L’ADISQ s’ouvre, Le BAM, Ghislain Poirier,m Malajube, M pour Montréal, Uberko, Les Batteux-Slaques, Jesus and the Headliners
L’année dernière, j’avais consacré deux chroniques au gala de L’ADISQ, soulignant son manque d’ouverture face à la scène émergente. Or, cette année, on ne peut que saluer l’effort de l’ADISQ, qui sans enlever d’importance aux artistes commerciaux, a réussi à bien intégrer notre scène locale, allant jusqu’à mettre en nomination Manu Militari dans la catégorie Auteur ou compositeur de l’année aux côtés de Karkwa, Malajube, Thomas Hellman et Pierre Lapointe. Comme les ventes d’albums entrent en ligne de compte afin de déterminer le gagnant, Manu n’a pas beaucoup de chance face à Lapointe, mais tout de même, on parle d’une reconnaissance méritée pour le jeune rappeur.
Autre signe encourageant (en plus du fait que l’ADISQ ait tenu tête à Véro), Malajube compte plus de nominations (6) que Kaïn (5), qui pourtant, a vendu nettement plus de disques que notre chouchou alterno.
Preuve d’une ouverture de l’ADISQ face aux musiques émergentes, Manu Militari se trouve en lice pour le Félix décerné à l’auteur ou compositeur de l’année. photo: Jimmy Hamelin |
Même l’Autre Gala, présenté lundi dernier par ARTV, avait des allures de GAMIQ (ou MIMI, à vous de choisir), alors que Navet Confit, Les Dales Hawerchuk, Avec Pas d’Casque, Réal V Benoit, Atach Tatuq, L’Assemblée, Manu Militari, Sir Pathétik, Taktika, Ghislain Poirier, Stephen Beaupré, Monsieur Max, Plaster et Polémil Bazar se trouvaient en lice pour remporter un Félix.
L’ADISQ rejoint ainsi les Francofolies, devenant une autre structure importante de notre grande industrie musicale à reconnaître pleinement l’existence de deux réalités distinctes: l’une commerciale, l’autre alternative. Bon gala.
LE SALON DE LA MUSIQUE INDÉPENDANTE DE MONTRÉAL
Le BAM (Bazar Alternatif de Montréal) s’est transformé cette année en SMI (Salon de la Musique Indépendante de Montréal) et se tiendra les 25 et 26 novembre prochains au Café Campus. Pour ceux qui l’ignorent, le SMI est l’endroit idéal pour établir des contacts et discuter avec les intervenants de la scène locale, puisque labels, équipes de gérance, distributeurs, médias et producteurs y tiennent tous des kiosques d’information sous un même toit. Même les groupes peuvent s’y installer. Vous pouvez réserver votre kiosque les deux jours pour 100$. Ces fonds serviront, en majorité, à payer la promotion de l’événement. Information: www.smimontreal.com. Des showcases y seront aussi organisés. Pour y participer: www.rocq.org/showcases.html.
ÉCHOS DES LOCAUX
-Tout comme Priestess et Mobile, Ghislain Poirier voit l’une de ses pièces reprise par la firme de jeux vidéo Electronic Art. Paru sur l’album Breakupdown, Mic Diplomat feat. DJ Collage apparaît dans le jeu NBA LIVE 07. Ghislain récidive d’ailleurs avec sa soirée Bounce le Gros V. 12 le 28 au Zoobizarre. Il partagera les platines avec Figure8, DJ pour Omnikrom.
-Tout juste lancé aux États-Unis, l’album Trompe-l’oeil de Malajube a reçu une note de 8.2 sur le réputé site Pitchforkmedia.com, soit un résultat supérieur à celui obtenu par les dernières parutions des Stills et des Dears.
CONSEILS CONCERTS
-Créé pour favoriser la carrière internationale de groupes d’ici, M pour Montréal accueillera cette fin de semaine une délégation de programmateurs oeuvrant pour différents festivals étrangers (Allemagne, Angleterre, Danemark, Hollande, Suède et Norvège). Si l’événement s’adresse avant tout aux gens de l’industrie, le public peut s’inscrire à un atelier visant à informer les artistes sur l’univers musical au Royaume-Uni. La rencontre aura lieu le lundi 30 octobre en après-midi (inscriptions: [email protected]). En soirée, vous pourrez également assister aux concerts de Champion, Taima, Galaxie 500, The Lovely Feathers, The Mission District, The Besnard Lakes et Patrick Watson au Green Room et au Main Hall, deux salles voisines où les groupes joueront en alternance.
-Mon coup de coeur local du dernier Pop Montréal, Uberko, se produira le 28 au Quai des Brumes avec Creature.
-Formation country, Les Batteux-Slaques lance leur album Ça sonne le cul le 31 au Verre Bouteille.
Disque Local
Jesus and the Headliners
Theocracy
(Roots Rock records / Indépendant)
Plutôt comiques ces Jesus and the Headliners. En fait, avec leur penchant punk et leur manière de mordre dans leurs refrains accrocheurs, les Montréalais rappellent Sum 41. Mais Jesus ne donne pas dans le pop punk, le trio préfère explorer un rock musclé non loin des déflagrations de Bionic. La formation donne surtout l’impression d’avoir pigé la recette exacte d’une bonne chanson, sans pour autant sombrer dans des avenues trop commerciales. Qu’elles soient rock ou même hip-hop, puisque le maxi offre aussi deux titres des Gatos Locos (projet rap du trio), leurs compositions témoignent d’un sens inné de la mélodie. Il en va de même pour la réalisation du compact, Jesus and the Headliners sait autant rendre l’agressivité d’une guitare électrique que la chaleur retrouvée dans un beat hip-hop servi sur un air latin. Il faut dire que le guitariste et réalisateur Ryan Battistuzzi oeuvre au sein du combo, ce qui ne nuit certainement pas. Le groupe a même l’audace de se lancer dans une reprise anglophone de Y’a rien à faire des Breastfeeders. En concert le 28 octobre avec Dutch Oven à l’Escogriffe. 4/5