Audiences du CRTC, La relève au gala de l’ADISQ, El Motor, Band de Garage
Audiences du CRTCEn 2005, les radios privées commerciales de la bande FM ont enregistré des profits nets de 45,941,004 $ au Québec seulement; une somme supérieure de 10 millions à ceux de 2004. Pourtant, lors des prochaines audiences publiques tenues par le CRTC visant à revoir sa réglementation sur la radio commerciale, l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR), qui regroupe les CKOI, CKMF et Cité Rock Détente, demandera un allègement de ses quotas (francophones et canadiens) sous prétexte qu’elle doit concurrencer les nouvelles technologies (radio satellite et Internet). Histoire de pousser l’affront, l’ACR demandera même de réduire ses cotisations à FACTOR / Musicaction qui soutient la relève musicale via les bourses qu’elle octroie. En échange, elle serait prête à accepter des mesures incitatives pour encourager la diffusion des musiques "nouvelles" (exemple: jouer une pièce de Pierre Lapointe compterait pour 1,5 point dans le quota franco au lieu d’un seul).
Dans leur mémoire respectif déposé en vue des audiences qui se tiendront du 15 au 19 mai à Gatineau, l’ADISQ et la SOPREF sont bien sûr contre ces allégements de quotas et cette diminution de l’aide versée à Musicaction. L’ADISQ propose aussi d’imposer un quota nouveauté qui amènerait les radios à diversifier leur contenu (en 2003, les 50 chansons franco les plus jouées sur l’ensemble des radios commerciales représentaient 91 % de leur programmation francophone annuelle).
Dans le cas de la SOPREF, elle demande que le CRTC morcelle la catégorie musicale 21 (musique populaire, rock et de danse) qui mélange toutes les formes de musique populaire au détriment des genres musicaux. Les nouvelles sous-catégories ainsi créées devraient faire, selon la SOPREF, l’objet de pourcentage de contenus afin de distinguer le format des différentes stations dans un marché.
Bref, on veut amener les radios à diffuser davantage de nouveautés pour éviter d’entendre les mêmes pièces à répétition, et on souhaite qu’elles intègrent différents styles musicaux à leur contenu, afin qu’elles n’exploitent pas toutes le même son. Deux objectifs qui seront difficiles à faire avaler à l’ACR, mais qui, avouons-le, assureraient davantage la survie des radios face aux nouvelles technologies qui misent justement sur la diversité musicale.
ÉCHOS DES LOCAUX
-Pour inciter la relève à participer au gala de l’ADISQ, l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo et la SOPREF créent cette année un projet pilote de deux ans permettant au membre en règle de la SOPREF d’inscrire son ou ses disques au recensement du gala à un tarif préférentiel (250 $ pour le premier album, 85 $ pour les suivants). Notez que ces prix n’incluent pas l’adhésion d’un an à l’ADISQ, mais seulement l’enregistrement d’un compact au recensement du gala. L’offre s’avère donc avantageuse pour les entreprises ne profitant plus du tarif "membres relève" (250 $ pas année) offert par l’ADISQ aux producteurs actifs depuis moins de deux ans. Est-ce que ce nouveau partenariat convainc Eli Bissonnette (label Dare To Care) d’inscrire Malajube au gala cette année? "En fait, lorsque j’ai appris la nouvelle, il était trop tard: les gars de Malajube s’étaient déjà inscrits à l’ADISQ en tant que "membres relève"." Iro Production et Bonsound comptent parmi les entreprises qui ont profité du partenariat ADISQ / SOPREF.
MUSIQUE GRATIS
Sire (www.sireband.com)
Formation anglophone inspirée par la brit-pop, Sire offre sur son site l’excellente pièce Say Something incluse sur son premier album lancé le mardi 16 mai au Petit Campus à 18 h. Entrée gratuite.
El Motor |
CONSEILS CONCERTS
–Carl-Éric Hudon, El Motor (ex-Trémolo) et Nicolas Huart joueront au Petit Campus le vendredi 12 mai.
–Band de Garage lance son premier album sur C4 le 16 au Divan Orange à 17 h.
–The Adam Brown, Land of Talk, Yonder Hill et Philippe B sont les candidats en lice pour le prix Alex Soria Fountain Award remis au meilleur compositeur émergent lors du prochain gala MIMI en décembre. Ces artistes seront tous en concert lors d’un showcase organisé par les MIMIs le 17 au Main Hall.
DISQUE LOCAL
Max Planck
Y’a ceux qui lisent, y’a ceux qui se rongent et y’a ceux qui font l’amour (Disques XX-21 / SRI)
Physicien allemand pionnier de la mécanique quantique, Max Planck est décédé en 1947. Cinquante-neuf ans plus tard, l’homme renaît sous la forme d’un groupe rock franco s’avouant inspiré par le shoegaze de My Bloody Valentine et la brit-pop. Deux références perceptibles sur ce premier album enregistré par Nicotine (Caféïne, Le Nombre) et Bruno Lamoureux (Marmottes Aplaties) qui avaient fait tandem pour amener les Psycho Riders sur album. On s’attendait donc à un compact rock abrasif, mais Max Planck diversifie son matériel avec des sonorités blues, post-rock et même country. Combiné au spleen retrouvé dans les compositions du chanteur-guitariste Marc-André Pilon, l’amalgame s’avère particulièrement efficace sur la mélancolique Et on dirait bien. Cette dernière exploite une ambiance planante collant parfaitement au timbre de voix de Marc-André qui présente tout de même certaines lacunes mélodiques. Prometteur par son originalité musicale, bien que pas tout à fait au point. 3/5