Gala Montréal-Underground, Call Up, The Expectorated Sequence, Archigéant, Les Trappeurs, Druzkovka, Road Bones
GALA MONTRÉAL-UNDERGROUND
Aussi unie et solidaire qu’elle le prétende, la scène hip-hop québécoise cache plusieurs scissions. Je l’ai écrit à maintes reprises, le milieu s’est grandement organisé depuis le début des années 2000 (radios et télés, Internet, magazines, labels), mais reste toujours quelques cancers déplorables découlant probablement d’une philosophie de survie et d’une influence américaine où tous se prétendent meilleurs que le voisin.
Au Québec, quelques guerres de clan existent réellement: Baxter Dexter ridiculise publiquement le BBT; le forum du site hiphopfranco.com regorge d’attaques personnelles; plusieurs puristes croient que la musique des Loco Locass n’est pas du rap (qu’est-ce que c’est alors?); et si des artistes ne passent pas par le réseau organisé et jugé plus street (Gatineau, Omnikrom, Ghislain Poirier), ils n’existent tout simplement pas.
Or, cette année, le Gala Montréal-Underground cherche justement à rallier les différents acteurs de la scène, tant anglophone que francophone. Omnikrom compte une nomination dans la catégorie Démo / Maxi / EP de l’année aux côtés de Nomadic Massive. Poirier se retrouve en lice dans trois catégories (dont DJ de l’année). Même le phénomène Internet Roi Heenok est en course pour le trophée d’Artiste populaire de l’année contre les Loco Locass notamment. Visiblement, on ratisse large, sans oublier que le Gala récompense aussi les breakdancers et les graffiteurs.
Malgré ces efforts louables, la cérémonie se voit cette année boycottée par Iro Productions, et ce, même si le label de l’Assemblée, de Papaz, de DTM et de Semibruce pourrait mettre la main sur quatre trophées. Par voie de communiqué, l’étiquette d’Ironik a annoncé son boycottage lorsque Montréal-Underground a affiché en avant-première les noms en lice pour le prix d’Artiste populaire de l’année, où ne figuraient ni l’Assemblée ni Papaz. D’accord, il s’agit d’un oubli de taille considérant le succès obtenu en région par ces derniers, un succès passant d’ailleurs par le soutien de Musique Plus. Mais cinq jours plus tard, lors du dévoilement des autres catégories et nominés, Iro et ses poulains ont appris qu’ils étaient en compétition dans les catégorie Mixtape, Label, Groupe et Album francophone de l’année.
Joint au téléphone, Ironik ne regrette pas son choix (précipité) et maintient son boycottage, question d’intégrité par rapport à ses décisions: "Si on nous a oubliés dans la catégorie Artiste populaire, il y a définitivement un problème dans le procédé de sélection du Gala." Une triste histoire, où tous ressortent perdants et qui s’ajoute aux autres conflits présents sur la scène hip-hop. Mais gageons qu’Iro et sa bande, avec ses quatre nominations, suivront le Gala à la maison, puisque l’événement qui se déroulera à la SAT samedi à 20h sera retransmis à la radio sur Radio Montréal (101,5 FM) et à la télé via le site ondesurbaines.ca (nouvelle entité créée par d’anciens employés de Broadbeat).
MUSIQUE GRATIS
The Call Up se produit le 18 mars au Playhouse. Photo: Dominic Goyet |
The Call Up (www.myspace.com/wearethecallup)
Batteur aperçu avec les Snitches et Caféine, Patrick Naud passe à l’avant-scène en devenant le chanteur de Call Up, formation complétée par Éric Sonic (Caféine, Poxy), Greg Paquet (ex-Stills) et Ghislain Chartier. Sur sa page Myspace, le quatuor cite The Clash, T-Rex, Tom Petty, The Pretenders et Blur à titre de références. En concert le 18 mars au Playhouse (5656, du Parc) à 22h.
CONSEILS CONCERTS
– De retour d’une tournée européenne d’un mois où la formation a dû payer 1200 euros en taxes à cause de la marchandise qu’elle trimbalait (disques et t-shirts) et d’un douanier zélé, The Expectorated Sequence (screamo, grind, chaotique) tente de renflouer ses poches avec un concert au Barfly le 17 mars.
– Archigéant (chanson, rock, punk) lance son album Hypergrand, mégacolosse, superimmense le 17 au bar O Patro Výs.
– Jimmy Hunt s’est entouré de membres des Séquelles et des Vautours pour former les Trappeurs, un combo entre autres inspiré par le rock rétro-pop et celui plus psychédélique du Velvet Underground. L’ensemble se produira le 18 mars avec les Vautours à l’Escogriffe.
– Druzkovka se produit le 21 à la Sala Rossa. Le quatuor instrumental (violon, contrebasse, guitare, batterie) a remporté Cégep en spectacle en 2000 et s’abreuve de jazz et de musique du monde, tant mexicaine que tzigane.
DISQUE LOCAL
Road Bones
Road Bones
(Fight the Mentality / Local)
Issu des cendres de Suburban Trash, Road Bones met la pédale au plancher et roule à tombeau ouvert sur l’autoroute du punk / stoner rock. Alternant entre les power chords et les solos hurlants, les guitares de ce premier disque éponyme ne renieraient pas non plus les références métal des années 80. D’ailleurs, par sa voix rauque, le chanteur Colin rappelle fortement l’approche mélodique des Jesus and the Headliner, aussi signé sur Fight the Mentality et donnant dans un registre très semblable. Un disque idéal pour enterrer le bruit de votre balayeuse ou pour vous brasser la tête devant vos haut-parleurs. 3/5