J'ai reçu cette semaine un courriel étonnant de la part de Fred Simard, organisateur du festival Le Grand Bouillonnement qui se déroulait les 27 et 28 juillet au Lion d'Or. Amer, le musicien (il est aussi membre d'Archigéant) annonçait que Le Grand Bouillonnement ne reviendrait pas l'an prochain, faute d'une assistance suffisante.
S'excusant de généraliser, Fred s'attaque à la paresse du public et à celle des groupes qui ont participé à l'événement. "Je passe un nombre incalculable d'heures à créer quelque chose qui a de la gueule, qui serait une belle vitrine pour la scène locale (…), mais lorsque vient le temps de vendre les billets, plusieurs groupes ont juste mis zéro effort (…). Preuve que les bands sont paresseux: j'envoie des billets aux personnes responsables de chaque groupe pour qu'elles les distribuent aux différents membres. Le soir du show, certains d'entre eux me remettent tous les billets dans la même enveloppe qu'ils ont reçue."
À la défense des groupes, vendre beaucoup de billets en prévente n'est pas si évident. Un spectateur potentiel rencontré au hasard n'a pas toujours le 15 $ en poche, et c'est beaucoup plus pratique pour lui d'attendre le soir venu pour acheter son billet à la porte.
Mais avant même d'attaquer qui que ce soit, un promoteur doit être conscient du pari qu'il prend en organisant une soirée. C'est facile de dire ça après coup, mais qu'il n'y ait même pas eu 200 personnes au total lors du Grand Bouillonnement n'a rien de si surprenant lorsqu'on analyse le contexte.
D'abord, les groupes locaux francos capables de remplir un Lion d'Or ne sont pas légion et aucun d'entre eux ne figurait à l'affiche du Festival. Vrai qu'Archigéant, Le Husky, El Motor, Le Nom, Les Shirley, Télémaque et Avec pas d'casque sont prometteurs, mais, pour la plupart, ils n'ont même pas un an de concerts derrière la cravate; donc trop jeunes pour s'être bâti un véritable cercle d'inconditionnels.
Pour ce qui est de Navet Confit, tête d'affiche de la première soirée, le compositeur et ses musiciens ont joué 15 fois à Montréal au cours des quatre mois précédant Le Grand Bouillonnement. Avec une telle moyenne, le spectacle doit absolument être renversant si l'on veut que le mot se passe et que la foule ne s'étiole pas. Or, Navet a eu besoin d'une bonne douzaine de spectacles avant de prendre toute sa puissance scénique. Organiser Le Grand Bouillonnement au Lion d'Or (capacité légale de 255 âmes) comportait des risques qu'il faut assumer. Blâmer le public et les groupes en cas d'échec me semble hasardeux.
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SALLE PLEINE
D'ailleurs, le public n'avait rien de paresseux samedi dernier lors du concert d'Omnikrom et du Français Cuizinier (TTC) à la SAT. À l'ouverture des portes, une file d'attente d'une heure longeait les murs du club du boulevard Saint-Laurent. Avec la rotation, 600 personnes ont franchi les portes de la SAT, malheureusement ouvertes qu'à moitié. Point négatif: il faisait trop chaud et nous devions attendre 30 minutes pour obtenir une consommation. Point positif: avec Achète-moi et Chewing-gum fraise interprétée avec Numéro, Omnikrom a foutu le feu dans la place, et ce, malgré un son exécrable.
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MUSIQUE GRATIS
Hands of Death (www.myspace.com/handsofdeath)
Il n'y a rien de mieux que le métal pour se dégraisser les oreilles de tout ce rock indie consommé au cours des derniers mois. Rendez-vous sur le MySpace de Hands of Death pour découvrir une formation hardcore, grind et punk. HoD participera à la deuxième soirée du festival de l'étiquette La Klika (voir Conseils Concerts) le vendredi 18 au Café Chaos.
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CONSEILS CONCERTS
– Avant de lancer leurs albums respectifs cet automne, Télémaque et Robopop joueront à l'Escogriffe le jeudi 17 août.
– Formation francophone rock atmosphérique et psychédélique, Polipe se produira le 17 à l'Alizé.
– Le Café Chaos est pris d'assaut trois soirs consécutifs par La Klika Fest, avec entre autres Human Carnage, Hellacaust et Godless le 17; Hands of Death, Mankillsman et Nilblorts le 18; et Mesrine, Cripple Crew et The 3tards le 19.
– Dirty Tricks, Black Ships, Greg Cocaine et The Jet Five enflammeront La Remise (540, rue Boucher, près du métro Laurier) le 19.
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DISQUE LOCAL
ISSUE SIXTEEN
…AND STARING AT HER HANDS OPHÉLIA SAID…
(NEW ROMANCE FOR KIDS)
Sur ce troisième album complet en carrière, la formation punk Issue Sixteen a capté toute l'intensité qu'elle déploie sur scène. Ayant donné plus de 400 concerts dans 16 pays au cours des 5 dernières années, le quatuor a développé un équilibre parfait entre les attaques post-rock en distorsion de Mogwai et d'Explosions in the Sky et l'émotivité retrouvée dans la voix d'un groupe punk comme Moneen. Si le côté larmoyant des chanteurs d'Issue Sixteen gagnerait à être plus subtil (on jurerait entendre Conor Oberst sur Acte deux), le quatuor confère une convaincante touche épique à ses pièces. Un résultat aussi cérébral que percutant. En concert le 21 août à l'Escogriffe avec Final Bâton et Arcs. 3.5 / 5
Demander aux groupes et artistes de vendre des billets pour un show, c’est prendre le monde pour des tartes…
Faut-il aussi poser les affiches ? Et le service de bar, vous voulez qu’on s’en occupe… ??? À la limite, on peut aussi tenir le vestiaire! (%$&?%$&%$)
Le job des créateurs et performeurs, c’est de créer et de performer. On veut du bon monde, un bon show, qui sonne bien ? Eh bien, pour ce faire, ça prend un local, des instruments, du transport, du temps (du temps, du temps…)… L’investissement des groupes et artistes dans une soirée, c’est leur talent, leur travail. Point.
Et vous voulez qu’ils vendent en plus les billets ??? Désolé, mais quand j’ai choisi ce métier, j’ai aussi choisi de ne pas devenir colporteur… J’ai toujours refusé systématiquement de faire de la vente. Quand j’ai organisé des événements, j’ai toujours catégoriquement refusé de demander aux artistes de payer!!! (eh oui, le temps c’est de l’argent, vendre des billets, c’est du travail… Demander aux artistes de le faire « bénévole », c’est leur demander de payer…!)
By the way, quelles étaient les conditions pour les participants ? Le cachet ? Vous comprenez, le blé… ??? Une bière, un coup de pied dans le cul et de l’exposure ??? Avant de considérer toute critique amère des organisateurs, il serait bon de savoir de quoi on parle à ce niveau.
Anyway, si la vue d’une salle presque vide vous rend nerveux, changez de métier…
Et ce n’est pas avec un titre aussi peu créatif que celui de « festival » qu’on attire les foule en fin d’été… (!)
Je trouve ca dommage pour Le Grand Bouillonnement. Le marketing a fait défaut on dirait bien. C’est pas évident de se faire connaître et surtout de remplir une salle comme le Lion D’Or. Il y a aussi le fait que rendu au mois d’août, les gens en ont vu plus d’un show et le budget pour les spectacles amateurs peut être réduit. Je trouverais ca dommage que le show disparaisse juste pour cette raison. Dans ce monde, ca prend beaucoup d’effort et de persévérance. Ne lâchez -pas, au contraire, doublez d’ardeur.
Je comprends parfaitement le côté « band » de la situation, car j’en fais aussi partie. Ce que je comprends aussi c’est que j’avais demandé – et reçu de façon enthousiame- la participation de tous en ce qui concerne l’aspect vente de billets. Un cachet de base était prévu (contrairement à certains autres événements) et un supplément par billet vendu. Vous comprendrez que c’est décevant de voir que l’enthousiasme s’est vite estompé. Je comprends que lorsque l’artiste ne produit pas le spectacle, il a moins d’intérêt à vendre de billets.
Je suis extrêmement fier de l’événement, de la qualité des spectacles de tous les bands et ceci n’enlève absolument rien au respect que j’ai envers chacun des membres des groupes. Ce que j’ai écrit n’était qu’un constat. C’est vrai que la nature humaine est paresseuse et c’est dommage qu’elle prenne parfois le dessus parce qu’on se dit que quelqu’un d’autre fera les efforts ou que ça va se faire tout seul. Ce que je dis aussi dans le document c’est qu’on peut bien blâmer les radios commerciales et les compagnies de disques, mais si on veut que la musique « effervescente » ne demeure pas trop stagnante, c’est à tous et chacun (journalistes, artistes, producteurs, radios, compagnies de disques) de faire des efforts pour montrer qu’il y a un réel mouvement et une scène qui mérite d’être découverte davantage.
Pour ce qui est de prendre les artistes pour les tartes, on repassera. Il est faux de dire que les artistes ne font pas de la vente. Faire un show, des tournées, faire des entrevues, envoyer des démos, etc., c’est « faire de la vente » en quelque sorte. Et ça, on ne peut pas passer à côté.
Le Grand Bouillonnement n’a pas connu un échec, bien au contraire. Pour une première édition, tout s’est très bien passé. Mais c’est beaucoup d’heures et d’énergie, beaucoup de sous perdus pour répéter l’expérience.
je crois sincèrement que les groupes qui s’occuppe de vendre leurs billets de show, de vendre leurs disques, faire leurs pubs ainsi que leurs diffusions font tout simplement preuve de force et de travail. Pour ma part la réussite possède une recette : 10% de talent et 90% de TRAVAIL. Si tu crois en ta musique tu vas vendre des billets, car les gens verront dans les yeux la croyance et sincérité. Si échec il y a, c’est faute de paresse. C’est ce que tu fait près les heures de travail qui fera ton succès…
Le Grand Bouillonement m’avait l’air super intéressant et une bonne initiative, mais le prix m’avait fait changer d’idée. Sur 8 groupes, y’en avait déjà 6 que j’avais déjà vu à plusieurs reprises, alors 15 $ pour aller voir un groupe dont j’ai vaguement entendu parlé, je trouve pas ça super convaincant.
Tsé je l’aime beaucoup Navet Confit, mais j’ai dû le voir 8 fois dans les 8 derniers mois, et c’est toujours un plaisir, mais à ce prix là, j’aime mieux repousser la neuvième fois, puisque de toute façon je sais que j’aurai encore plein d’autres occasions de le voir (et les autres groupes aussi) à moindre prix dans un futur rapproché…
Entièrement d’accord avec Simon Jodoin. Il y a déjà beaucoup de festivals, donc le métier de producteur comporte des risques; tout comme celui de musicien… Deux bières pis de « l’exposure » ne payent malheureusement pas nos frais… Et le « pay to play », vous vous souvenez ? On aime faire de la musique, c’est tout ! On prend déjà des risques; ya des limites à faire dur!
Je comprends très bien l’organisateur d’être un peu amer. Mais lorsque tu joues de la musique, l’élément promotion, bien qu’il soit nécéssaire, n’est pas le plus emballant. Dommage que les gens ne ce soit pas déplacé puisque Navet Confit à eux seuls valaient grandement le détour. Ce groupe très prometteur alligne les chansons avec une assurance déconcertante. C’est comme s’ils avaient depuis toujours joué ensemble. Si vous n’avez jamais entendu du Navet Confit, je vous conseille leur album LP1 qui vaut franchement le détour. Je prédis une grande carrière à ce groupe qui pourrait très bientôt aller rejoindre Karkwa dans les découvertes de l’année. Bonne écoute.
Je vois en moyenne deux spectacles par semaine, presque seulement de la scène locale, pourtant, le grand bouillonnement ne m’a pas dutout attiré, pourquoi ? Le prix élevé en tout premier lieu. Ils ont beau être bons nos artistes, les spectacles de la scène locale pullulent. Le grand bouillonnement suit le FMTI, présenté au café campus, qui présentait, pendant 5 semaines, 3 groupes par soir pour 6$. Il suit également la naissance des soirées « french le frog » au Playhouse qui offrent, chaque mardi 2 ou 3 groupes de la scène locale pour un modique prix d’entrée de 3$.
Placé à la fin de l’été, à la fin de la période des festivals, alors que justement, la scène locale bouillonne et que presque chaque soir il est possible de trouver un bon spectacle à voir à Montréal pour au plus 5$, qui voudrait aller au lion d’or pour voir 4 groupes pour 15$? Les adeptes de la scène locale ont probablement vu au moins la moitié des ces artistes et ceux qui veulent les découvrir peuvent le faire pour 4 fois moins cher, dans un bar moins froid et plus accueillant que le lion d’or. Donc plutôt que de parler de paresse des mélomanes, je parlerais plutôt de bon jugement.
Le lion d’or justement, ne rime pas avec scène locale selon moi. Le quai des brumes, le divan orange, l’esco et la casa par exemple sont bien acceptés par la scène locale. C’est peut-être difficile à comprendre, mais il semble que certains bars sont considérés plus « cools » par la scène locale. Le grand bouillonnement devait aussi vendre la salle aux mélomanes…. pas facile.
Bravo pour l’initiative, toute tentative de promouvoir la scène locale est importante et appréciée. Je suis persuadé que le promotteur a du travailler beaucoup pour attirer 200 personnes dans ce contexte, mais s’il connaissait mieux la scène locale, il comprendrait qu’il a réussi un tour de force. Le grand bouillonnement aurait eu besoin de meilleurs prix, d’un meilleur endroit et d’une meilleure date…
D’une certaine façon, je partage l’opinion de Monsieur Simard. Quand on est nouveau dans le métier, je trouve normal qu’un groupe fasse des efforts pour se faire connaître. La solution que je propose est peut-être simple, voire simpliste, mais pourquoi ne pas commencer par la famille, la parenté, les amis et les connaissances. Remplir la salle avec des gens qu’on connaît et qui nous aiment (du moins nous apprécient) permet de créer une atmosphère intéressante et sûrement positive pour les groupes. Je ne sais pas s’il y avait plusieurs groupes par soir, mais si c’était le cas, alors ça aurait été une bonne idée. Pourquoi? En allant voir un groupe que je connais, j’apprends à en connaître un (d’) autre(s) et je saurai si je risque d’acheter éventuellement leurs albums ou d’aller les voir dans un spectacle où ils seront en vedette.
Le public aussi est paresseux. À force de n’entendre que les mêmes interprètes dans les radios commerciales, nous préférons ne pas prendre de chance. On aime mieux rester chez soi et télécharger gratuitement, et souvent illégalement, les chansons de ces nouveaux artistes sans payer un sou, les condamnant à la disparition de la scène musicale. 15 $, trop cher? Combien coûtaient déjà les billets pour U2, Madonna et les Rolling Stones? À 15 $, le risque n’est ni trop élevé, ni trop onéreux.
Réponse stupide mais ô combien véridique: chacun à ses torts. Je trouve ça déplaisant que des artistes doivent vendre des billets pour un show. Mais d’un autre côté, ça peut les aider à avoir un bassin de fan. Ils auraient aussi pu parler de ce « grand » bouillonnement devenu miniscule, ca l’aurait fait mousser la machine à marketing. C’est sur que c’est difficile des fois on a pas le temps pis ça nous tente pas ( je me rappelle juste du temps où je faisais de la danse y a bien des années et je devais les vendre mes c….es de billets). L’organisation aurait aussi pu être organisé pour vendre les billets ( ticketpro, admission ou même les magasins de disque) Je ne sais pas s’ils avaient fait de même et si oui je m’excuse d’avance.
Pois des salles vides y va tout le temps en avoir, de la paresse aussi, des tartes tout autant.
Depuis que le monde est monde, perçer dans le domaine de la musique n’a jamais été tâche facile!Souvent des groupes et des chanteurs pensent qu’ils peuvent réussir sans la persévérence, sans le moindre effort et je pense que c’est un gros problème.Les fans ça se gagne, oui parfois c’est dûr de faire tout nous même et d’être nos propre promoteurs, mais si on gagne des fans à cause de cela est ce que la satisfaction n’est pas encore plus grande??Une seule chose est essentielle pour réussir dans ce métier persévérer,persévérer et persévérer!