On tire sur le MIMI, Retour Montréal-Underground, Francouvertes, NulSiDécouvert
Musique

On tire sur le MIMI, Retour Montréal-Underground, Francouvertes, NulSiDécouvert

On tire sur le MIMI

Depuis sa fondation il y a bientôt 10 ans, le Gala MIMI a toujours fait office de vache sacrée au sein de la scène locale. Pas surprenant, l’initiative vaut son pesant d’or puisqu’elle rassemble la scène – malgré ce que certains peuvent en dire -, en plus de lui donner une vitrine de choix. Comment s’attaquer aux quelques membres dévoués de l’équipe sous-subventionnée, et par ricochet sous-payée, voire pas payée du tout? Année après année, nous sentions le côté bancal de l’événement, mais nous pardonnions facilement, clamant que les musiciens du milieu indépendant préféraient un anti-gala à la bonne franquette à une cérémonie plus protocolaire.

Or, en février dernier, Dan Webster, grand manitou du Gala et producteur chez Greenland, annonçait que le MIMI ne se tiendrait pas en mars, comme c’est le cas depuis sa résurrection en 2000, mais bien en décembre 2006. Cette décision ne serait pas étrangère au nouveau partenaire, la radio satellite XM, qui aurait accepté de commanditer l’événement à condition qu’il se déroule en décembre; une question de budget, semble-t-il.

À trois mois près, c’est comme si l’événement sautait littéralement une année. Avouons que ça ne fait pas très sérieux. Comment le MIMI peut-il se permettre une telle pause alors que la scène connaît la période la plus prolifique de sa courte histoire? Le concert 15e anniversaire de CISM a fait salle comble au CEPSUM (5300 spectateurs), Les Dales Hawerchuk et André tournent sur les radios commerciales et le dernier Malajube se classe parmi les meilleurs vendeurs chez nos disquaires. Même mon père âgé de 53 ans s’est procuré Trompe-l’oeil, en plus des récentes parutions de Karkwa et de Philippe B. Si vous me permettez l’expression: suivre la scène locale est devenu tendance. Cette reconnaissance confère un tout nouveau potentiel au MIMI. En 2005, la fête s’est déroulée dans un La Tulipe plein à craquer. Avec une bonne promotion et quelques performances alléchantes, elle pourrait remplir un Métropolis demain matin. Au lieu de ça, en décembre, les albums lancés en 2005 seront forcément jugés avec la cuvée 2006. Attendez-vous donc à un autre raz-de-marée Malajube.

Si le Montréal-Underground, qui a eu lieu l’an passé en même temps que le MIMI, a trouvé le moyen de tenir une deuxième édition en fin de semaine (voir retour plus bas), il n’y a aucune raison justifiant l’absence du principal gala scène locale ce mois-ci. Posons alors la question: dans ce contexte hautement favorable, est-ce normal que la remise de prix souffre d’un sous-financement majeur, au point de repousser d’un an ou presque sa tenue? Difficile de ne pas mettre en doute l’efficacité de l’organisation à solliciter ses pourvoyeurs.

C’est exactement ce que semble faire l’équipe derrière le nouveau mensuel Bang Bang qui organisera la première édition du Gala de l’Alternative Musicale Indépendante du Québec (GAMIQ). La soirée similaire au MIMI se déroulera trois mois avant la fête de Dan Webster, soit le 17 septembre au Spectrum.

Je ne cautionne pas la tenue de deux galas scène locale qui divisent inévitablement l’impact médiatique obtenu par une seule remise de prix. Certains voient d’ailleurs le GAMIQ comme un joli coup promotionnel pour Bang Bang, sorte d’Exclaim! francophone né d’une fusion entre les fanzines Bazooka/Motel (du controversé Pat K) et Rien à déclarer (de Nelson Roberge). Reste que cette situation démontre un manque de confiance évident d’une partie du milieu à l’endroit du MIMI. Les gens du GAMIQ annonceront officiellement l’événement lors d’une conférence de presse, le 1er avril à 17 h au Divan Orange.

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RETOUR MONTRÉAL-UNDERGROUND

House band du dernier Gala Montréal-Underground, 4DZ Societiez a dynamisé l’événement avec ses sonorités funk, transitions parfaites entre les différentes remises de prix.

C’est samedi dernier à la SAT qu’avait lieu la deuxième édition du Gala Montréal-Underground (M-U), soulignant le travail des acteurs du milieu hip-hop québécois. Dans un ordre parfait, la soirée a capté l’attention d’une foule reconnue pour son indiscipline grâce à un rythme constant, notamment imputable à la présence d’un house band de choix: le très funky 4DZ Societiez.

Fidèle au franc-parler du milieu urbain, la soirée a débuté avec la destruction d’une guitare acoustique, gracieuseté des membres de South Squad. Le carnage avait des allures d’attaque en règle contre L’Assemblée, Damien ou Accrophone qui utilisent grandement l’instrument sur leurs dernières parutions. Ça n’a pas empêché le duo de Québec de remporter le trophée pour la chanson de l’année (Laissez-moi dormir).

Atach Tatuq est sorti grand gagnant de la soirée, récoltant quatre prix sur une possibilité de sept (Producteur, Pochette, Album franco et Groupe de l’année). L’artiste multidisciplinaire Monk-e a aussi fait belle figure, dominant les catégories de Graffiteur et Vidéo de l’année pour la pièce Esprit de combat. Bless a remporté les honneurs de l’Album anglophone et Artiste de l’année, laissant le titre d’Artiste s’étant le mieux illustré hors Québec à A-Track. À Montréal samedi pour un concert au Medley, la vedette internationale Sizzla est même venue remettre le prix d’Artiste reggae de l’année à Kulcha Connection.

Iro Productions, qui boycottait le M-U, a remporté la course dans la catégorie Label de l’année. Le coanimateur Slim a alors imité Guy A. Lepage en lançant le trophée d’Iro en coulisse, sans commenter davantage.

Un gala professionnel fait dans le respect qui a finalement gardé en haleine un public franchement civilisé. La SAT avait été judicieusement transformée pour l’occasion: deux scènes, projections vidéo sur tous les murs. Avec les multiples caméras d’Ondesurbaines.ca, voilà qui conférait un caractère prestigieux à la soirée. Consultez le galamu.com pour la liste complète des récipiendaires.

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DEMI-FINALES DES FRANCOUVERTES

Après sept semaines de préliminaires, les demi-finalistes des Francouvertes sont maintenant connus. En vue d’obtenir un des trois laissez-passer menant à l’ultime étape, les neuf groupes retenus participeront aux demi-finales réparties sur trois soirs au Lion d’Or:

– Soirée plus rythmée le lundi 27 mars avec les groupes La Galère (musique festive), Gong Goya (ska) et Psycoze Poétik (rap).

– Concert plus intime le 28 avec les auteurs-compositeurs-interprètes Lue Lebel, Mathieu Mathieu et David Marin.

– Et demi-finale complètement éclatée le 29 avec Alfa Rocco (pop rythmée), Benoît Paradis (personne diablement intrigante) et Ma Blonde est une chanteuse (projet de Karlof Galovsky et sa tendre moitié).

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DISQUE LOCAL
NULSIDÉCOUVERT
YÉ OÙ LE HIP HOP?
(NSD / INDÉPENDANT)

Chillmasta X, Arafphat, Jerry Curlz et Dakatak forment NulSiDécouvert, nouveau groupe hip-hop visant parfois la controverse découlant d’une vulgarité assumée. Capable à la fois de pièces rock (Ru Ready), latines (Fils de Bach) ou rap plus moderne (Hardcore), NSD a surtout le mérite d’accoucher de refrains particulièrement accrocheurs (Licence complète, Ru Ready). Le groupe décuple d’ailleurs son impact grâce au Latissimus Dorsey Orchestra (guitare, basse, batterie, trompette, trombone, saxophone) qui accompagne les quatre M.C. Un premier disque qui laisse entrevoir une force scénique prometteuse. 3.5/5