L'HOMME DERRIÈRE LE POP
Voir s'est entretenu avec le grand manitou du Pop Montréal, le Directeur créatif Dan Seligman. À 29 ans, Dan est également agent d'artistes (Islands, So Called) et produit de nombreux concerts chaque année. Un incontournable de la scène locale anglophone.
Tu as quitté l'Ontario à 20 ans pour t'installer à Montréal afin d'entreprendre des études en religion à l'université. Comment s'est orchestré ton passage vers le monde de la musique indépendante?
"Mon frère joue dans les Stars. Il m'a demandé un jour d'aider le groupe en tournée. J'ai alors découvert les rouages de la musique. Le premier concert que j'ai produit à Montréal était un spécial Saint-Valentin avec les Dears et les Stars. C'était il y a quatre ans et demi."
D'où t'es venue l'idée de fonder le Pop Montréal?
"Je faisais le trajet Toronto / Montréal en train avec Peter Rowan (instigateur du Halifax Pop Explosion). Nous discutions de musique et de Montréal lorsque nous avons eu l'idée d'unir nos forces afin d'organiser un festival. Au départ, nous pensions orchestrer un gros événement extérieur. Avec le temps, le projet s'est précisé. La première édition du Pop Montréal a pris son envol quelques mois plus tard. Aujourd'hui, l'équipe officielle se compose d'une trentaine de personnes qui reçoivent l'aide de nombreux partenaires et bénévoles."
Cette année, le Spin et le New York Times ont consacré de longs articles à la scène montréalaise. Certaines rumeurs veulent que tu sois responsable de cet intérêt soudain, que tu aies d'abord sollicité ces publications. Vrai ou faux?
"Non, je n'ai pas téléphoné aux journalistes américains, mais c'est vrai qu'ils m'ont appelé pour discuter de la scène. Maintenant, je crois que les répercussions de ces textes sont très positives pour le Pop. Il n'y a jamais eu autant d'artistes étrangers au festival que cette année, et l'événement soulève l'intérêt de nombreux journalistes canadiens-anglais et américains."
Justement, lorsqu'on voit Beck ou Interpol s'amener au Pop, on se demande si ces artistes sont réellement ici pour le festival ou si leur tournée coïncidait simplement avec la fin de semaine de l'événement?
"Je sais que Beck et Interpol voulaient vraiment jouer au Pop; mais oui, pour quelques groupes, il s'agit plutôt de coïncidences (Medieval Babes, Strung Out). Par contre, je peux te dire que Gonzales, TTC, Weird War, Black Mountain et Billy Childish sont ici après avoir accepté notre invitation."
Quels sont pour toi les incontournables 2005 du festival?
La formation électro-trash Duchess Says se produit le 30 septembre au Zoobizare avec Call me Poupée et Sons of Warsaw. |
"Weird War le 30 septembre à la Sala Rossa. J'ai aussi très hâte de voir Gonzales le 3 octobre au Théâtre National. Je crois que plusieurs groupes inconnus surprendront les mélomanes, comme Au revoir Simone (le 29 au Academy Club). Oui, il y a des gros concerts au Métropolis et au Club Soda, mais les gens doivent savoir qu'en même temps, de nombreux groupes prometteurs joueront dans de plus petites salles. C'est le temps de les découvrir."
Le groupe montréalais à surveiller de près?
"Duchess Says le 30 septembre au Zoobizarre."
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CONSEILS CONCERTS
Il n'y a pas que le Pop Montréal dans la vie. À preuve, le duo déjanté Geneviève et Matthieu organise une soirée "Dansons dans la rue" le 30 septembre dans le cadre de l'événement pluridisciplinaire Périmètre. Dès 19 h au square Viger, Madame Touladi (Geneviève) vous convie dans un décor fluorescent où évolueront les Geneviève et Matthieu, Abdigradationnistes, Georges Rebbo h et Marco Rancourt (Gwenwed). Danse endurance, breakdance et karaoké vous y attendent. Un album Dansons dans la rue sera même lancé sur place.
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Omnikrom
Futurs Millionaires Vol. 1
(Les Disques Magnifiques / Indépendant)
À la manière de TTC, Omnikrom métisse les rythmes électroniques à une attitude rap crunk (approche plus minimale, répétitive et reposant sur des basses puissantes et sur des textes provocants). Si certains puristes ne comprennent rien à cette vulgarité "gratuite", les esprits moins rationnels y sentiront un désir burlesque combiné à des grooves électro avant-gardiste parfois très efficaces (Pouliches Magiques, Rivière de Diamants). Formé de Jeanbart, Linso Gabbo (deux anciens Être Abstrait) et du producteur Figure8, Omnikrom propose une facture rap fraîchement audacieuse à laquelle collabore Ghislain Poirier sur Rivière de Diamants. Premier maxi (cinq titres) d'une trilogie, Futurs Millionaires révèle trois lascars qui se foutent un peu de tout sauf de leurs casquettes à palettes "drettes", du blé qu'ils pourraient faire et des trophées de chasse qu'ils ramèneront dans leur lit. 3/5
Ce n’est pas sur le chemin de Damas que Dan Seligman a pris conscience de sa vocation mais plutôt sur le trajet Toronto/Montréal… Les écritures d’Olivier Robillard Laveaux sont muettes à l’égard des premières années sur terre du nouvel apôtre de la musique de la métropole. Arrivé parmi nous à l’orée de la vingtaine pour étudier les textes sacrés à l’université, sa véritable mission lui a par la suite été révélée à l’occasion de la fête de Saint-Valentin. En vérité je vous le dis, les voies du Seigneur sont souvent impénétrables!
Appuyé par une trentaine de disciples, Dan Seligman déploie ses énergies à répandre la bonne nouvelle que Montréal déborde de talent musical. De contrées lointaines, plusieurs messagers du Verbe chanté ont également répondu à son appel et, laissant derrière eux parents et amis, arrivent ici pour participer à ses rassemblements. Prions que cela soit un beau succès – et que le Ciel nous entende!
Le Pop Montréal nous a amené Beck mercredi soir au Centre Bell.Merci au Pop car le spectacle de monsieur Hansen était gorgé d’énergies…et ça groovait en masse.Beck nous a fait plusieurs pièces de son magnifique dernier album: »Guero ».Et on étaient plusieurs à chanter avec lui »Loser »,titre qui l’a fait connaître sur son premier disque.Beck à un talent fou.Il sait épouser plusieurs formes musicales et y mettre sa touche magique.Le groupe qui l’accompagnait est très bien rodé et ont même fait de la musique avec des verres et des tasses dans une mise en scène intelligente…on avait fait une table à boire et à manger sur la scène pendant que Beck nous faisait quelques pièces,seul à la guitare.Un concert copieux et jouissif.Une belle assurance.On en redemande.Pop Montréal…on vous dit merci et on fouille dans votre programmation rempli d’autres belles surprises et découvertes.
Contrairement aux critiques que les lecteurs d’un journal hebdomadaire anglophone gratuit en font, ce Festival est tout à fait louable. À cause de l’attention suscitée par celui-ci, Montréal est de plus en plus » sur la mappe ». Pas étonnant que tous ces magazines américains en parlent. On a beau dire qu’il y a trop de Festivals sur cette île, la plupart d’entre eux sont très dignes de mention.
Je lève mon chapeau à M. Seligman pour cette illumination. Il a l’air bien beau sous cette bien grosse barbe! C’est bien d’inviter tous ces artistes ici et d’attirer l’attention de médias qui ordinairement n’en auraient rien à foutre.
Le Zoobizarre est un endroit peu fréquenté par le public francophone, j’adore ça quand les cultures se mélangent!
Souhaitons ce le Festival durera pour des siècles et des siècles.
J’ai longtemps été un fan de musique rap et électro trance. J’ai donc prêté l’oreille à Omnikrom, mais celle-ci s’est immédiatement rétractée. La «bass» est beaucoup trop présente et les rythmes répétitifs n’arrivent plus à satisfaire mes besoins de recherches musicales. Les messages sont efficaces d’accord, mais j’ai besoin d’une mélodie beaucoup plus recherchée pour accorder mon attention à une chanson. La répétition, j’ai donné beaucoup pendant l’époque où je fréquentais les partys Raves. Je vais donc poursuivre l’exploration de d’autres groupes…Omnikrom, j’ai essayé…et ils ont échoué.
J’ai vraiment bien aimé Pop Montréal pour la programmation et pour les prix qui étaient vraiment très abordables quand on allait dans des petites salles. Mais justement, j’ai tellement aimé que j’étais presque frustrée de la superposition de centaines de concerts en seulement 5 jours : jeudi, j’hesitais entre aller voir Billy Childish, Lesbians on ecstasy et Anthony and the Johnsons, même si ces trois artistes n’ont presque rien à voir l’un avec l’autre, c’était quand même un choix difficile! En même temps, j’ai bien conscience que c’est la concentration d’évènements en un temps court qui donne l’esprit du festival mais c’est parfois bien cruel pour le spectateur!