RETOUR PROGRESSIF
Alors que je me trouvais à bord d'un Zodiac sur le grand fleuve au large des Bergeronnes:
MIC LIFE LANÇAIT UN CLIP PORNO
La controverse sexuelle / textes misogynes entourant le mouvement rap, qui prend parfois le dessus lorsque les médias n'ont rien de très excitant à couvrir, ne mène souvent à rien. On demande l'opinion de deux ou trois experts triés sur le volet, et les conclusions sont toujours les mêmes ou à peu près: "Oh la la, il ne faut pas dire de pareilles cochonneries." "Oui, mais il faut les prendre au deuxième niveau."
Quel deuxième niveau? Il est où le deuxième niveau dans "Pute, j'ai dit de la mettre dans ta bouche…"? La vérité est que bon nombre d'auditeurs se balancent du caractère sexuel des textes, en autant que le rappeur chante bien et que le beat mette le feu à la piste de danse; les paroles coulent sur l'auditeur comme sur le dos de Donald Duck. Et ça, ce n'est pas la faute des rappeurs, mais de la société dans laquelle on vit.
Peut-être se sentait-il oublié dans tout ce débat, principalement centré sur Black Taboo et Omnikrom, mais le rappeur Mic Life vient de pousser l'affront un cran plus loin en tournant un clip porno pour Putes, une pièce qui se retrouve sur son album Nü Rap NRG. Entouré de trois "actrices", Mic Life, dans la mi-vingtaine, réalise pendant quatre minutes toutes les frasques d'un acteur porno. Et on ne parle pas ici de soft porn. Dans le contexte actuel, il s'agit bien sûr d'un coup de promo efficace, bien qu'il ne soumettra jamais l'oeuvre à M+. Son véhicule de promotion sera Internet et les grands médias, si la guerre entre Israël et le Liban peut enfin finir.
Une fois de plus appliqué, le concept est cliché: parlez-en en bien, parlez-en en mal, mais parlez-en. On parlera donc de Mic Life, qui tire le mouvement rap vers le bas, et ce, pour les mauvaises raisons. Et la pièce? Le refrain percute, et Mic Life possède une voix nasillarde qui se distingue, un atout majeur pour tout rappeur, mais son flow manque parfois de fluidité. Question originalité, ses rythmes influencés par nos voisins du sud n'ont rien de très fracassant.
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MARJO ACCEPTAIT DE CHANTER SUR LE PROCHAIN DISQUE DE WD-40
La chanteuse aux yeux de chat sauvage chantera sur le cinquième album du trio mené par Alex Jones. En fait, elle enregistrait sa participation vocale mardi dernier. Premier album de nouveau matériel lancé en cinq ans pour WD, l'effort portera le nom de St-Panache et atterrira dans les bacs le 26 septembre prochain. Une fois de plus, le trio a fait appel au réalisateur Éric Goulet. Le test sera important pour la formation country-blues-rock-trash, 100 % testostérone, qui effectue son véritable retour cette année après trois ans passés dans les limbes. Le paysage musical a nettement changé depuis son zénith à la fin des années 90 et au tout début des années 2000. Alex se devra de conquérir de nouveaux fans s'il ne veut pas jouer constamment devant cette foule nostalgique qui a assisté aux récents concerts de WD. Tout en gardant sa personnalité propre qui en fait un personnage unique sur scène, est-ce qu'un Alex en pleine forme pourra convaincre cette nouvelle vague d'auditeurs qui écoute les radios indépendantes pour entendre la pop francophone résolument moderne des Malajube, Navet Confit, Le Husky ou Numéro? Souhaitons-le.
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PROGRAMMATION FME
Patrick Watson, qui lancera son nouvel album Close to Paradise cet automne, participera, début septembre, au FME. |
Afin de répondre à l'imposante compétition qui l'affligera du 31 août au 3 septembre (lire le MEG et l'Osheaga), le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue lançait sa programmation la semaine dernière et annonçait l'instauration d'un forfait spécial destiné au public montréalais. Pour 177 $, le FME vous offre le transport Montréal-Rouyn, l'hébergement sur une base de plein air et un passeport vous donnant accès à tous les concerts du Festival. Faites les calculs que vous voulez, ça ne revient pas très cher pour une fin de semaine de musique. Parlant musique, la programmation inclut une cinquantaine de groupes dont DobaCaracol, Dany Placard, Galaxie 500, Julie Doiron, Patrick Watson, The Sainte Catherines / Yesterday's Ring, Plaster, Bloodshot Bill, Heavy Trash (Jon Spencer et des membres des Sadies), Xavier Caféïne et Atach Tatuq. www.fmeat.org
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MUSIQUE GRATIS
Otarie
(www.myspace.com/2otarie)
Duo rappelant un brin Call Me Poupée par son esprit kitsch, Otarie se démarque toutefois par une approche plus désinvolte, lo-fi et intime. Contrairement à sa reprise francophone de Time of My Life tirée du film Dirty Dancing, sa pièce Lazy Lover, petit bijou pop à la Moldy Peaches, vaut particulièrement le détour. En concert le 11 août à L'Escogriffe avec Les Temps Liquides et Numéro.
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CONSEILS CONCERTS
Marco Calliari, Venus et ses Virus, Erik Evans le magicien et des danseuses de baladi lanceront les festivités entourant le 11e anniversaire du Café Chaos, le 14 août. Un buffet sera servi dès 19 h.
C’est triste que certains artistes de la scène locale se rendent à faire de telles idioties simplement pour un peu de publicité. Le milieu n’est pas toujours rose et faire son nom au Québec n’est pas facile dans le rap, je l’accorde, mais plusieurs rappeurs l’ont fait avec brio et sans avoir à vendre leur derrière pour être reconnu. Dernièrement, c’était Baxter Dexter qui faisait parler de lui en s’attaquant publiquement à la clique du BBT records dans ses textes. La guerre intérine avait créé beaucoup de controverse dans le milieu et le nom de Dexter s’était ainsi fait connaitre. Aujourd’hui, c’est au tour de Mic Life de vouloir sa minute de « gloire », lui qui, pourtant, n’avait jamais vraiment donné dans le hardcore avant la parution de Putes.
Ce qui est le plus triste dans tout ça, c’est que ces coups de publicité fonctionnent. Toutefois, il ne faut pas s’attarder trop longuement à ces « m’as-tu vu », car dans 10 ans, seul le vrai talent ne sera pas oublié. Qui se souviendra encore du mec qui a montré ses fesses dans son vidéo, alors tous se rappeleront de noms tels Sans Pression, Yvon Krevé, Dubmatique, L’Assemblée, Muzion.
Pour une fois qu’un festival semblait bien implanté dans ma petite mais bien sympathique ville de l’Abitibi, qu’un festival semblable voit le jour à Montréal et, comble du malheur, décide de s’installer, comme s’il n’y avait pas assez de 52 semaines dans une année, la même fin de semaine. Montréal nous avait déjà fait le coup avec l’un de ses trop nombreux festivals du cinéma ce qui avait considérablement nuit au nôtre, qui fait, depuis maintenant 25 ans, la fierté des gens de Rouyn-Noranda. Mais bon, même si notre festival du cinéma en Abitibi-Témiscamingue a perdu de sa couverture médiatique depuis, il n’en reste pas moins que c’est l’un des évènements culturelles des plus courus de la région. Mais maintenant, les amateurs de musique indépendante du Québec ne se dirigeront plus seulement vers Rouyn-Noranda la première semaine de septembre arrivé car le festival Osheaga de Montréal s’implante dans notre belle province reléguant le Fme au second rang. Certe nous n’avons pas le monopole de la musique dite underground au Québec, mais je crois que Osheaga aurait quand même dû consulter les dates du Fme avant de choisir les siennes. Et que dire devant leur programmation! Elle est effectivement plus impressionnante dû au budget beaucoup plus imposant que le nôtre, sans doute la raison pour laquelle le groupe The dears a choisi de participer au festival de Montréal au lieu de celui de Rouyn. Quel impact aura Osheaga sur le Fme? J’en ai aucune idée. Mais il n’y aura pas de gagnant cette fin de semaine là, seulement deux perdants et beaucoup de mélomanes déchirés entre deux évènements.
Le Chaos est depuis longtemps un incontournable de la scène local, mais combien d’entre-nous aurait prédit qu’il feterait son 11e anniversaire bien installé sur 3 étages de la rue St-Denis. Et comme par hasard, un peu lire un article sur le futur quartier des spectacles et la place qu’on doit accorder aux nouveaux artistes. Le Chaos, lui, ne s’est meme jamais posé cette question et a permis a de nombreux groupes de s’y produire.
Une semaine bien rempli au Chaos pour ce 11e anniversaire alors allez donc y faire un tour!
Le mauvais goût, encore une fois, se propage au mépris de la plus élémentaire décence artistique. Sans doute pour masquer, autant que faire se peut, un certain vacuum du côté des aptitudes musicales, on opte pour détourner l’attention en jetant à la figure du public de la porno. La belle affaire! L’occasion pour un obscur rappeur appelé Mic Life de se faire un nom en étalant son opportunisme de bas niveau au grand jour. Pouah!
Et cette récusation n’a rien à voir avec une quelconque pruderie. La pornographie n’a vraiment pour adeptes que des voyeurs désoeuvrés de bas étage, et n’a rien en commun avec l’érotisme. Malheureusement, trop se laissent prendre au piège de cette soi-disant audace, par le supposé côté « cool » d’une telle exhibition. Voilà donc un clip qui excitera sans doute les analphabètes et autres quotients sous-développés. La crème de la société, quoi…
Quel dommage tout de même que ce soit le plus souvent le mauvais goût qui fasse tache d’huile, dans le cas présent l’exemple donné par Black Taboo et Omnikrom, que les initiatives véritablement méritoires.
Vidéoclip porno…quelle idée de mauvais goût! Je trouve que c’est de pousser à l’excès cette idée que les rappeurs sont des être mysogyne ne pensant qu’au sexe et l’utiliser pour vendre. On connaît déjà la chanson: le sexe ca vend. On sait que si Britney Spears aurait chanté ses chansons affublée d’un « suit de ski-doo » elle aurait moins vendu d’album. Cependant, le sexe est peut-être bon vendeur, mais le sexe fait oublier bien des choses…
Eh oui, je me demande tout simplement si Mic Life veut être reconnu pour sa musique. S’il veut être reconnu pour sa musique, pour ses propos, il n’avait pas à utiliser une telle technique…
Lorsque la belle Marjo décide de revenir sur les feux de la rampe, elle se donne à fond. On la voit de plus en plus et elle a réussit à faire parler d’elle aux Outgames de Montréal en embrassant Marie-Chantal Toupin. Quoiqu’on en dise, Marjo c’est une bonne chanteuse qui a fait ses preuves de Corbeau en carrière solo. En spectacle, les vieux fredonnent les anciennes tounes alors que les plus jeunes chantent les nouvelles. Elle en aura conquis des générations.