Les Georges Leningrad, United Steel Workers of Montreal, MC Gilles, Plaster, Afrodizz, Steve Hill, Les Annes Geddes
GEORGES LENINGRAD (1999-2007)
Annoncée en mars dernier, la séparation des Georges Leningrad frappe aujourd’hui la scène locale. Au son du dernier accord de leur spectacle d’adieu donné le 26 juin à la Sala Rossa, dans le cadre du Suoni Per Il Popolo, leur mort sera atroce, on imagine une auto-combustion soudaine. Avec trois albums, dont Sangue Puro paru il y a moins d’un an, le trio montréalais a repoussé les frontières québécoises du rock expérimental; ou pétrochimique, comme ses membres l’ont eux-mêmes qualifié. Mais à voir les réponses données aux questions de Voir, même dans la mort, Bobo, Poney et Mingo demeurent insaisissables, bien protégés par leur vision chaotique du monde.
À quel moment avez-vous réalisé qu’il fallait mettre un terme à l’aventure Georges Leningrad?
Georges Lui-Même: "Dès le lendemain de mon premier spectacle, la veille du bogue de l’an deux mille. Je parle sérieusement. Je suis à contre-courant des autres et de moi-même. C’est pour cette raison que j’ai continué. Ma tête est dure, pleine d’antinomies. Je suis un oxymoron sur quatre pattes. Le conférencier Roger Drolet a toujours dit: "Regardez autour de vous et faites le contraire.""
Est-ce le coeur ou la tête qui vous mena à cette décision?
GLM: "Le nerf."
Est-ce le fait d’être interviewés à Flash (TQS) qui a brisé la magie des Georges? Vous veniez ainsi de réaliser votre plus grand rêve, devenant désabusés de la vie?
GLM: "Non. Je pourrais dire oui, pour des raisons trop longues à expliquer."
Qu’est-ce qui vous manquera le plus des Georges?
GLM: "Un sentiment d’appartenance bien spécifique, assez difficile à décrire. Conduire ma van le bras sorti, la nuit."
Vous reformerez-vous dans 20 ans comme The Police?
GLM: "Non. Ridicule. Je ne vous comprends pas, Grands Conspirationnistes de l’Industrie de la Musique. Je ne vois pas ma mort comme étant une finalité, un aboutissement. Au contraire! Métamorphoses, transformations, comme chez les hindous. La lune est pleine, la vie est belle! Tant de choses à venir, à espérer. Je suis ailleurs. Je suis tabou."
Que pensez-vous des Amis au Pakistan, dont on parle abondamment? Sentez-vous qu’ils prennent votre relève côté groupe bizarroïde éclaté?
GLM: "Je ne les connais pas et ils ne m’intéressent pas. J’ai un problème avec ce que l’on qualifie d’absurde (ou éclaté) au Québec. À quelques exceptions près, c’est épais, gras, gnochon. Un vide cheap et sans angoisse, privé de toute décharge émotionnelle. J’aime et j’admire les gens qui ont une mission. Par contre, j’aime "être révolutionné" et voir se transformer mes impressions."
À quoi peut-on s’attendre lors du concert du 26 juin à la Sala Rossa?
GLM: "Angoisse, violence, générosité."
KIM BINGHAM COANIMERA LE GALA GAMIQ
L’ancienne chanteuse de Me Mom & Morgentaler Kim Bingham coanimera le Gala GAMIQ avec Rémi-Pierre Paquin le 16 septembre prochain au Métropolis. Les deux animateurs se sont distingués cette année grâce à la série Les Invincibles où Rémi-Pierre campait le rôle de Rémi et Kim chantait, notamment, la chanson-thème. Est-ce que les organisateurs du GAMIQ sont fans à ce point des Invincibles? "C’est un hasard, explique l’organisateur Patrice Caron. Puisque l’événement est présenté par l’Association de la musique indépendante du Québec, qui regroupe le GAMIQ et le MIMI, nous voulions deux animateurs, un francophone et un anglophone. Les gens du GAMIQ ont choisi Rémi-Pierre et ceux du MIMI, Kim."
CONSEILS CONCERTS
– Collectif d’artistes folk, bluegrass, blues, swing et rock, le United Steel Workers of Montreal se produit le vendredi 22 juin au Divan Orange.
– L’infâme MC Gilles vous propose de trasher votre Saint-Jean-Baptiste le 23 juin au Main Hall. Au programme: Marguerite Bilodeau (infirmière-chanteuse), Kevin Parent Lemay Thivierge, Jolaine Sauvage chante et accouche, Des Kiwis & des Gilles et Rocky.
– Des membres de Plaster, d’Afrodizz et Steve Hill se produisent ensemble sous le nom de Team Zissou le 27 au Divan Orange.
DISQUE LOCAL
Les Annes Geddes
On est everything
(J’Frenche Mon Record / Outside)
Effet pervers de la démocratisation de l’enregistrement, musicien ou non, toute personne ayant les moyens de s’acheter un ordinateur portable à 1000 $ peut produire un disque. Et si cette même personne compte quelques amis bien placés, elle réussira même à le commercialiser grâce à une étiquette réputée, qui se créera tout de même une sous-branche pour l’occasion, question de se garder une petite gêne. C’est exactement le cas des trois filles des Annes Geddes (nom d’une photographe populaire) qui sortent On est everything sur J’Frenche Mon Record, division de Dare To Care. Contrairement aux Amis au Pakistan qui chantent l’absurde sur une musique fort bien construite, le trio chante n’importe quoi sur des pièces minimalistes et répétitives, comme si chaque chanson avait été créée à partir d’un échantillon de 15 secondes répété en boucle pendant deux minutes. Zéro mélodie. Zéro profondeur. Suis-je trop coincé ou trop respectueux de la musique, la vraie, pour comprendre la joke? Et dire que Gatineau peine à se trouver un label pour lancer son premier disque complet… En concert (il paraît que leurs performances valent le détour) le 22 juin au Zoobizarre. 1.5/5