<b>RETOUR: OMNIKROM/NUMÉRO#, LE 9 MAI, AUX FOUFOUNES ÉLECTRIQUES</b><p>Trente minutes avant le concert donné par <b>Omnikrom</b> et <b>Numéro#</b> aux Foufounes Électrique, une file d'attente s'étendait le long de la rue Sainte-Catherine pour se rendre à l'est de De Bullion, jusqu'au stationnement où personne n'oserait garer sa Porsche pour la nuit. En quatre ans de chronique scène locale, jamais je n'avais vu pareil attroupement aux Foufs pour un groupe montréalais. <p>Une fois dans la salle remplie à pleine capacité, le constat en crevait les yeux: les deux groupes, sous contrat avec le label Saboteur, ont entamé leur fameux <i>cross-over</i>. Celui qui leur permettra de se détacher de la scène émergente et d'atteindre un public plus vaste. Car pour une des premières fois de leur carrière, ils jouaient devant un public différent. Une foule plus participative que celle aperçue lors de leurs précédents concerts -il suffisait à <b>Jérôme Rocipon</b> (Numéro#) de danser à la Justin Timberlake et à <b>Linso Gabbo</b> (Omnikrom) de lever son chandail pour soulever les cris de la foule.<p>On se posait d'ailleurs des questions sur l'avenir d'Omnikrom et Numéro#. Dès 2005, un cyber bouche à oreille, en provenance de blogues et du site <i>Myspace</i>, s'était développé au sein d'une bande de mélomanes branchés, constituant essentiellement leur public. Qualifiés de "scenesters", ces spectateurs assistaient à chacune de leurs performances. Et puisque tout ce qui monte rapidement finit par redescendre aussi rapidement, plusieurs y voyaient une mode éphémère. Surtout que les deux groupes misent sur une pop accessible, de plus en plus commerciale, et non sur une profondeur musicale, souvent gage de longévité. Précisons: les deux premiers maxi d'Omnikrom témoignent bel et bien d'une recherche sonore avec leurs rythmes électro parfois très lourds (<i>Achète-moi</i>, <i>Brille brille pour vous</i>). Mais à l'écoute du disque complet <i>Trop Banane,</i> lancé il y a quelques jours, on sent cette recherche reléguée au second plan; tout comme sur le dernier TTC<b></b> d'ailleurs, où les Français ne font que répéter leur formule club dansante accrocheuse et laissent leur surprenante symbiose voix/rythmes au vestiaire.<p>Est-ce que le succès d'Omnikrom et Numéro# sera éphémère? Au sein de la scène branchée montréalaise, la chose reste possible, mais les deux combos évoluent maintenant dans une autre ligue. Sous des cieux où leur pop n'est plus appréciée pour son ironie, mais prise au pied de la lettre par des habitués de Musique Plus et des grandes stations de radio FM. Des gens nourris aux hymnes ravageurs de Timbaland, Pharrell Williams et Justin Timberlake. Cette nouvelle horde de fans permettra peut-être aux gars d'Omnikrom de réaliser leur rêve: devenir riches. O.K., pas millionnaires, mais disons à l'aise financièrement pour un an, deux tout au plus.<p>"On a constaté le phénomène lors du dernier spectacle au Zoobizarre en février, où on a commencé à carter les spectateurs à l'entrée, ce qu'on n'avait jamais fait avant", m'expliquait <b>Frederic Berthiaume-Gabbino</b> de Saboteur.<p>Déjà numéro un au palmarès franco de Musique Plus, leur collaboration <i>Chewing Gum Fraise</i> pourrait bien devenir le succès de l'été. Suffit simplement que les radios commerciales comprennent le phénomène et se décident à inclure la pièce à leur programmation. L'explosion sera alors éminente.<p>ooo<p><b>CONSEILS CONCERTS</b><p>-<b>Paul Cargnello</b> interprétera les pièces de son dernier album, <i>Brûler le jour</i>, le jeudi 17 mai, à l'Alizé.<p>-Formé de <b>Marc Vaillancourt</b> (B.A.R.F.), <b>Pat Gordon</b> (Ghoulunatics), <b>Philippe Mius d'Entremont</b> (Maruka) et <b>Michel Langevin</b> (Voïvod), <b>Les Ékorchés</b> transposeront les pièces métal acoustique de leur album éponyme, le 20, aux Foufounes Électriques, lors de la série de concerts gratuits l'Attaque Locale. Lire notre entrevue au <i><a href="http://www.voir.ca." target="_blank">www.voir.ca.</a></i><p>-Après la fermeture de leur boutique de disques rue Rachel en décembre, Les Anges Vagabonds reprennent tranquillement du poil de la bête. Les propriétaires, <b>Serge Paradis</b> et <b>Michèle Méthot,</b> s'affairent au réaménagement de leur site web (<i>angesvagabonds.com</i>), devenu une boutique en ligne, et organisent leur quatrième Cabaret des Anges, le 24 mai, au Lion d'Or. <b>Camionnette</b>, <b>Frank Martel</b> et <b>l'Ouest Céleste</b>, <b>The Blue Seeds</b>, <b>Vander</b> et le <b>Bass ma Boom in dub</b>, <b>Peter Paul Groupe de Rock</b>, <b>Mononc' Serge & les Accommodements Raisonnables</b> et <b>Jérémi Mourand</b> participeront à la soirée.<p>-Le groupe rock <b>Dilemme</b> sort de sa tanière pour se produire avec <b>Bazou</b> et <b>Fred Belley</b>, le 24 mai, au National.<p>ooo<p><b>DISQUE LOCAL</b><p><b>Les Goules<br /><i></b>Les Animaux</i><br />(P572 / LOCAL)<p><img src="http://media.voir.ca/_images/montreal/2120/texte/mu_loc_goules_2120.jpg" align="left" alt="" />Après les débuts fracassants de leur premier disque éponyme, incluant les succès <i>Crabe</i>, <i>Biker</i> et <i>Ville</i>, <b>Les Goules</b> sont passés inaperçus avec leur deuxième galette, <i>Memories,</i> lancée en 2005. Les revoici avec <i>Les Animaux</i>, un compact rock aux accents métalliques toujours aussi marqué par le côté lubrique et le grand sens mélodique de la formation de Québec. Ces vampires femelles des légendes orientales (NDLR: définition du mot "Goule" dans <i>Le</i> <i>Petit Robert</i>) s'aventurent même ici dans une longue pièce de 30 minutes expérimentale, où le chanteur <b>Keith Kouna</b> nous ordonne de nous cacher dans nos "bonnegalows" ou de nous transformer en caniche et d'honorer nos papas! Bizarroïde, quoique accessible. Le 25 mai, aux Foufounes Électriques. 3.5/5 <p>
Plusieurs groupes de musiques sont frappés tôt ou tard par ce que j’appelle le syndrôme du trapeziste. Ils se demandent s’ils doivent garder leur musique underground pour plaire aux fans de la première heure afin de se garantir un noyau solide de fans inconditionnels, ou bien s’ils doivent tenter le grand saut vers le commercial afin de se faire connaître d’un maximum de gens, ce qui implique le risque d’être la saveur du mois et de tomber rapidement dans l’oubli.
Une fois le saut effectué, il n’y a pas de retour en arrière possible et la prouesse s’effectue sans filet.
Mis à part quelques rares exceptions, il me semble que la plupart se sont cassés la gueule. Mais bon, quand votre ambition est d’être un (futur) milionnaire, j’imagine que vous devez tenter la prouesse, coûte que coûte. En espérant que le public embarque dans votre mise en scène.
Je n’ai qu’un mot à dire aux gars d’Omnikrom : merde!
L’équation selon laquelle ce qui a du mérite musicalement, ou en art de manière plus générale, ne devrait surtout pas plaire à trop de gens est passablement agaçante. Comme si le succès ne pouvait aller que de pair avec la nullité! Cela pourra bien sûr consoler tous ces artistes qui ne vont nulle part, qui plafonnent dans les bas-fonds, mais le fait de végéter ne signifie aucunement que ce soit parce que le produit est trop bon, hors de portée de la masse inculte… Peut-être est-ce tout simplement parce que le produit est mauvais.
À l’inverse, il s’avère tout aussi ridicule de rejeter péremptoirement du revers de la main tout ce qui obtient beaucoup de succès. Certaines nullités connaissent effectivement un succès immense – mais cela est également le cas de trucs véritablement remarquables. Olivier Robillard Laveaux nous parle cette fois de groupes ayant entamé leur « cross-over », qui tentent de rejoindre un plus vaste public en étant plus accessibles. Puis, le chroniqueur commente que cela pourra peut-être les rendre « à l’aise financièrement pour un an, deux tout au plus. »
Parce qu’on se sera « abaissé » à se rendre un peu plus populaire? Et le talent, dans tout ça, on en fait quoi? Si on en est dépourvu, on ne fera qu’un beau feu de paille, probablement. Mais pour quelqu’un de doué et à son affaire, la qualité du produit pourrait fort bien aller en augmentant. Et le succès durer fort longtemps.
Amateurs de musique lourde… Le groupe Dilemme a toujours donné dans le métal francophone et était disparu de la scène locale depuis quelques temps. De bons musiciens, les clichés contournés les plus souvent possible et une voix particulière qui détonne du paysage FM. Chuck, Michel… bonne réunion.