RETOUR GAMIQ
L'équipe du Gala de l'Alternative Musicale Indépendante du Québec s'était mis beaucoup de pression sur les épaules en clamant dès le départ qu'elle créerait une remise de prix supérieure aux MIMIs, en étant plus structurée, plus sérieuse et représentative de la diversité de la scène musicale alternative québécoise. Analyse de cette cérémonie.
GALA PLUS STRUCTURÉ
Les organisateurs ont tenu promesse et la présence du house band de Sunny Duval, assurant la transition entre les remerciements, les animations et les prestations, y est pour beaucoup. Après l'annonce des gagnants de chaque Panache, le p'tit Sunny se lançait dans une reprise toujours impeccable d'une pièce du récipiendaire. Le voir chanter Rivière de Diamants (Omnikrom / Ghislain Poirier) ou Ring Of Fire=4 Points (Sainte Catherine) vous décrochait un sourire à coup sûr. Sans temps mort, le rythme soutenu de la soirée a su maintenir l'intérêt de la salle beaucoup plus attentive et disciplinée qu'à l'habitude. Le trente secondes de silence tenu à travers tout le Spectrum en l'hommage de Denis "Piggy" D'Amour en est une preuve touchante.
PLUS SÉRIEUX
Absolument pas, et les membres d'Atach Tatuq, animateurs du gala, sont à blâmer. Pourtant, le choix des rappeurs semblait pertinent puisque le collectif est justement réputé pour avoir une tête sur les épaules. Ses textes songés, ses concepts intéressants tant sur disque qu'en concert et sa pertinence en entrevue l'ont prouvé à maintes reprises. Or, les cinq MC ont abordé l'animation du gala avec la nonchalance d'un ado de 15 ans, se contentant de jouer les épais en racontant des blagues faciles sans conviction et sans profondeur. Les meilleurs gags de la soirée reviennent plutôt à Alex Courteau de Bande À Part qui, excité depuis plusieurs jours à l'idée de présenter le prix Album Rock avec un animateur de Musique Plus, s'est avoué déçu d'être jumelé à Stéphane Gonzales plutôt qu'à Paris Hilton ou Hulk Hogan. Et comme le nom des gagnants de chaque catégorie était scellé dans une boîte de conserve remise aux présentateurs, Courteau en a rajouté, affirmant que deux gars qui tentent d'ouvrir une conserve, ça ferait une bonne téléréalité pour M+. Le pauvre Gonzales (un chic type, soit dit en passant) semblait plutôt déstabilisé par ces jabs aussi précis qu'inattendus. Un candidat à l'animation du prochain GAMIQ?
REPRÉSENTATIF
Comme pour tout gala, nous pourrions passer le journal au complet à discuter de sa représentativité. Il y aura toujours des mécontents, et ce, peu importe si les gagnants et artistes en nomination sont décidés par le public ou un groupe de journalistes, promoteurs et observateurs de la scène. En mettant toutefois chaque courant sur un même pied d'égalité, le GAMIQ s'assurait un certain respect de la diversité musicale du milieu. Notons par contre l'absence totale (tant artistique que médiatique) de la scène anglophone. On commence d'ailleurs à se demander s'il sera possible un jour de mélanger les deux scènes. Peut-être au Pop Montréal…
Les gagnants:
Ghislain Poirier remporta le Panache Électro pour son album Breakupdown. photo: Ariane Gruet-Pelchat / lagoupille.org |
Artiste de l'année: Malajube
Album rap: Atach Tatuq – Deluxxx
Album métal/hardcore: Despised Icon – The Healing Process
Album world/trad: Afrodizz – Froots
Album électro: Ghislain Poirier – Breakupdown
Album rock'n'roll: Les Prostiputes – Trop souvent mal baisés
Album punk: The Sainte Catherines – Dancing for Decadence
Album pop/folk: André – Les derniers modèles de la mode masculine
Album rock alternatif: Malajube – Trompe-l'oeil
Album inclassable: Les Temps Liquides – Le truc c'est de faire tout à la botch
ooo
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA SOPREF / LOCAL
En véritable mutation depuis la mise en oeuvre de son plan de restructuration (trois postes furent coupés afin de resserrer les dépenses), la SOPREF tiendra son assemblée générale annuelle le mardi 26 septembre au Divan Orange à 19 h. L'association / distributeur y fera un bilan de son année 2005/2006, y présentera les résolutions du comité de restructuration (incluant des changements aux clauses de départ des contrats de LOCAL) et dévoilera ses différents projets pour la prochaine année, dont la mise en ligne du Bottin des Musiques Amplifiées et de Wiki SOPREF (base de connaissances du milieu) et la naissance d'une série de concerts-bénéfice débutant ce samedi au Club Soda avec l'Assemblée, Papaz, Grand Marquis, Nulsidécouvert et les Robots de la Rime (voir texte section musique).
ooo
CONSEILS CONCERTS
-Après avoir interprété les compositions de Malajube, Despised Icon et André au GAMIQ, Sunny Duval jouera ses propres compositions le jeudi 21 au Divan Orange.
-Gagnant du Panache pour le meilleur disque inclassable au gala GAMIQ, Les Temps Liquides se produiront avec Pornorobo et Les Annes Geddes à l'Hémisphère Gauche le 22.
-La formation postrock Below the Sea montera sur les planches du Main Hall le 23 avec (swedish) Death Polka.
-Le groupe punk Fifth Hour Hero lance son album, Not Revenge… Just a Vicious Crush, le 23 à l'Escogriffe avec Whiskey Trench.
Il est faux d’affirmer que la musique anglophone n’était pas représentée. Afrodizz ont joué une pièce en anglais de même qu’Unexpect, un groupe black metal composé de francophones dont on ne comprend pas ce qu’ils chantent mais on sait que c’est en anglais d’après le titre de la pièce. Ajoutons l’hommage à Voivod, ce groupe de bleuets qui chantent aussi entièrement en anglais.
Parmi les gagnants on retrouve les Sainte-Catherines, encore des francophones qui chantent en anglais.
Alors, oui il y avait très peu d’anglophones au GAMIQ mais par contre, comptez sur nos bons Canayens qui parlent le joual pour recevoir leur prix mais qui chantent leurs chansons en anglais même si on ne peut discerner les paroles.
Vive le colonialisme musical de la scène locale!
Je n’ai pu assister au gala mais je l’ai tout de même visionné sur internet donc il m’est plutôt difficile de faire un commentaire puisque je n’étais pas témoin de l’atmosphère qui régnait au spectrum ce soir là. Cependant, j’ai quand même pu admirer le magnifique travail de Sunny et son équipe à la musique et le choix des bands durant la soirée! Je suis également content que 75% de mes choix soient reparti avec des statuettes ce soir là! Cependant du côté de l’animation… Je sais pas de quoi ça avait l’air dans la salle mais moi, devant mon écran d’ordi, je me suis senti mal à l’aise à plusieurs reprise pour les membres d’Atach Tatuq. Les blagues étaient d’une médiocrités telle qu’on se serait cru à un gala d’humour d’une école secondaire. Mais bon, c’était la première édition donc on peut penser qu’il y aura des ajustements lors des prochaines années! Cependant, avec la place que l’adisq donne désormais aux artisans de la musique indépendante, je doute fort que les gamiq puisse survivre. On se croise les doigts!
Très bon groupe prometteur qui avec l’album blame it on the past les a propulsés vers les grands sommets.Une tournée en Asie les a beaucoup aider.Ils sont bien connus ici avec les 3 autres albums que je conseille tout autant. L’arrivée de Victor Meyer leur a donner une nouvelle dimension aussi.J’ai vu un spectacle d’eux a la Sala Rosa et disons que j’ai été vachement épatés. À suivre au Main Hall le 23 septembre.
Bien sûr, comme vous le dites si bien, on pourrait argumenter très longtemps, sur le contexte, le contenu, le déroulement, les mécontents ouf!!! Ce qui est fait, ne peut être refait! Et j’ai quand foi, que cela ce soit déroulé, dans les meilleurs intentions possibles… Des bavures, des erreurs, ils y en auront toujours! Alors, je prends cette fois-ci, seulement ce camp des gagnants! En particuliers : «Malajube, Afrodizz, et Despised Icon», dont je crois, ont amplement mérité, la reconnaissance de leur talent… Mais : Bravo à tous!!!
Je n’ai pas eu la chance d’assister au GAMIQ mais je l’ai regardé plus tard sur internet, j’ai trouvé qu’il y avait trop de HipHop à mon goût, par chance que l’on pouvait skipper quelques passages.
Quant au choix des gagnants, les Bands connus avaient déjà un + sur les autres, c’est ce que je trouve dommage, car il y a des bons Bands qui font aussi de la bonne job et qui mérite d’être connu.
Somme toute pour une première c’était cool, à l’an prochain j’espère.