Musique

What is indie?, LIMM, Le Festival Country de St-Henri, L’étiquette Rif, Nicolas Huart

QU'EST-CE QUI EST INDÉPENDANT?

Présenté lors de la conférence Folk Alliance au Texas en février et lors du Canadian Music Week à Toronto en mars, le documentaire montréalais What is indie? du réalisateur Dave Cool sera à l'écran pour la première fois à Montréal le samedi 6 mai, à la Sala Rossa (portes à 20 h).

Moyen métrage de 50 minutes, le film contient plusieurs entrevues avec une vingtaine d'artistes d'ici dont Jonathan Cummins (Bionic), Paul Gott (Ripcordz), Annabelle Chvostek, Bloodshot Bill, Tim Rideout et aussi Jean-François Fortier, Kali & Dub, Paul Cargnello et Andrea Revel qui seront sur place lors de la soirée de visionnement pour interpréter quelques pièces.

Dave Cool décrit son oeuvre en posant quelques questions: "Est-ce qu'être indépendant ne veut dire que ne pas être "signé"?, ou est-ce que ça veut dire ne pas être "signé" par une grosse compagnie de disque? Est-ce possible d'être indépendant au sein d'une multinationale du disque? Ce film mettra le feu aux poudres et contribuera à allumer le débat entre les artistes, les professionnels de l'industrie et les fans de musique…"

Si le débat revient fréquemment, il s'envenime aussi facilement, car il touche une corde sensible chez les mélomanes et musiciens. Question crédibilité, personne ne veut se faire traiter de "vendu". Sous contrat avec Audiogram, est-ce que Karkwa demeure un groupe indépendant puisque son album, Les Tremblements s'immobilisent, fut produit par le groupe, sans que l'étiquette n'intervienne vraiment dans le processus d'enregistrement? Et après tout, au sens premier du terme, Audiogram serait une étiquette indépendante puisqu'elle n'a aucune affiliation avec une grosse compagnie comme Warner, Sony, Universal ou EMI. À moins qu'Audiogram ne soit elle-même une grosse compagnie de disques… À ce titre, si l'on compare les chiffres de ventes, Merge et Sub Pop (parfois distribué par Warner) le seraient également. Faudrait-il alors comparer le marché où évoluent ces différentes boîtes, leur écurie respective et leur stratégie de marketing? Sonic Youth, considéré par plusieurs comme un emblème de la musique indépendante, livre ses disques sur Geffen (sous-section d'Universal) où évolue aussi Guns'N'Roses. Pas évident. Et quelle importance occupe le débat s'il faut faire du cas par cas pour désigner un groupe indépendant ou non?

Cette chronique couvre la scène locale / émergente / indépendante. Pour ce faire, j'utilise des balises déterminées par les médias de masse québécois; ceux-là même qu'on critique à outrance. Lorsqu'un groupe obtient du succès sur les ondes des radios commerciales (Dobacaracol, Pierre Lapointe, Les Trois Accords), il sort du cadre, peu importe son éthique de travail. Cette page vise à donner une vitrine aux artistes qui n'en ont pas, à condition qu'ils présentent une certaine richesse musicale ou un registre jugé non commercial. Voilà pourquoi Karkwa se retrouve parfois dans la chronique, contrairement aux Pistolets Roses. C'est aussi pourquoi je vous parle de Vulgaires Machins, bien que le groupe punk vende plus d'albums que Marc Dupré.

Et vous, quels sont vos critères pour juger un groupe local / émergent / indépendant? Laissez vos commentaires sur cette page.

Parlant d'être indie, rendez-vous aussi sur le forum de Dare To Care (www.daretocarerecords.com) pour lire une discussion à propos de Malajube qui a prêté Ton Plat Favori pour une pub de Zellers.

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FINALE LIMM

Les Rouges du capitaine Vincent Montreuil affronteront les Jaunes de Sylvain Pohu lors de la finale de la Ligue d'Improvisation Musicale Montréalaise, le jeudi 11 mai au Petit Campus. Grâce à leur victoire serrée face aux Bleus d'Urbain Desbois, les Rouges atteignent l'étape ultime où l'efficacité du capitaine jouera un rôle décisif. Si les Jaunes présentent une fiche parfaite (3-0), c'est dû en grande partie à leur capitaine Pohu qui a habilement dirigé ses joueurs tout au long de la saison, donnant ainsi une structure à leurs improvisations. Pour obtenir la faveur du public, une impro de trois minutes doit faire preuve de "timing" afin d'éviter la linéarité. En communiquant visuellement avec ses joueurs, Pohu arrive à construire de solides pièces, utilise des crescendo, des decrescendo, des changements d'ambiance et des solos. Lors de la demi-finale, Vincent Montreuil a fait de même, et son équipe s'est sauvée avec la victoire. Voilà qui augure bien pour la finale.

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CONSEILS CONCERTS

-Le Festival Country de St-Henri débute vendredi le 5 mai au Va-et-Vient: Magnolia, Rodéoscopique et Rick Haworth / Mario Légaré seront de la partie.

-L'étiquette Rif célèbre son premier anniversaire: Dany Placard, Urbain Desbois, Deweare et les Frères Cheminaud joueront le 10 au Divan Orange.

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DISQUE LOCAL
Nicolas Huart
Le Visage dans les Mains
(Indépendant / LOCAL)
Comme en fait foi son titre, l'album du jeune Nicolas Huart n'a rien de bien jojo avec ses ambiances country folk mélancoliques auxquelles participent Malcolm Bauld, Louis Valiquette (Yesterday's Ring, Sainte Catherine) et Karine Isabelle (Comme un Homme Libre). La détresse sentie dans la voix de Nicolas rappelle un Conor Oberst (Bright Eyes), tandis que son phrasé s'apparente à celui des nouveaux chanteurs français comme Cali. Un peu linéaire, mais bien fait. En vente le 9 mai. En concert le 7 mai à l'Escogriffe. 3.5/5