CÉGEP EN CONCOURS
Ironie du sort, les deux principaux concours organisés par les cégeps de la province, Cégep en Spectacle (CeS) et Cégep Rock (CR), tiennent leur grande finale en fin de semaine (le samedi 29 avril). Une coïncidence qui ne change pas grand-chose puisque les deux soirées ne visent pas le même public; l'ultime étape de CeS se déroule au Cégep de Rimouski, tandis que celle de CR et ses deux demi-finales (les 27 et 28) occuperont le Théâtre Plaza de la rue Saint-Hubert, comme l'an dernier. De toute façon, ce n'est un secret pour personne, la foule présente dans ces événements est constituée essentiellement des familles des artistes impliqués.
C'est plutôt le choix des porte-parole des deux événements qui retient mon attention: le groupe Kaïn pour Cégep Rock et l'ex-Okoumé Jonathan Painchaud pour Cégep en Spectacle… Pour cette dernière compétition, la présence d'un artiste convenu comme Painchaud se justifie plus facilement, par la tradition pop de CeS qui a couronné les Isabelle Boulay, France D'Amour, Daniel Boucher, Ariane Moffatt, Luck Mervil, Vincent Vallières, Jorane, et Pépé et sa guitare. De surcroît, par son côté multidisciplinaire le concours s'adresse à un peu tout le monde. Une jeune formation aura toujours de la difficulté à rivaliser avec un pianiste virtuose qui a quinze ans de répétitions dans le corps.
Par contre, on se demande si les descendants des Marmottes Aplaties, Féroce Feta, Capitaine Révolte ou des jeunes Nitrosonique, qui ont tous participé à CR, se sentiront interpellés par Kaïn. Je me répète, mais le bassin de groupes rock francophones de la province a bien d'autre chose à offrir qu'une formation folk-rock-molle-sans-originalité et pas très stimulante pour la relève rock directement visée par la compétition. En fait, ce choix nous rappelle que des artistes aussi insipides que Yelo Molo, Richard Petit, Martin Deschamps et les oubliables Kermess ont vu Cégep Rock leur ouvrir la voie. Tant qu'à remettre des milliers de dollars en prix (25 000 $ ainsi qu'un stage-tournée en Belgique), aussi bien les distribuer à des artistes qui ne calquent pas la recette commerciale d'un Kaïn.
Si l'idée d'un road trip jusqu'à Rimouski vous enchante samedi soir, sachez que vous y verrez du cirque, de la chanson, de l'humour, de l'opéra, de la danse, de la poésie et un autre de ces pianistes prodigieux. Pour ceux qui préfèrent rester en ville, Avenue, Franc-Parlé et Razia s'affronteront le 27, alors que Makak, Les Johnny et Les Dames de Mauvaise Foi feront de même le 28 lors des demi-finales de Cégep Rock.
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BLOODSHOT BILL
Au même titre que les Skip Jensen, Demon's Claw, Vent du Nord et de nombreux groupes métal (Despised Icon ou Neuraxis qui jouait à Tokyo en mars dernier), Bloodshot Bill appartient à cette catégorie d'artistes plus connus à l'étranger qu'en terre natale. Pourtant, Bloodshot incarne le meilleur homme-orchestre actif à Montréal présentement. Assis derrière son bass-drum et son hi hat, le charismatique chanteur entre en symbiose parfaite avec sa six cordes pour livrer ses compositions rockabilly-trash-rétro-blues. "Bloodshot Bill attaque sa guitare avec la fureur d'un homme qui vient d'être trompé par sa copine", commentait le Los Angeles Time en janvier dernier. Conseil estival: par un chaud après-midi ensoleillé, rendez-vous chez votre disquaire indépendant et procurez-vous le 33 tours Dig It Up! de Bill, lancé en 2005. Dépoussiérez ensuite votre table tournante et ouvrez grand les portes et fenêtres de votre appartement. Servez-vous un verre et déposez délicatement l'aiguille sur la galette en vinyle. Les racines rock et blues du musicien vous rentreront dans le corps. En concert le vendredi 28 avril avec Surferigno au Playhouse (5656, du Parc).
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ÉCHOS DES LOCAUX
Les Hot Springs livreront plusieurs nouvelles pièces le 28 avril au Va-et-Vient. Photo: hot-springs.ca |
-En plus de s'être dotés d'un nouveau site Web (www.hot-springs.ca), les Hot Springs entreront en studio en juin afin de lancer leur premier album complet cet automne. La formation se produira le 28 avril au Va-et-Vient avec sa nouvelle batteuse, l'ex-Frenetics Anne Gauthier, qui remplace Karine, en pause afin de se consacrer à son nouveau rôle de mère.
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CONSEILS CONCERTS
-Les Bleus du capitaine Urbain Desbois affronteront les Rouges de Vincent Montreuil lors de la demi-finale de la LIMM le jeudi 27 au Petit Campus.
–Numéro et Omnikrom le 27 à l'Esco.
–The Mission District, Shoot The Moon et Harvee le 28 au Main Hall.
–Sexy Boy (plus électro-danse-punk à la We Are Wolves que rap) et Echo Kitty au Playhouse le 29.
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DISQUE LOCAL
Monk.e,
Leurs médiums / le remédium
(Outside Music)
Originaire de Drummonville, David Yergeau, alias Monk.e, s'est d'abord fait connaître dans le milieu urbain pour ses graffitis et sa poésie qui l'ont mené en Australie pour une tournée organisée par Oxfam et le Cirque du Soleil. Aussi MC, Monk.e a vu Outside relancer en février son album indépendant paru l'an dernier. Aussi riche et intelligent que le dernier Atach Tatuq, Leurs médiums offre un hip-hop accessible et plus groovy. À surveiller au même titre que Manu Militari. 4/5
J’ai eu la chance de voir Bloodshot Bill quelques fois dans des petits bars louches de la rue St-Denis, et je suis d’accord, c’est le meilleur homme-orchestre de Montréal. Il réussi toujours à me faire « swigner », moi qui ne danse jamais! Le plus surprenant, est que bien des groupes de 3, 4 ou 5 personnes ne réussissent pas à faire lever une foule aussi bien que lui, il a vraiment une présence sur scène exceptionnelle.
Ce que je ne comprend pas, c’est pourquoi faut-il attendre que ces artistes connaissent le succès ailleurs avant qu’on les reconnaisse ici, dans leur propre pays? On dirait que les gens aiment mieux payer 35$ et les voir de loin dans des salles immenses, quand ils ont la chance d’aller les admirer de près, et souvent même discuter avec eux après le spectacle, et ça pour une somme ne dépassant rarement les cinq dollars.
Je pense que l’équipe du Voir fait un merveilleux travail pour nous en nous offrant le calendrier culturel gratuitement à chaque semaine, ça vaut toujours la peine d’y jeter un coup d’oeil.
Monsieur Robillard Laveaux, veuillez accepter la marque de mon respect le plus total pour votre prise de position à propos de Kaïn et Cégep Rock. C’est rassurant de lire un chroniqueur qui sait départager les bands insipides des vrais rockeurs, et qui le démontre sans équivoque! Kaïn n’est pas un band qui rock, c’est un band qui pogne, nuance! Ça n’est malheureusement pas suffisant pour inspirer la relève que d’avoir du succès. Il semble que le rock n’a pas le même sens pour tout le monde. C’est dommage parce qu’il y a tellement de groupes locaux bourrés de talent qui auraient fait de bien meilleurs exemples. Heureusement qu’un connaisseur de la scène locale est là pour livrer une opinion différente et bien plus pertinente! En espérant que les participants de Cégep Rock seront influencés par ceux qui rockent vraiment et non ceux qui sont simplement « radio commerciale friendly ».
Depuis le célèbre passage de Pierre Lapointe sur la célèbre scène de l’ADISQ, on parle de plus en plus de diversité musicale et d’ouvertude aux nouveaux artistes…. Il était temps….
mais de voir un groupe comme Kaïn triompher sur les radios commerciales…. on peut y voir des impératifs de rentabilités…. on veut des nouveaux artistes, une plus grande diversité ? c’est facile, créons des concours patentés et parrainés par les stations CK….. et surtout, nommons un groupe insipide comme porte-parole et mentor… comme ça, on va pouvoir une plus grande diversité musicale… sans sortir des chemins déjà trop fréquentés… petits clones de Kaïn….
D’ici là, j’attends avec impatience Giselle et sa bande et leur vraie musique
La grande finale de Cégep en spectacle m’a toujours impressionné. C’est comme si on faisait un show à l’école primaire, que les parents étaient invités, mais que sur scène, que les meilleurs des quatre coins de la province performaient. À plus d’une reprise, j’ai été étonné par la qualité des numéros qui y sont offerts : on ne les aime pas tous, mais il nous font tous découvrir un petit quelque chose. la variété des arts présentés nous oblige à voyager dans plusieurs univers différents. Une chance unique de voir les amateurs de talent et les professionnels en devenir! Des dix numéros qu’auront l’opportunité de voir les spectateurs réunis à Rimouski ce soir, lequel sortira gagnant?
Je suis daccord avec le fait que Kain nest certainement pas le band le plus original et le plus compétent pour etre parrain dun tel évèenment mais nous pouvons nous réjouir car le groupe vainqueur de cette année est tres rafraichissant et propose de la musique hors de lordinaire. Le groupe gagnant sappelle MAKAK et croyez moi ils vont bien nous représenter en Belgique. Leur musique est un mélange de pierre lapointe avec un peu de négresses vertes de The residents et le tout dans une ambiance délirante et tres théatrale! MAKAK a surveiller les amis, désolé que vo0us nayez pas assistez au spectacle je suis sur que ca vous aurait plus , y compris vous monsieur le journaliste!!! Vive MAKAK!!!
Y’a aussi les « Gangsters of Love »
C’est un duo de Swamp Blues constitué d’un Homme-Orchestre…allez-voir.:
http://www.gangstersoflove.org
Je dois avouer que la victoire de Makak à cégep Rock est déconcertante. J’étais au spectacle et je suis le concours depuis 4 ans, et je peux dire que c’est la meilleure décision prise par le jury. Usuellement, les décisions prises sont des choix purement radiophonique, les groupes vainqueurs sont élus pour leur manque d’originalité, mais cette année, j’ai l’impression d’assister à une véritable révolution dans l’industrie de la musique québecoise. Le groupe gagnant s’est démarqué par son audace, autant dans les paroles que dans sa musique. Des tournures musicales pop, mais à la fois expérimentale, des paroles poétiques et pointues; j’ai l’impression que Makak est vraiment prometteur pour l’avenir musical au Québec. … On a eu Pierre Lapointe comme tournant, espèrons que cela va continuer à abonder dans ce sens.