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DÉBAT INTERGÉNÉRATIONNEL
Depuis deux semaines, les quotidiens montréalais font leurs choux gras des opinions lancées par deux génies de la chanson québécoise. Le premier, jadis aussi intelligent que Beck musicalement, et le second, celui même qui redonna soif de musique francophone à une cohorte d’ados qui ont acheté légalement leurs premières bières dans les années 90.
Que Charlebois et Leloup attaquent la scène émergente, dénonçant les textes sans profondeur de certains groupes et artistes en vogue, n’a rien de bien scandaleux. Ils ont droit à leurs opinions, comme les gars de Karkwa ont le droit de remercier leurs mères par soir de gala.
Si les débats intergénérationnels semblent inévitables (Victor-Lévy Beaulieu l’a généré en littérature, Lise Payette en télé), c’est la manière dont ils se terminent qui déçoit. Musiciens de la scène émergente, vous n’avez même pas eu à lever le petit doigt. Vous êtes, en ce moment, si intouchables qu’une ribambelle de chroniqueurs culturels de bon goût vous ont défendus, traitant parfois même vos assaillants de mononcles déconnectés. Pour les observateurs qui possèdent une vue d’ensemble de la scène musicale québécoise, il est facile de monter aux barricades en votre nom, car comme eux, je ne crois pas qu’on puisse généraliser comme l’ont fait Charlebois et Leloup. Mais pourquoi balayer sèchement leurs propos?
Aujourd’hui, le débat est terminé parce que les "méchants" ne veulent plus commenter l’histoire. À lire les écrits de certains chroniqueurs, je les comprends. On vient ainsi de clore une discussion qui aurait pu être profitable à la musique québécoise. Imaginez si Dany Placard, Philippe B, Xavier Caféïne, Ève Cournoyer et Manu Militari, qui se mouillent en écrivant des textes de qualité, s’étaient unis pour répondre aux attaques sans traiter personne d’arriéré.
Imaginer si les Navet Confit ou Malajube (les gars doivent bien avoir quelque chose à dire si on leur enlève la pression des caméras et du million de personnes qui les regardent en direct) s’étaient levés pour expliquer qu’ils ne s’inscrivent pas dans une tradition de chansonniers. Qu’ils proviennent en revanche d’une lignée plus anglo-saxonne, courant où la musique les accrochait avant tout, et où la langue n’était comprise que par bribes; ce qui expliquerait au passage les collages d’images retrouvés dans leurs textes.
Connaissant l’appétit des médias pour les gens d’opinion, la relève aurait obtenu la même couverture que celle accordée à Charlebois et à Leloup. Nous aurions au moins eu l’impression d’avoir un débat constructif. De faire avancer les choses en créant un pont intergénérationnel.
ÉCHOS DES LOCAUX
-Musiciens, vous avez jusqu’au 31 janvier 2007 pour vous inscrire à la 25e édition du Festival en chanson de Petite-Vallée, parrainée par Daniel Boucher. (www.festivalenchanson.com)
-Le jeu vidéo Guitar Hero 2 vous glisse dans la peau d’un guitariste débutant sa carrière dans un bar miteux pour la conclure sur la grosse scène du Vans Warped Tour. The X-Stream de Voïvod figure parmi les pièces que vous devrez maîtriser sur votre six-cordes électronique.
MUSIQUE GRATUITE
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| The Mockin’Birds lance son premier disque le 21 novembre au Divan Orange à 18 h. photo: Stéphane Boulianne |
The Mockin’Birds (myspace.com/themockinbirds)
Originaire de Chicoutimi, les Mockin’Birds donnent dans un rock "sixties" mod. Le genre de groupe qu’on retrouve sur les fameuses compilations Nuggets lancées par le label Rhino. Ils souligneront le lancement de leur premier disque, Rockin’ At Midnight, le 21 novembre au Divan Orange dès 18 h.
CONSEILS CONCERTS
–Numéro#, Ghislain Poirier (D.J. set), Guillaume & the Coutu-Dumonts, Aflyisonthewall (D.J. set), Donzelle et un invité surprise très spécial participeront au prochain Saboteur Ball le 17 novembre à la Sala Rossa.
–Dandi Wind, Ark (France), The Mole, Les Cerveaux Lents (France), Mossa et Gloomy seront de la soirée Choco-Électro le 17 à la SAT (chocolats gratuits).
-Décidément, les fans d’électro devront faire des choix puisque Frigid, qui vient de lancer un album de compositions, jouera aussi le 17 avec Die Coroner et Pornorobo au Main Hall.
–Jérémi Mourand sera à l’Alizé le 19.
-La formation punk Twenty2 lance son nouvel album Defective le 23 à L’Hémisphère Gauche.
DISQUE LOCAL
Nathasha
Au Cocktail de la Bête
(Indépendant / Local)
À force d’oser comme ils le font sur ce premier album complet, les membres de la formation pop acidulée Natasha finiront bien par mettre le doigt sur la formule gagnante, celle qui les guidera vers une reconnaissance locale. Qu’elles passent par des grooves à la Stereolab, un bon funk cuivré, une tendance électro-classique ou un esprit rock plus éclaté, les compositions du groupe présentent un effort mélodique (échange de voix gars / filles) et un goût du risque parfois payant, mais tout de même à double tranchant. Si on grimace en entendant les voix sur Ô Maman, on craque pour Ski de fond et air pur, Mississippi Transformer Blues et Pas de bourrée. Natasha progresse, et de belle façon. En concert le 22 novembre à l’Escogriffe. 3.5/5