La chronique de la semaine dernière concernant un promoteur qualifiant les artistes de "paresseux" lorsqu'ils ne vendaient pas de billets en prévente a suscité maintes réactions dans le petit monde des musiciens.
Donnant quelques idées afin de réduire les coûts de production d'un concert, la musicienne Julie Brunet (Carl-Éric Hudon, Navet Confit, Le Husky) a écrit sur son blogue: "Qu'on se le dise: les affiches partout, ça ne marche pas. En tout cas, pas pour la scène locale. Au mieux, une petite pub dans le Voir et le Ici suffisent, si t'en as les moyens. MySpace, les blogues, les forums, les courriels, le bouche-à-oreille et les "buzz médiatiques" ont remplacé depuis longtemps les flyers / affiches et font amplement l'affaire."
Si le promoteur cité la semaine dernière a autant joué la carte des affiches que cette carte Web pour promouvoir son événement – une preuve que la promotion Internet n'est pas infaillible -, Julie Brunet met le doigt sur une nouvelle tendance remarquée au sein de la scène locale depuis quelques mois, l'arrivée d'un jeune et nouveau public sensible au milieu émergent et informé de ses activités grâce au Web.
Abonnés des blogues, des forums de discussions et des innombrables pages de présentation MySpace où ils utilisent souvent des pseudonymes, ces mélomanes forment une cybercommunauté le jour et se rencontrent en chair et en os le soir pour assister aux concerts de groupes figurant parmi leurs amis MySpace. On parle d'ailleurs d'une "crowd MySpace", où les conversations ressemblent à: "Salut, c'est toi, Pouliche Magique? Moi, c'est RockLapin!"
Des groupes comme Le volume était au maximum, Omnikrom et Numéro surfent sur cette vague et le succès des IpodBattles n'y est certainement pas étranger. Gratuit et plus rapide, Internet remplacerait donc les fameux street teams qui devaient descendre dans la rue pour poser des affiches sur les lampadaires et remettre des flyers à la sortie des concerts. Reste à voir si cette promotion s'avère efficace à long terme ou plutôt éphémère, comme ce fut le cas pour Arctic Monkeys: groupe britannique mis au monde sur MySpace, mais très vite dépassé, car les internautes demeurent en constante recherche de nouveauté.
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ÉCHOS DES LOCAUX
-Rendez-vous au bangbangtemort.com afin de voter pour vos artistes "coups de coeur" en lice lors du GAMIQ. Le gala qui se déroulera le 17 septembre au Spectrum sera d'ailleurs filmé par l'équipe de Voxpop Montréal pour une retransmission en différé sur le site www.33mag.com. Il sera également retransmis en direct sur la chaîne 100 de la radio satellite XM. Une bonne nouvelle pour les dix Québécois abonnés au service. OK, j'exagère, mais honnêtement, connaissez-vous un seul propriétaire de radio satellite?
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MUSIQUE GRATIS
Gigi Transistor (www.myspace.com/gigitransistor)
La scène électro-pop francophone montréalaise gagne du gallon avec la naissance des Numéro, JohnE-5 et Gigi Transistor. Les trois groupes se retrouveront au Playhouse (5656, du Parc) le 29 août.
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CONSEILS CONCERTS
-Dans le cadre de l'événement Frénésie de la Main, le Pop Montréal s'emparera du Parc des Amériques (Rachel / Saint-Laurent) pour y présenter des concerts extérieurs gratuits les après-midi du 24 au 27 août. Go Sumo, Le Nom, Télémaque, These Electric Lives, Launie Andersohn, Katie Moore et Yonder Hill seront de la fête. Horaire complet au www.popmontreal.com.
– Arseniq 33, La Cage De Bruit et Tempête s'attaqueront au Café Chaos le 26.
-Supergroupe formé en 2000 au Coconut Bar de Trois-Rivières, le Mai Thai Orchestra compte dans ses rangs Sunny Duval, Jean-Philippe Goncalves, Rick Haworth, Carl Bastien, Justin Allard, Jocelyn Tellier, Mélanie Auclair, Vincent Réhel, Alain Quirion et Maxime Roy. Reprenant de vieux succès tiki hawaiiens, la formation qui n'a toujours pas commercialisé son premier album enregistré chez Victor sera en concert le 26 au Divan Orange.
–Mononc'Serge souhaitera un bon 11e anniversaire au Café Chaos, alors qu'il y jouera avec le Sarge Jazz Band le 27. Il soulignera du même coup le lancement de son vidéoclip pour la pièce Hitler Robert.
-Le lancement attendu du deuxième album des Breastfeeders aura lieu le 28 au National lors d'un concert ouvert au public.
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DISQUE LOCAL
Brian Seeger
The Strings of Hochelaga-Maisonneuve
(New Romance For Kids)
Après l'Orchestre Symphonique des Promenades Ontario retrouvé sur le dernier disque de Plywood 3/4, voici Strings of Hochelaga-Maisonneuve, premier album de Brian Seeger. Enregistrées dans un sous-sol, les compositions de Seeger s'inspirent des légendes folk blues que sont les Leadbelly, Muddy Waters et Woody Guthrie. Aussi joueur de banjo, on se demande si Brian ne serait pas le petit-fils de Peter Seeger où le frère sain d'esprit de Daniel Johnston avec qui il partage une certaine désinvolture. Expression d'amertume et de gaieté, le folk lo-fi anglophone de Seeger est à classer près de celui d'Avec pas d'casque. En concert le 24 août à l'Escogriffe avec Nicolas Huart et le 25 à la Pharmacie Esperanza avec Fort Miracle (projet solo de Graham Van Pelt de Think About Life). 3.5 / 5
Malgré ma formation et mon expérience en informatique (mon bacc remonte à 1988 et mon expérience se concentre sur les mainframes), il y a quelques domaines que je ne suis pas encore. Peut-être que je suis encore trop attaché auxx vieux média que sont la radio et la télévision, mais je manque de temps pour m’intéresser à tous les blogues qui existent. J’avoue même ne pas participer à des forums. Devrais-je avoir honte? Non. au moins, je m’y intéresse, peut-être pas assez rapidement.
Au moins, je m’abonne à certains sites webs, souvent reliés à des média de formes dites traditionnelles (journaux en papier, radio, télévision) et j’utilise le web assez souvent, surtout pour consultation. Quand j’en aurai la possibilité, je pousserai plus loin mes connaissances dans ce domaine, tout en étant prudent.
Il y a deux catégories de comptes Myspace. Ceux qui ont été ouverts par quelques milliers d’individus à travers le monde qui n’ont rien de pertinent à raconter et y déballent les glorieux faits de leur existence. « Je m’appelle Amédée, j’aime les bananes, ma petite soeur, mon chien et Wilfred ».
Et il y a une multitude de comptes Myspace hautement plus sérieux créés par des musiciens qui tentent de se faire connaître en proposant au visiteur d’écouter quelques-unes de leurs chansons en ligne. Fort malheureusement, la première catégorie fait de l’ombre à la seconde en minimisant l’intérêt d’un véhicule pourtant fantastique pour les artistes.
Mais les comptes Myspace des musiciens deviennent si nombreux qu’ils risquent fort de ne pas vraiment atteindre leur but. Ces dernières années, l’amoureux de musique ne sait plus où donner de la tête ! Les nouveaux artistes fort talentueux qui nous viennent de la scène locale ou d’ailleurs fourmillent tant qu’inévitablement, tous ne pourront pas connaître le succès qu’ils méritent pourtant. Leur compte Myspace risque donc d’être consulté à la va-vite par des mélomanes ou des producteurs qui en ont quelques dizaines d’autres sur leur liste, écouteront rapidement leurs chansons et ne trouveront pas forcément le temps d’y rester assez pour bien les apprécier. Pour quelques-uns qui parviendront à se faire connaître par ce biais, combien d’autres sortiront frustrés de l’aventure parce que, malgré qu’ils aient au moins autant de talent, ils auront eu moins de chance ?
Ayant moi-même un site plutôt populaire consacré à la musique, j’ai eu à connaître un style de promotion plus particulier encore que les comptes Myspace. Un jeune musicien français m’a un jour écrit personnellement pour m’envoyer l’une de ses chansons dans l’espoir que je la fasse connaître de façon plus large. Quel triste monde culturel dans lequel les artistes doivent assurer eux-mêmes leur promotion !
Internet est très intéressant pour les groupes underground, les groupes de la relève. C’est un moyen facile et gratuit pour les internautes de découvrir des genres musciaux qui ne passent pas nécessairement à la radio. J’ai fait personnellement plusieurs découvertes intéressantes avec my space même si je dois avouer que parfois, les discussions laissent à désirer. Mais ce n’est pas les discussions qui m’intéressent mais le contenu musical. C’est une façon facile de s’assurer que les artistes ont ce que l’on recherche et d’entendre des extraits musicaux d’albums à venir. C’est de cette façon que j’ai découvert le groupe nitrosonique et que j’ai eut le coup de foudre pour leur musique. Ce qui m’a poussé à acheter l’album! Je pense que c’est un outil à développer et à découvrir pour les gens qui comme moi n’arrivent pas à trouver dans les radios commerciales le genre qu’ils recherchent. Ce n’est pas évident de trouver de bons groupes quand on aime pas le commercial. C’est une bonne façon d’encourager notre relève qui est très talentueuse et qui mérite d’être connue! Des sites comme bandeapart.fm font aussi un très bon travail. Il faut seulement chercher un peu, les choix sont nombreux dans le domaine! Et ça fait aussi bien la job que les journaux ou la télévision et c’est beaucoup plus simple! On trouve ce que l’on cherche dans le moment sans attente!
Rien ne sert de déplorer le fait que les artistes sont désormais responsables de faire leur propre promotion. Fut un temps où ils n’avaient pas même accès aux médiums que sont le disque et spectacle, car les conditions pour y parvenir étaient inaccessibles : Studios trop chers, maisons de disques omnipotentes ou lieux contrôlés par des « bookers ». Il est certain que dans le contexte actuel où il existe de plus en plus de bons groupes, il faille encore se battre pour imposer le sien, sa musique. Ainsi, la promo devient potentiellement un autre lieu où la créativité des artistes peut être mise à contribution. Y a MySpace et MySpace. Les artistes que notre chroniqueur cite, surfent de toute évidence comme des pros sur Internet. Si ce n’était pas le cas et s’ils ne s’occupaient pas de leurs communautés en ligne comme de leurs bébés, leurs « crowds » n’augmenteraient pas. Par conséquent, ils ont du mérite de le faire et c’est sûrement ce qui rejailli sur eux ! Au moins, avec MySpace ou SonicBids, ils ne sont plus esclaves des grands médias de masse.
Connaître quelqu’un qui connaît quelqu’un a de tout temps été le meilleur moyen pour trouver ce que l’on cherche. Que ce soit un plombier fiable, un bon comptable, ou dans le cas d’un artiste, un imprésario bien branché. Aller se perdre sur internet accorde autant de chances d’être enfin découvert et d’obtenir du succès que de tenter sa chance de gagner un million à la loterie. Cela peut arriver, mais très rarement.
Miser ses billes dans le collimateur engorgé MySpace procure peut-être l’illusion de faire sa promotion ou de se mettre en valeur à la face du monde mais, voilà, c’est tout. Une illusion qui berce l’espoir tandis qu’elle ne fait vraiment qu’entraîner une perte de temps. La solution, la seule, c’est le réseau de contacts. Quelqu’un quelque part le long de la chaîne peut aider. Et c’est de ce côté qu’il faut concenter ses efforts. Le reste, ce n’est que du au-cas-où, du on-ne -sait-jamais.
Enfin, si cela peut vous encourager ou vous procurer un petit coup de pouce, je vous dirai qu’il y a un bon nombre d’années déjà, j’ai été informé – à ma grande surprise – d’un petit axiome étonnant dont vous pourrez vérifier par vous-même la justesse. Le voici: peu importe qui vous désirez contacter dans le monde, vous n’en êtes qu’à quatre ou cinq références favorables près. Ce qui signifie que vous connaissez actuellement quelqu’un qui, pour sa part, connaît quelqu’un d’autre, et ainsi de suite, de telle sorte que vous aboutissez inévitablement sur la personne qui vous intéresse. Fut-ce le pape, la reine d’Angleterre – ou cet imprésario qu’il vous faut. Beaucoup plus prometteur que tous les MySpace de l’univers…
Internet a révolutionné l’industrie de la musique depuis quelques années. Tout le monde est affecté par cette nouvelle tendance et c’est certain que ca va jusqu’à la publicité. Les découvrent sur internet et lorsqu’ils aiment, là ils vont investir dans un disque ou dans un show. La première étape sur internet est donc celle de la séduction. Alors, pour les artistes locaux, un bon moyen de se faire entendre c’est certainement par cette voie.
J’ai découvert des bands tellement bons sur MySpace… ça marche avec moi. Et comme on est toujours au courant des shows qui se passent, ça donner le goût de sortir et d’en découvrir de nouveaux. Je suis bien heureuse que les musiciens aient un outil comme celui pour travailler leur promotion.
Pour les artistes émergents, ce n’est jamais facile, mais soyons quand même un peu optimites, le milieu s’organise de plus en plus, le réseau s’aggrandit et les gens qui y travaillent, pas seulement les musiciens mais aussi les organismes comme la SOPREF, sont de plus en plus compétents et savent mieux comment s’y prendre pour promovoir ces artistes. Et grâce à eux, les artistes savent de mieux en mieux comment s’auto- »promotionner ». Moi j’ai quand même espoir.
Il ne faudrait pas s’attendre non plus à ce que ça devienne trop facile. Les jobs faciles, payantes, avec avantages sociaux et retraite à 55 ans, sont rarement des jobs trippantes, parce que trop structurées, trop basées sur l’argent. Ceux qui veulent se sortir des ce genre de cadre pour aller dans un domaine moins établie ont rarement la vie facile, et ce, peu importe le domaine. Mais il me semble que c’est ce qui nous garde en vie, alertes, débrouillards et créatifs.
Tous les médias se sont adapté à Internet. Que ce soit les journaux, la télé, la radio ou tous les autres médias auxquelles vous pouvez penser, c’est sur a 100% qu’ils ont au minimum un site internet. Certains diffusent même carrément sur le net.
MySpace, comme plusieurs autres sites du genre, permet de découvrir de nouveaux groupes, de nouvelles tendances. C’est aussi une excellente facon de savoir si un groupe nous plait, ou tout simplement pour entendre le nouveau groupe dont tout le monde parle!
A Montréal, on peut se procurer de nombreux journaux indépendants ou spécialisés, des revues, des flyers, des magazines, des fanzines, etc, etc, etc… mais pour ceux qui habitent hors des grands centres, l’internet devient souvent le seul moyen de se renseigner sur leur groupes préférés.
Que celui qui n’as pas de compte MySpace me lance la première pierre…