Ipod Battle, Patrick Watson, Les Frères Goyette, Sas-31, Cobna, Les Sainte Catherines, Trip the Off
IPOD BATTLE, PREMIER ANNIVERSAIRE
Nées à Paris, les soirées iPod Battle gagnaient rapidement le coeur de la scène locale il y a un an, anniversaire célébré le 26 mai au Studio du Musée Juste pour rire. Depuis le premier iPod Battle montréalais, une dizaine d’événements du genre ont fait salle comble dans la Métropole, sans compter les multiples soirées dérivées où l’on a repiqué le concept en l’adaptant à toutes les sauces (K7 Battle, Vidéo Battle, Vinyle Battle).
Mais ces compétitions où deux D.J. se lancent la balle, faisant jouer à tour de rôle leurs pièces assassines, ne datent pas d’hier. Vers la fin des années 50 naissait en Jamaïque les Sound System Clash, où plusieurs discothèques mobiles s’installaient dans un champ pour déterminer les meilleurs D.J. de la place. Aujourd’hui, plusieurs grandes villes du monde organisent ces compétitions. "Dans l’univers des Sound System, il n’est pas rare qu’un D.J. demande même à un artiste de réenregistrer un de ses succès, mais avec des paroles différentes vantant les mérites du D.J. et discréditant ses adversaires", m’expliquait Richard Lafrance, de l’émission Basses Fréquences diffusée sur les ondes de CIBL 101,5 FM le samedi à 20 h 30.
Pour avoir discuté avec Plastik Patrik, champion du iPod Battle, chapitre de Montréal, qui défendra son titre samedi, cette stratégie n’est pas encore envisagée chez les rois des lecteurs MP3. "Pour gagner, il faut avant tout considérer chaque chanson comme un coup de poing, explique-t-il. Ce n’est pas un DJ set où tu peux prendre 30 minutes pour tâter le terrain et saisir ce qui fera danser la foule… L’important, c’est qu’une pièce soit reconnaissable à ses 10 premières notes. Il faut oublier les pièces avec intro de 30 secondes. Il faut aussi tenir le rythme. Si ton adversaire fait jouer du Metallica, garde ton hymne pop à la Madonna pour plus tard."
Les équipes S.L.U. Records (Toronto), Sharp à l’Os (Figure 8 d’Omnikrom et L’Étiquette), Jokers of the Scene (Ottawa), Lesbians on Ecstasy, Pony Up!, Finger on the Pulse (New York) et l’Équipe – pas si – Mystère (formée du rappeur Subtitle) tenteront de battre Plastik Patrik samedi. Et puisque la performance scénique compte presque autant que la sélection musicale, Lisa J. Smith de Pony Up! demandera l’aide de sa soeur de 14 ans! "Elle va venir danser sur scène avec une de ses amies. Ça va pogner, c’est certain."
"Moi, je prévois apporter des shooters de Windex pour tout le monde", me racontait DJ Lynne T des Lesbians on Ecstasy. Elle passait d’ailleurs la semaine à transférer ses vinyles dans un lecteur MP3 prêté par un ami. "Je crois que je suis trop "vieux jeu" pour ce genre de compétition!"
IPod Battle premier anniversaire, avec une prestation de (((((Claass))))) (membres de We Are Wolves et Jordan Dare) à la mi-temps, le 26 mai au Studio du Musée Juste pour rire.
ÉCHOS DES LOCAUX
Patrick Watson se produira le 6 juin dans un loft du Vieux-Montréal lors d’un concert intime organisé au profit du Festival de Musique Émergente en Abitibi (FME). Les billets, disponibles au coût de 100 $, peuvent être réservés au [email protected] ou au 1 877 797-0889. Le prix peut paraître élevé mais la cause est noble. La cinquième édition du FME se déroulera du 30 août au 2 septembre 2007.
CONSEILS CONCERTS
– Rendez-vous au bandeapart.fm pour consulter la page artiste des Frères Goyette. Vous y trouverez des entrevues cocasses avec les membres de cette famille d’habitants bons vivants qui lançait l’album Minimiser les dégâts il y a quelques semaines. Le groupe se produit le 25 mai au Café Chaos.
– Sas-31, Scream Elliott, Peter Paul Groupe de Rock et In’n’outs se produiront le 25 à la Sala Rossa.
– Cobna offrira quelques chansons de son plus récent album Garde un oeil ouvert au Café Chaos, le 26. Il y partagera la scène avec Treizième étage, Chemistry, BMC, D-Track et Kalibre.
– Les Sainte Catherines, Fifth Hour Hero et Dirty Tricks enflammeront les Foufounes Électriques le 30 lors de la dernière soirée de la série de concerts gratuits L’Attaque Locale.
DISQUE LOCAL
Trip the Off
Street Music
(Clark St. Records / Indépendant)
Il y a 10 ans, déménageait à Montréal Kristin Daniel, leader de la formation ska-punk-reggae-dub Trip the Off. En une décennie, le groupe (dont fait aussi partie Lorraine Muller des Kingpins) a appris à parfaitement doser ses influences jamaïcaines et britanniques (lire les Clash). Intemporelle, Street Music croise l’agressivité du punk avec le côté plus pacifique et introspectif du reggae/dub sans être prévisible, un exploit en soi. Non pas que Trip the Off s’éloigne des sonorités clichées des styles, mais il les mélange avec une telle efficacité qu’on se laisse porter par la vague. Un disque parfait pour la saison estivale qui s’annonce. Le 24 mai au Petit Campus. 3.5/5