<b>PROFITONS DU LAPIN</b><p>Tout comme vous, j'ai eu la surprise en ouvrant la version papier de la dernière édition de <i>Voir</i>, où les traces de pas dun lapin y traversaient les pages de la section musique. La piste apparaissait aux côtés d'un article consacré à SoCalled pour disparaître dans un trou creusé près d'une entrevue avec <b>Les Goules</b>. Hop!, elle réapparaissait le long de ma chronique <i>Scène Locale</i> pour terminer sa course dans le calendrier musique, vers une publicité du nouveau site Web <i>Miouze.ca</i>. On y annonçait un concert gratuit, le 31 mai, au Spectrum (aussi retransmis en direct sur le site) avec <b>eXterio</b>, <b>Corrigan Fest</b>, Les Goules, <b>Mockin'Birds</b> et <b>Gatineau</b>. L'emblème du portail: un lapin!<p><i>Miouze.ca</i> s'avère un site quasi identique à <i>MySpace,</i> où les groupes pourront y mettre en ligne, dès le 31 mai, leurs compositions, photos et fiche personnelle en plus d'y interagir entre eux. Initiative de l'agence publicitaire Saint-Jacques Vallée Young & Rubicam (SVY&R), le portail est commandité principalement par Ford Focus qui injecte ainsi des fonds importants dans la relève musicale québécoise. Non seulement les groupes invités au concert seront payés, mais SVY&R a aussi engagé la SOPREF pour gérer le contenu de <i>Miouze.ca</i>. Un gros contrat qui tombe à pic pour la l'organisme qui a, par le fait même, vu sa présidente, Martine Groulx, devenir porte-parole du site. <p>Un peu comme l'ont fait avant Astral (avec l'aventure de <i>Radiolibre.ca</i>) et les radios satellite XM et Sirius, Ford du Canada investit ainsi des milliers de dollars dans la scène locale, une autre répercussion du fameux buzz "musique émergente" qui attire les gros joueurs. Si l'argent d'une multinationale peut aider les groupes alternatifs d'ici, on ne peut pas s'en plaindre. Il faut plutôt faire comme dans la chanson de Jean Leloup: <i>take the money and go!</i> Car, bien honnêtement, ces mannes qui tombent du ciel ne seront pas éternelles. Jusqu'à maintenant, si ces commandites ont donné un joli coup de pouce à la relève, elles n'ont pas servi en retour le bailleur de fonds comme il s'y attendait. <i>RadioLibre.ca</i> a fait patate après quelques mois seulement, tandis qu'XM et Sirius n'ont jamais réussi à s'implanter au Québec. XM congédiait même, en avril, la majorité de ses employés francophones. C'est vous dire à quoi ressemblera son budget de publicité et de commandites cette année.<p>Est-ce que <i>Miouze.ca</i> permettra à Ford de s'immiscer avec force dans la tête des consommateurs de musique locale? Les paris sont ouverts. Imiter <i>MySpace</i> en espérant y tirer profit semble un sport dangereux. Au dernier festival SXSW, plus d'une quinzaine de nouveaux sites se vantaient d'être le prochain <i>MySpace</i>. Au Québec, les <i>Quebedia.com</i>, <i>Tontuyau.com</i> et <i>Espace.canoe.ca</i> s'affèrent déjà à créer des communautés Web. Mais la popularité de <i>Myspace</i>, de <i>YouTube</i> ou, plus près de nous, des <i>Têtes à Claques</i>, ne s'est pas bâtie à grand coup de commandites, mais grâce à un cyber bouche à oreille émanant de blogues, de forums et de courriels. Un raz-de-marée très difficile à recréer artificiellement et, surtout, imprévisible.<p>ooo<p><b>MUSIQUE GRATIS</b><p><b>Les Amis au Pakistan</b> <br />(<i><a href="http://www.myspace.com/lesamisaupakistan" target="_blank">www.myspace.com/lesamisaupakistan</a></i>)<p>Difficile ces jours-ci de lire un journal ou d'écouter la radio sans tomber sur Les Amis au Pakistan qui jouissent d'un engouement surprenant. Car la musique de la formation lavalloise n'a rien de très accessible. Descendantes des Georges Leningrad et des Abdigradationnistes, les pièces concoctées par <b>Simon Tremblay</b> déstabilisent l'auditeur avec ses échantillonnages hétéroclites empruntés à des disques instrumentaux bizarroïdes. Pimenté de textes absurdes et de mélodies déconstruites chantées par quatre filles théâtrales, l'album <i>Espace Libidinal</i> était lancé cette semaine. Présenté comme un groupe studio uniquement, Les Amis au Pakistan songeraient à transposer leurs explorations sonores sur scène, cet été. Si vous trouvez le groupe agressant, rendez-vous sur <i>YouTube</i> pour voir leurs vidéos, signés par le parolier <b>Joël Chevalier</b>. La pilule passe mieux.<p>ooo<p><b>CONSEILS CONCERTS</b><p><table cellspacing="0" cellpadding="0" align="left"><tr><td><img src="http://media.voir.ca/_images/montreal/2122/texte/mu_loc_wolves_2122.jpg" align="left" alt="" /></td></tr><tr><td><font color="gray" size="1">We Are Wolves célèbre la sortie du 45t de la pièce <i>Fight and Kiss</i> les 1er et 2 juin au Zoobizarre.</font></td><tr></table>-<b>Montag</b> souligne la parution de son album <i>Going Places</i> le jeudi 31 mai, au Main Hall, avec <b>Le Peuplier de Simon</b> et <b>Massive Asthma</b>.<p>-Question de nous faire patienter jusqu'à la sortie de son album complet cet automne, <b>We Are Wolves</b>, maintenant sous contrat avec l'étiquette Dare to Care, célèbre la sortie du 45t de la pièce <i>Fight and Kiss</i> les 1er et 2 juin au Zoobizarre.<p>-<b>Patrick Watson</b>, <b>Pas Chic Chic</b>, <b>SoCalled</b>, <b>Los Papas</b>, <b>Dee</b>, <b>Yesterday's Ring</b> et <b>Kumpania</b> participent au premier festival gratuit St-Viateur, qui se déroulera le 1er juin dès 14 h, sur la rue Saint-Viateur, entre l'avenue du Parc et la rue Saint-Urbain.<p>-La formation métal <b>Liva</b> lance son album <i>De Insulis</i> le 5 juin, au Petit Campus, lors d'un 5 à 7 ouvert au public.<b></b><p>
Il est vrai que le Canada et le Québec sont de petits marchés. Mais si le créateur des Têtes à Claques avait pensé ainsi, il n’aurait probalement pas créer son site. Il a même dit que la popularité de son site a dépassé ses espoirs. Bien sûr qu’on créé quelque chose pour que ça marche. Combien de personnes tentent une percée dans la carrière de la chanson, de la musique, du théâtre, du cinéma, des arts visuels? Combien y réussiront? Une minorité, même si elle nous semble nombreuse.
À une certaine époque, le groupe Bundöck faisait de la musique intéressante. Pourtant, il n’a duré que quelques années. Combien de groupes aussi talentueux resteront dans l’ombre alors que d’autres, plus ordinaires, perceront? Pourquoi? Et le contraire est aussi vrai. À qui devrait-on dire d’arrêter de rêver? À qui le permettrons-nous?
Alors, laissons donc la chance aux entreprises québécoises et canadiennes de démarrer leur site web et espérons que ça fonctionne. Si ça ne dure pas, eh bien, tant pis. Mais au mois, ils auront fait quelque chose que peu de nous feraient: tenter quelque chose au niveau local. Et allons donc y jeter un coup d’oeil (ou d’oreille) avant de porter un jugement!
J’ai été bien heureux d’apprendre que la formation We are wolf donnera un spectacle lors de la 40ème édition du festival d’été de Québec au Théâtre de l’Impérial. C’est un groupe que j’aime bien et que je veux voir en concert. Je ne suis pas surpris que l’étiquette de disques Dare to Care ait offert un contrat à cette formation qui promet. Je suis aussi bien heureux pour le groupe qui lancera un 45 tours pour la pièce »Fight and Kiss ».
Ce sera un spectacle à voir cet été !!
Un autre site pour désoeuvrés chroniques, ce Miouze.ca. Mais les montreurs d’ours s’activent à installer leurs cages de façon à profiter de la manne le temps que la manne durera. Pour sûr, on recevra de la visite les premiers temps. Des curieux qui feront le tour du zoo, renifleront l’air autour des cages, jetant ici et là les écailles de leurs cacahuètes.
Puis, constatant que le parc d’attraction ne s’avère pas aussi gros et diversifié que les MySpace ou YouTube, on ramassera son pique-nique en sifflotant, et on retournera tranquillement d’où l’on est venu. C’est prévisible et incontournable. Le commanditaire du site, Ford, ne s’attend d’ailleurs probablement pas à autre chose qu’à un joli feu de paille. Une belle visibilité pendant un court moment. Il ne s’agit vraiment que d’une campagne publicitaire, avec l’avantage de la participation volontaire du marché ciblé pour le produit.
Ça durera le temps que durent les roses – et, à l’automne, on n’en parlera plus. La clé aura été mise dans la porte de ce jardin zoologique estival, et les ours seront allés se faire voir ailleurs.
Je n’oserai prendre position, pour ou contre, mais le phénomène prend beaucoup d’ampleur. «Vaux bien en rire qu’en pleurer», phrase tellement clichée, qu’elle a perdu son véritable sens. Où débute, et se termine l’humour? Je n’ai pas de réponse, préfabriquée. Seulement, un point de vue : le mien! À l’heure, où les Québécois ne savent plus, où donner de la tête, avec tous les accommodements raisonnables, doit-on remettre de l’huile sur le feu? Il faut voir le vidéoclip, sur «YouTube», pour se faire sa propre opinion. Il est certain, que toute tentative de dialogue, après le visionnement, devient impossible. C’est à suivre. Quel dommage!
Les Têtes à Claques ont connu un grand succès grace au bouche-à-bouche virtuel. MySpace aussi… Grace aux blogs, des milliers d’internautes prennent le net en otage et s’amusent pendant des heures à découvrir plein de choses aussi inutiles les unes que les autres. On a juste à visité entenduamontreal pour découvrir que des fois le net est une vraie perte de temps.
D’un autre côté, si c’est par ce bouche-à-oreille virtuel que des bands peuvent naître et connaître du succès alors pourquoi pas. C’est une publicité comme les autres, gratuite en plus. Je me demande tout de même qui sont ces fans? Quel groupe d’âge? Combien sont-ils?