L'ADISQ, TROISIÈME ACTE
Depuis environ un mois, je tente d'établir un pont entre l'ADISQ et la scène émergente. Un exercice beaucoup plus facile à dire qu'à faire, alors qu'un cercle vicieux s'est installé: plusieurs groupes ne s'inscrivent pas à l'ADISQ sous prétexte qu'elle ne les représente pas, mais l'association pointée du doigt ne peut pas intégrer les non-membres à sa structure.
Or, conformément à son mandat, l'ADISQ est la seule association au service des producteurs de disques québécois reconnue par la CRAAP (la Commission de reconnaissance des associations d'artistes et des associations). En conséquence, elle se doit d'intégrer tout producteur, que ce soit Audiogram ou le plus petit Iro Productions.
"Il faut comprendre que l'ADISQ n'est pas simplement un gala", explique Solange Drouin, vice-présidente aux affaires publiques et directrice générale de l'association. "Avec nos nombreuses activités, nous défendons la position des producteurs et artistes, qu'ils soient membres ou non. Grâce à nos luttes, les radios doivent remplir des quotas francophones et les interprètes peuvent maintenant percevoir des droits lorsque leurs pièces sont radiodiffusées. Ces mesures profitent à l'ensemble de l'industrie. Les petits producteurs doivent être conscients de la force engendrée par un regroupement. De plus, nos membres ont droit de parole lors de nos assemblées. Et tous les commentaires visant à améliorer notre structure sont les bienvenus."
D'accord, mais de nombreux producteurs ne font pas assez confiance à l'ADISQ pour débourser au minimum 920 $ afin de devenir membre. "Il existe un prix spécial pour les nouveaux producteurs (250 $ pour les entreprises de moins de deux ans), mais si une compagnie plus vieille démontre un intérêt marqué pour l'ADISQ sans posséder les sous pour s'y inscrire, il y a moyen de négocier une cotisation intermédiaire. Ça s'est déjà vu par le passé."
Bref, selon madame Drouin, un petit producteur désirant améliorer le fonctionnement de l'ADISQ y trouvera une oreille attentive. Honnêtement, je demeure perplexe. Même après mon entretien avec la vice-présidente, j'ai l'impression que l'ADISQ connaît si mal les réalités du milieu émergent qu'elle ne sait pas sur quel pied danser. Il apparaît évident qu'elle n'a nullement l'expertise de la SOPREF, même si Benjamin Masse siège au conseil d'administration des deux organismes. Si vous êtes producteur et que vous cognez à la porte de l'ADISQ, contactez-moi. Je serai curieux de connaître les résultats de votre rencontre.
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LA GOUPILLE
Nouveau venu dans le monde des fanzines, La Goupille se veut une publication au service des arts de la scène. Lancé récemment, le deuxième numéro contient des articles sur Eli Bissonnette (Dare To Care), le graffiteur et rappeur Monk.e, le Divan Orange et le Piknic Electronik. La Goupille produit aussi quelques soirées multidisciplinaires dont celle qui est présentée le 18 novembre à la Sala Rossa. Seront sur scène: Gatineau, La Descente du coude, D.A.N.G.E.R. et The Discord of a Forgotten Sketch.
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LES ÉCHOS DES LOCAUX
– Bien que des groupes jouent depuis maintenant deux mois au Petit Campus, ce n'est que cette semaine que le Café Campus célèbre sa réouverture. La salle s'est refait une beauté, devenant soudainement plus grande (on y a défoncé le mur du vestiaire pour y déménager le bar, libérant ainsi l'arrière du local). Dee et Artist of the Year s'y produiront le 17 et Caféine fera de même le 18. Parlant de la troupe à Xavier, son prochain disque sortira en 2006 et risque d'être réalisé à New York par Gus Van Go (The Stills et Priestess).
– Triste nouvelle pour les amateurs de musique indépendante: après six ans d'activités, le magasin C.D. Esoterik (1841-C, Sainte-Catherine Ouest) ferme ses portes. Version plus anglophone de l'Oblique, le disquaire était l'un des meilleurs endroits en ville pour trouver les parutions indépendantes de la scène anglo montréalaise. Dès maintenant et jusqu'à la fin de l'année, C.D. Esoterik liquide sa marchandise avec des rabais allant de 15 à 80 %. Certes, une bonne nouvelle, mais qui ne rachète en rien la fermeture de la boutique.
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CONSEILS CONCERTS
Pépé joue en solo le 17 au Cabaret et s'exécutera avec son groupe le lendemain au même endroit. Photo: Camirand Photos |
– Pépé joue en solo le 17 novembre au Cabaret et s'exécutera avec son groupe le lendemain au même endroit.
– Ayant livré un des meilleurs concerts du dernier FME, la formation afro-beat Afrodizz transformera le Va-et-Vient en club funk le 19.
– Dans le cadre de la soirée "Solidarythmée pour un monde sans pauvreté", Gadji Gadjo, La Chango Family acoustique, Gotta Lago Project et Bombolessé uniront leurs voix au Kola Note le 19.
– Frank et ses potes (gagnants du concours CÉGEP Rock 2005), A Tailormade Fable, Ma Blonde est une Chanteuse (nouveau projet de Karlof Galovsky et de sa tendre moitié), N.S.F., Axel Fisch, Florence K et Ben et Jarrod participeront au prochain Zoom sur la relève, le 21 au Club Soda.
– Vainqueur du Challenge Live 2005, Maharajah lance son premier disque le 22 au Cabaret lors d'un 5 à 7 ouvert au public.
Même si je ne suis pas concernée directement, j’ai lu avec grand intérêt votre analyse interrogative sur la mission de l’ADISQ. Je l’ai compris comme une ouverture (par votre interrogation) à leur ouverture ! Ont-ils – dans les faits – une réelle ouverture vis à vis les petits ou encore producteurs intermédiaires par une cotisation adaptée selon leurs moyens ? Était-ce sincère de la part de madame Drouin ? Ou était-ce seulement pour donner un relief brillant afin de mieux épater la galerie mediatique ? La question se pose et vous invitez les producteurs, petits et intermédiaires, à vous donner une partie de la réponse en vous communiquant le résultat de leur démarche auprès de l’ADISQ.
Bravo pour cette excellente idée et j’espère de tout coeur qu’ils répondront nombreux à cette invitation parce que moi aussi, en tant que madame-tout-le-monde, j’aimerais savoir de quoi il en retourne. Pourquoi ? Parce que je trouve toujours dommage de rater des occasions de s’entraider devant plus grand que soi. Si l’ADISQ a une force de représentation qui a du poids, il serait vraiment dommage que les plus petits s’en privent, ceux qui en ont le plus besoin finalement.
Parce que je crois férocement à la création et la création dégage souvent son essence la plus brute quand elle est encore sous sa forme presque artisanale.
Si vous permettez un commentaire sur le bric-à-brac « scène locale » ; la photo de Caféine étant très accrocheuse, il devient presque frustrant d’avoir à chercher pour la repérer, Caféine et Café Campus n’étant pas en caractère gras sous la rubrique « Échos des locaux ».
Petit détail vous allez me dire, mais à l’ère de la « Haute vitesse », il revêt son importance.
y prétendront tout ce qu’ils veulent!!! c’est du pareil au même ! ils clâment le mot « ouverture » à tour de bras,à qui veut bien l’entendre mais les faits sont la !..Guy Brouillard de CKOI l’a bien résumé avec cynisme : « Nous sommes une entreprise à but lucratif, pas une entreprise de charité…point ! » et,malheureusement,et ce,malgré,quand-même de belles découvertes,(qui bien souvent,ne passent dans aucunes stations) le « phénomène » est mondial et ,pas nouveau; je cite DAVID CROSBY du légendaire groupe CROSBY,STILLS AND NASH : « l’industrie du show-bizzness n’est pas fait pour ouvrir de nouveaux horizons,mais bel et bien pour faire vendre 10 millions d’exemplaires d’une toune comme « WHITE CHRISTMAS » !..voilà les FAITS !..(C’est plate mais c’est ça !) et l’ADISQ N’Y FAIT PAS EXCEPTION quoi qu’ils disent !!!
Des grandes gueules, rapides à s’indigner, à crier à l’injustice, vous savez tout comme moi que ce n’est pas ce qui manque. Or l’ADISQ, avec tout ce qu’on pourrait à tort ou à raison lui reprocher, s’avère une cible parfaite pour une certaine quantité de laissés-pour-compte. Dans le moment, la grogne provient du côté de la scène émergente mais demain, cela pourrait venir d’ailleurs. Sauf qu’il serait peut-être bon que chacun se rappelle le vieux proverbe à l’effet que « les absents ont toujours tort ».
Si l’on n’est pas membre d’une association, il me semble qu’on est bien malvenu de se plaindre que celle-ci ne travaille pas pour nous. Parce qu’elle le devrait? Son mandat premier est bien davantage de voir aux intérêts de ses membres. Trop cher d’être membre? Eh bien, il appert que cela puisse s’arranger et, faudrait tout de même le comprendre, il s’agit peut-être bien d’une priorité d’être membre. Parce que c’est en mettant soi-même la main à la pâte qu’on parvient le plus sûrement à faire lever le tout. Sinon, on gueule et on enrage, mais cela ne nous avancera jamais à rien. Il faut participer.
La collectif la Goupille est tout à fait sympathique et très prometteur. Le show d’hier soir à la sala rossa était excellent: le film de Roach (Roach Trip) ou la prestation post-apocalyptique de D.A.N.G.E.R valaient à eux seuls le coût d’entrée. Tous ceux qui étaient présents à l’événement ont pu scrountcher à leur guise! À quand la prochaine soirée organisée par la Goupille?
Dans un tout autre d’idées !
Allez voir Pépé et sa Guitare ! C’est vraiment un excellent spectacle ! Il est vraiment comparable à un Mononc’ Serge, sans grossièretées, mais un peu plus grivois ( sans être dégeux…). ccompagné de sa fidèle guitare, Pépé accroche un sourire, presque assuré, à vos lèvre lorsqu’il fredonne ces chansons.
Au moins, l’ADISQ a enlevé le pris à Guy Cloutier, la moindre des choses qu’ils auraient pu faire, car il a bati une carrière sur l’abus, ce qui n’est pas professionnel.
C’est vrai qu’on entend souvent dire que tel ou tel groupe n’est pas en nomination à l’ADISQ car elle ne les représente pas…
Mais si le groupe en question ne s’est pas inscrit, l’ADISQ ne peut rien pour lui alors?
Où est la vérité dans tout ça?
Je pense bien que c’est l’ADISQ qui tient le gros bout du bâton.
Il y a aussi des groupes plus marginaux qui ne s’inscrivent pas car ils ne veulent pas gagner de prix, ils veulent rester en marge de toute cette fierté et tout ce branle-bas médiatique.
C’est comme ceux qui gagnent mais qui refusent le trophée… je trouve ça ridicule, tant qu’à moi, ils ne devraient tout simplement pas s’inscrire.
En tout cas. Question d’opinion.
Je pense que l’ADISQ peut tout simplement pas démontrer un intêret pour la scene locale. C’est comme si UN élephant tentait de crée UN lien diplomatique avec DES souris. j’espere que l’ADISQ va vivre ce que l’UDA vit depuis une dizaine d’année. La scene locale grandit, s’émancipe, se donne des responsabilité, des valeurs, un mendat… celui de dire tout ce qu’il veut a qui veut bien l’ntendre. Si une note, un mot, un accord, un refrain, une image vous déplait, aller voir un autre groupe ou artiste c’est la philosophie de la scene locale et elle ne doit changer pour rien au monde !!!. L’indiférence de la scene locale me ravie!!!.
Enfin une bonne nouvelle! Caféine et son band vont sortir un nouvel album ( en francais!). Après leur spectacle de cet été au Franco, il était évident que le groupe n’avait rien perdu de son énergie et que son Leader, Xavier Caféine, était toujours aussi survolté sur scène. Certains fans n’ont pas apprécier l’excursion du groupe en terrain anglophone, mais pour ma part, je reste sur mon impression de l’été dernier alors que Caféine donnait un excellent spectacle. J’aurais bien aimer voir le spectacle du 18 au café campus pour entendre leurs nouvelles compositions. J’attendrai donc avec impatience leur nouvel album en 2006.
Je suis tentée d’aller voir la prestation du sympathique pépé, qui semble vraiment sortir de l’ordinaire. Le clip qui tourne à musiqueplus m’a vraiment fait sourire même si les paroles sont loins d’êtres profondes.
Je suis aussi triste d’apprendre la fermeture d’esoterik. C’est toujours désolant de savoir que c’est difficile de survivre pour les indépendants!