), je trouvais réconfortant de voir les générations qui me suivent, la mienne et celles qui me précèdent (plus modestes en nombre) s’unir pour défendre un idéal de société. J’ai senti ce « frisson émamant d’un éventuel changement politique », dont parle Olivier R L. D’ailleurs, depuis le 24, on se passe le mot au travail et entre amis pour s’acheter notre carte de membre du PQ dans le but de voter pour André Boisclair, qui, nous l’espérons, nous mènera vers un Québec souverain et « vert ». Nous rêvions déjà depuis les manifs contre les politiques de Charest et nous rêvons encore plus depuis vendredi.
Je pense que c’est en partie grâce à des artistes comme les Zapartistes, les Cowboys et Loco Locass que je verrai peut-être mon rêve se concrétiser. Alors oui, merci pour l’article.
On a de cesse de discuter sur toutes les tribunes du bien-fondé du spectacle de la St-Jean par les Cowboys (qui n’ont pas été invité dans les spectacles gratuits), mais merde, quand est-ce qu’on va se mettre à parler de l’événement magnifique que fut cette journée sur le plan musical? Les groupes sur scène nous ont offert un spectacle magnifique, la foule était gonflée à bloc, on scandait « Libérez-nous des libéraux » à tue-tête en sautant sans arrêt, que c’était bon! Tout ce que ce faux débat aura réussi à faire, c’est de créer un conflit « jeune-vieux » qui n’a pas sa raison d’être et de faire regretter certains organisateurs de l’événement (Jean-François Pauzé en tête) quand, dans le fond, ils ont fait exactement ce qu’ils voulaient faire: brasser les choses, soulever les passions, ramener le débat.
Moi je dis chapeau, en espérant qu’un jour, je pourrai réentendre Loco Locass et les Cowboys Fringants gratuitement, sur une scène publique, où le peuple québécois sera libéré des Libéraux…