SOPREF, Polémil Bazar, Les Georges Leningrad, Roi Heenok, Francouvertes, Le Centre culturel Mile End, Gatineau

LA SOPREF: SAINE ET SAUVEVéritable secret de polichinelle, la précarité financière de la SOPREF a officiellement été confirmée en février dernier, lorsque l'organisme lançait son cri d'alarme: si elle ne recevait pas l'aide gouvernementale sollicitée rapidement, elle devrait vivre une deuxième restructuration en un an, une nouvelle réorganisation qui aurait cette fois raison de sa branche LOCAL Distribution.Plus de peur que de mal, le gouvernement provincial a enfin débloqué des fonds, et un chèque d'un montant de 75 000 $ émis par la SODEC est atterri vendredi dernier dans la boîte aux lettres de la SOPREF, sauvant LOCAL et ses 400 groupes qui auraient vu leur album retiré des bancs des disquaires faute de distributeur. "Le 75 000 $ couvre la moitié de notre dette", explique Martine Groulx, directrice générale de la SOPREF. "C'est donc dire que nous rembourserons en partie nos créanciers, soit majoritairement les groupes signés sous LOCAL qui n'ont pas reçu de redevances. Mais nous ne pourrons pas les rembourser en totalité tant que Musicaction, qui a aussi consenti à aider la SOPREF, ne nous donnera pas le 75 000 $ manquant. Le bailleur de fonds le fera, mais en étalant ses paiements sur une période de trois ans." Si les groupes sous contrat avec LOCAL devront attendre encore un peu avant de recevoir la totalité de leurs redevances, le distributeur émettra une quantité impressionnante de chèques d'ici la mi-avril. Musiciens, à votre tour de surveiller votre boîte aux lettres.oooCHRONIQUE NÉCROLOGIQUE: LA MORT DE GEORGES ET POLÉMILPolémil Bazar (2000-2007)Après qu'il eut gagné le Félix de l'Album alternatif de l'année en 2004 pour Chants de mines, plusieurs voyaient Polémil Bazar parti pour la gloire, surtout qu'une entente avec Tacca Musique permettait ensuite au groupe de lancer son troisième compact, Avale ta montre, avec tout l'effort promotionnel nécessaire. Trois ans plus tard, les choses ne se sont malheureusement pas passées comme prévues pour la formation festive qui annonçait, il y a deux semaines, sa séparation par voix de communiqué: "Inutile de sombrer dans la mélancolie puisque chaque bonne chose a une fin et que dans notre cas, la fin de l'histoire sera nécessairement le début de plusieurs autres." La disparition de Polémil est un dur coup porté à la scène festive-manouche-tzigane québécoise qui en arrache depuis qu'elle a atteint des sommets de popularité au début des années 2000.Les Georges Leningrad (2000-2007)Avec la parution attendue de leur troisième album, Sangue Puro, sur Dare To Care l'automne dernier, les Georges Leningrad semblaient aussi bien en selle sur les rails du succès. Moins de sept mois plus tard, le glas sonne pour ce trio rock pétrochimique expérimental. "Nov 2000 – Mar 2007 ——– ALEA JACTA EST. Lorsqu'il y a un an, Monsieur Georges a rossé mon épouse et que j'étais étendu par terre saoul comme un totol, est-ce que je ne souffrais pas? Permettez, chers admirateurs, vous est-il arrivé quelquefois… hum… eh bien, mettons d'avoir à disparaître?" peut-on lire sur le MySpace des Georges. Pas très clair tout ça, mais un coup de fil chez Dare To Care nous a permis de confirmer la triste nouvelle. Notez cependant que les Georges livreront un concert d'adieu en juin lors du Suoni Per il Popolo. En attendant, vous pouvez apercevoir la chanteuse claviériste Poney P sur scène avec sa nouvelle troupe Les Enfants sauvages. Idem pour le batteur Bobo qui évolue avec Les Cerises sauvages, duo parfois en spectacle dans les couloirs du métro.oooCONSEILS CONCERTS-Le controversé rappeur Roi Heenok lance son mixtape Roi Heenok Cocaïno Rap Musique CD Mixé Styles Libres Exclusifs lors d'un concert avec Manu Militari le jeudi 29 mars au Club Soda. Portes à 22h.-L'équipe du Petit Campus affrontera celle de Chez Baptiste lors de la demi-finale de la saison 2006 / 2007 de la Ligue d'improvisation musicale de Montréal le 29 au Petit Campus.-Peter Paul Groupe de rock lance son premier album lors d'un concert gratuit à 21h au Café Chaos le 30.-La dernière soirée des préliminaires des Francouvertes mettra en vedette Sagacité, Deya et NulSiDécouvert le 2 avril au Lion d'Or. Notons que les Émilie Proulx, Caroline d'été, Labess, Anique Granger, Mimosa et JohnE-5 sont déjà assurés d'une participation aux demi-finales.-Artiste folk mélancolique ayant fait paraître son premier album, À la dérive, il y a quelques semaines, Le Citoyen montera sur les planches du Quai des Brumes le 3 avril.-Le Centre culturel Mile End, comprenant le Main Hall et le Green Room, célèbre son troisième anniversaire cette fin de semaine. Frigid (live) et Automelodi (ex-Echo Kitty) s'y produiront le 30, Royal Mountain Band, Kill the Lights et Famous Lovers, le 31, et les Stills y livreront un concert intime le 1er avril avec Chinatown.oooGatineau L'Intégralll (La Douve / Indépendant)<img src="http://media.voir.ca/_images/montreal/2113/texte/mu_loc_gatineau_2113.jpg" align="left" alt="" />Si les prestations de Gatineau sont parfois en dents de scie, tantôt explosives tantôt plus expérimentales théâtrales moins efficaces, le quatuor hip-hop mené par le rappeur Séba frappe dans le mille sur compact. Les grooves électro drum & bass, les mélodies accrocheuses et les textes bien foutus des pièces Le Gros, Alcool et Set carré font de ce maxi un disque accrocheur, où Gatineau prouve toute son authenticité. On ne cherche pas l'ambiance club américaine ni l'esprit slam européen. Fier d'être Québécois, Gatineau explore avec brio différentes formes et dynamiques de compositions. Ajoutée à la plume poétique de Séba, cette propension rappelle le côté éclaté et imprévisible de Lucien Francoeur. Gatineau actualise d'ailleurs le Freak de Montréal en fermeture d'album. Le 29 mars à la Sala Rossa avec Caniche Hara-Kiri et L'Ensemble Kessdjan. 4/5

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4 commentaires

Dans le monde musical, il faut souvent des années et des années d’effort et de persévérance avant de connaître le succès. Pour d’autres, il arrive qu’en un seul hit et la carrière est lancée. Mais, ce qu’on oublie, c’est que faire partie d’un groupe c’est exigent: les tournées, la vie en troupe, les répétitions, l’écriture, la bonne entente…bref, c’est pas évident.

Polémil en est un bon exemple. Ils ont eu beaucoup de « push » comme on dit dans ce domaine mais ils se sont brulés avant même de récolter ce qu’ils ont semé. À partir de là, paf, on se sépare. Certains vont essayer des carrières solo, d’autres vont se réorienter. C’est du déjà vu.

Polémil Bazar nous offrait une musique unique, festive et délirante à souhait. Les musiciens poussaient allègrement l’exploration loin des sentiers battus. Leurs rythmes de fanfare et textes vitriolés ont su en ravir plus d’un mais, malheureusement, la voie qu’ils ont choisie coïncidait rarement avec les attentes dites populaires.

Lorsque les tournées couvrent à peine les frais, qu’année après année, le musicien doit chercher ailleurs qu’en son art sa pitance quotidienne, il n’est pas étonnant de voir des gens de talents baisser les bras.

Aujourd’hui, les Polémils abdiquent. Demain, d’autres les suivront. Faut-il en conclure qu’hors de l’académie des stars, il n’y a point de salut ? Quel triste constat !

Habituellement, dans la catégorie du : «disque local», Gatineau est l’un, des plus beaux exemples de la relève. Le groupe pour l’instant, n’appartient à aucune catégorie, c’est très bien ainsi. On n’aura pas l’occasion, de pouvoir les répertorier dans un genre spécifique. Il pourra, se permettre d’expérimenter. Déjà, que l’on parle d’une plume très poétique, cela me plait! J’ai écouté, quelques brefs démos, qui ma foi, me semblent très bons. Il faut dire, que j’ai un parti pris, pour tout ce, qui se fait chez nous. Et Gatineau, fera son chemin! Bonne chance!

Les Georges sont morts.
Seule consolation; y’a un paquet de nouveaux groupes qui sonnent exactement comme eux ailleurs au Québec.