Avion, Placard et Hudon, Francouvertes 2007, Gala MU 2007, Finale LIMM, Le Nom, El Motor, Le 24e anniversaire des Foufounes Électriques
Musique

Avion, Placard et Hudon, Francouvertes 2007, Gala MU 2007, Finale LIMM, Le Nom, El Motor, Le 24e anniversaire des Foufounes Électriques

AVION, PLACARD ET HUDON

La sensation d’être collé à son siège lorsque l’avion prend son élan, juste avant de grimper dans les airs, est grisante. À ce moment, et lors de l’atterrissage, l’utilisation d’un lecteur mp3 est interdite. Quelles sont les chances que le champ magnétique d’un bidule gros comme une carte de joueur d’hockey affecte la santé d’un immense oiseau de fer, je l’ignore, mais mieux vaut ne pas courir le risque. Nous sommes le mercredi 25 avril, et American Airlines m’amène en Louisiane pour couvrir un festival à Lafayette, loin de la scène locale, de la finale des Francouvertes, du Gala MU et de la finale de la Ligue d’Improvisation Musicale de Montréal.

Manière de rester branché avec la maison, dix minutes après le décollage, l’album de Carl-Éric Hudon et Dany Placard joue finalement dans mes oreilles. Une trame sonore country-folk idéale pour entreprendre le voyage vers les bayous et se préparer à vivre en Cajun de l’an 2000, comme le chante Faulkner.

La galette fait 12 chansons pour un total de 29 minutes. Vous comprendrez que, comme sur ses récents disques, Placard y livre quelques courts interludes instrumentaux et ambiants. Hudon a d’ailleurs suivi ses traces, lui qui en signe deux. Autrement, Dany nous parle d’exode, de star du western, de vivre au soleil et de parcourir les plaines à dos de cheval pour livrer de la dope! "J’imagine qu’à l’époque de la contrebande d’alcool, les livraisons, s’il y en avait, devaient se faire à cheval, me racontait le cow-boy du Saguenay. J’ai imaginé un gars qui, chaque soir, fait sa run chez ses clients, seul dans l’noir en trottant à la même vitesse. Je trouve que l’utilisation du cheval appuie encore plus le rôle principal du pusher: te procurer un p’tit moment d’évasion."

Pour sa part, Hudon reste aussi fidèle à lui-même. Toujours mélancolique, il nous sert la nostalgique Repentigny et enchaîne avec des histoires d’amour à sens unique. "Mettons les choses au clair, je ne suis pas malheureux, m’expliquait-il récemment. C’est dur à chanter, le bonheur, surtout si on a horreur du style rythmique 2/4 à la française. Avant, j’écrivais par urgence, et le bonheur, c’est pas urgent. C’est doux et calme, ça apaise. Le triste, l’angoisse et les autres, faut les sortir du système au plus vite. Mes prochaines chansons devraient être un peu moins unidimensionnelles."

Un peu comme sur son premier disque complet, Les Tempêtes que l’on avale, Carl-Éric semble au départ inoffensif, un peu trop plaintif, mais la mélancolie de ses compositions finit toujours par séduire à l’usure. Une mélancolie à l’image de celle sentie chez Michel Rivard, à qui Hudon fait parfois penser. "Il ne m’a pas influencé parce que je ne l’ai pas beaucoup écouté. Pour moi, c’est le gars qui chante Le Phoque en Alaska, un gros morceau de la chanson québécoise, mais sans plus."

Même si Rivard a toujours produit de grands disques, tu devrais tendre l’oreille au Goût de l’eauet autres chansons naïves, Carl-Éric. Il sonne moins années 80 qu’Un trou dans les nuages et s’avère plus indispensable que ses deux derniers. D’autant plus que Rivard est aussi l’exemple tout indiqué d’un Québécois qui a foutrement bien transposé le bonheur en chansons sans sonner quétaine.

Histoire de célébrer la sortie de leur album, Dany Placard et Carl-Éric Hudon se produiront le jeudi 10 mai au Lion d’Or. C’est justement lors de leur premier concert commun qu’est venue l’idée de cette collaboration. "J’avais ben tripé avec Carl, et un coup ben chaud, un de ses chums, qui a accès à un studio, m’a demandé si je voulais aller taper avec lui juste pour le trip, se souvient Dany. J’ai regardé Carl et je lui ai dit: "On y va tous les deux et on checke après si on peut faire quelque chose avec ça."

Imprimé à environ 500 copies, le quelque chose baptisé Hudon-Placard sera en vente lors du concert, chez quelques disquaires indépendants et via Internet.

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ET LES GAGNANTS SONT…

Francouvertes 2007

Mimosa a remporté la finale 2007 des Francouvertes… Étant membre du jury qui a laissé le groupe se faufiler jusqu’en finale, finale dont j’étais absent d’ailleurs, je ne peux pas vraiment critiquer, mais depuis deux ans, le groupe gagnant des Francouvertes est formé de quatre ou cinq musiciens d’expérience, bien établis sur la scène, jumelés à une chanteuse exubérante et charismatique. Annie de Ma blonde est une chanteuse (2006) était entourée des membres du Karlof Orchestra, et Ines Talbi évolue au sein de Mimosa avec Antoine Gratton, des membres d’Afrodizz, des G-Strings de Champion et le batteur de Yann Perreau. Une situation qui rend plusieurs observateurs perplexes…

Gala MU 2007

Manu Militari est sorti grand gagnant du Gala Montréal-Urbain qui se déroulait samedi dernier aux Saints. Il a remporté les honneurs dans les catégories Meilleur album francophone (pour Voix de fait) et Artiste de l’année, alors que Kartel Film s’est vu remettre le trophée du Meilleur vidéoclip pour L’Empreinte, toujours du même Manu. Notez que L’Assemblée est reparti avec la statuette du Meilleur groupe et que GunDei a mis la main sur celle du Disque anglophone de l’année. Liste complète des lauréats au www.galamu.com.

Finale LIMM

Formée de J-F Lemieux, Chafiik, Guido Del Fabro, Sébastien Croteau et Patrick Landry, l’équipe du Café Campus a remporté, le jeudi 26 avril, la finale 2007 de la Ligue d’Improvisation Musicale de Montréal par la marque de 8 à 7.

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CONSEILS CONCERTS

Le Nom et El Motor se produiront au Quai des Brumes le jeudi 3 mai.

– Dans le cadre de leur 24e anniversaire, les Foufounes Électriques présentent l’Attaque locale, une série de concerts gratuits. Les Chiens, Band de Garage et La Descente du Coude y joueront le 6 mai. Omnikrom, Numéro# et DJ Figure 8 y participeront le 9 mai.