<b>RETOUR FRANCOFOLIES</b><p>En dix jours, plus d'une cinquantaine d'artistes locaux mentionnés dans cette chronique au cours de la dernière année se sont produits aux FrancoFolies. Pour suivre tout ce qui se passe, il aurait fallu camper sur le site et se cloner deux fois. Trois si l'on voulait suivre le cirque <b>TTC/Omnikrom</b>: cocktail 5 à 7 branché pour l'arrivée des Français, partouze cool d'après-show dans un chic loft du Vieux-Montréal, <i>dj set</i> magique de <b>Teki Latex</b> au Shag, apparition-surprise à La Banquise pour tourner un vidéoclip. Est-ce que quelqu'un peut leur dire que la poutine de La Banquise est surévaluée? L'extra-fromage, souvent nécessaire, y est hors de prix, et ce n'est pas parce que le restaurant offre une vingtaine de variétés de poutine à toute heure du jour ou de la nuit que sa "classique" est la meilleure en ville. Ils doivent aimer le Québec, les gars de TTC, ils devraient d'ailleurs en profiter parce que leur étoile brille déjà moins en France, et le disque de Teki Latex s'annonce plutôt moche.<p>Les Francos nous auront permis de prendre le pouls de certains <i>buzz</i> "scène locale" créés par les blogues, MySpace, les radios indépendantes et cette chronique. <p><b>Les Frères Cheminaud</b> sont bien les gars intelligents de party que l'on soupçonnait. Accessibles, ils offrent un rock énergique doublé d'un très bon country. Pas un country mi-sérieux, mi-joke à la Cowboys Fringants ou complètement joke à la Trois Accords (<i>Saskatchewan</i>), mais un vrai country aussi senti que celui des Sadies. <p>On a réalisé que l'univers sombre du <b>Husky</b> passait mieux dans une petite salle que dehors sous le soleil de 20 h, mais on y a tout de même perçu la naissance d'un projet artistique personnel et recherché. Combien d'artistes d'ici ont commencé leur concert extérieur en récitant de la poésie? Encore mal à l'aise sur scène, Le Husky termine ses sessions studio. Donnons-lui le temps de roder son spectacle avant de juger.<p>Même constat pour <b>El Motor</b>, qui semble manquer d'efficacité mélodique. Attendons d'entendre l'album avant de nous prononcer. La formation sait exactement ce qu'elle fait. Elle s'est façonné un son moderne en lien avec les courants indie rock actuels. Pendant 10 ans, les Québécois semblaient incapables de produire de la musique francophone branchée sur ce qui allume le <i>NME</i> ou <i>Pitchfork</i>. Il a fallu qu'un Malajube explose pour qu'on puisse enfin y croire. El Motor est de cette trempe, et son disque nous en révélera davantage sur sa profondeur mélodique. Je suis toutefois curieux de voir quelle stratégie utilisera Véga Musique pour commercialiser la galette cet automne. On ne vend pas des disques d'El Motor comme on vend ceux de Calogero, Sylvain Cossette ou Andrée Watters (aussi sur Véga).<p>Dans la catégorie "on vous l'enfonce dans la gorge", <b>Avec Pas d'Casque</b> s'est retrouvé en première partie de cinq concerts courus: ceux de <b>Tricot Machine</b> (qui ont vécu des Francos de rêve) et celui de Malajube acoustique. À force d'entendre le duo, on va bien finir par l'aimer. Trop récente pour être sur le disque, sa nouvelle pièce <i>Redite</i> vous envahit le cerveau.<p>Dommage pour <b>Nulsidécouvert</b> qui, au lieu de se produire dehors sur la scène hip-hop, s'est retrouvé avec la tâche ingrate de jouer à minuit au Spectrum un dimanche soir. On parle d'un jeune groupe rap presque inconnu, pas des Loco Locass. À ce qu'on m'a dit, il devait y avoir 75 personnes tout au plus. Ouch! Il méritait mieux que ça. J'en discutais avec mon patron Baillargeon, le Spectrum aussi méritait mieux que ça. Si les programmateurs des Francos avaient appris sa fermeture un peu plus tôt, ils auraient pu y concocter une série "dernier rappel" avec des artistes francophones qui ont marqué son histoire (Michel Rivard, Richard Séguin, Jean Leclerc, Daniel Bélanger, Richard Desjardins). La salle n'aurait pas été vide à minuit comme presque tous les soirs du festival.<p>Mais autrement, les FrancoFolies ont le mérite d'en offrir pour tous les goûts. Au même moment où les auditeurs de CKOI ou de Cité RockDétente arpentent l'esplanade de la Place des Arts et tripent de voir Éric Lapointe, Laurence Jalbert et "le gars des Respectables" sur un même <i>stage</i>, une armée de mélomanes branchés, pour qui "le gars des Respectables" tire le Québec vers la grande noirceur musicale, y trouve aussi son compte en applaudissant Le Husky, Anodajay et Jacquemort. Comme si la musique commerciale et la scène indé ne faisaient qu'une, l'instant de dix jours.<p>ooo<p><b>ÉCHOS DES LOCAUX</b><p>Le Salon de la musique indépendante de Montréal (SMIM), où l'industrie indépendante du disque et du spectacle se rencontre sur deux jours pour échanger et se faire connaître, se tiendra les 15 et 16 septembre au Cabaret du Musée Juste pour rire. Pour réserver un kiosque ou pour faire partie des groupes qui s'y produiront, visitez le <i><a href="http://www.smimontreal.com" target="_blank">www.smimontreal.com</a></i>. <p>ooo<p><b>CONSEILS CONCERTS</b><p>- <b>The Gutter Demons</b> brûleront L'Escogriffe le 10 août.<p>- <b>The Alley Dukes</b> feront de même le lendemain.<p>- Gagnant des concours Hip Hop 4ever en 2004 et Urban Synergy en 2005, <b>4DZ Societiez</b> se produit le 15 au Petit Campus.<p>
Les Francofolies 2007, c’était beau et chaud, c’était des noms à en attirer même la foudre.
Malajube en trois parties et projet solo du chanteur: Jacquemort. Spectacle qui décapait malgré l’ignorance de plusieurs quant au groupe en question.
Philippe B pour une autre année consécutive, rue bourrée de gens venus entendre sa poésie qui fût, cette fois, parsemée de nouvelles compositions très alléchantes. Bientôt de retour sur les planches du Verre Bouteille m’a-t-il dit, à suivre…
Ariane Moffatt en prestation gratuite malgré l’envol de sa carrière, Daniel Boucher pareillement. Fidèles à leurs habitudes, ils ont donnés tout ce qu’ils avaient dans le ventre. Ariane a (encore) transformé ce qui s’annoncait comme un spectacle extérieur gratuit en »rave », entraînant l’immense foule avec elle.
Première fois tête d’affiche dans une si grosse salle, le Sherbrookois Vincent Vallières a prouvé qu’il était plus qu’à la hauteur. Après le spectacle, il disait être vraiment enchanté de nous offrir Le Repère Tranquille, façon plus rock, et devant un Métropolis rempli de ses propres fans. Nous aussi.
Quelques découvertes cette année: La Loi des Cactus, Thomas Hellman et, bien sûr, Renan Luce (il faut écouter Francis Hébert quand il parle!).
Toutefois, le Festival de cette année avait, à mon avis, une drôle de programmation. Pas tellement quant aux spectacles extérieurs, mais surtout pour les noms clôturant la belle vie du Spectrum.
Pourquoi Renan Luce partageait-il la scène avec Pépé? Heureusement, ça n’a pas mal viré, mais ça n’aurait pas été si surprenant.
Maximum Kouette et Le Nombre. Officiellement mon dernier spectacle au Spectrum. Le plus bizarre de tout ce à quoi j’ai eu la chance d’assister dans mes virées musicales. Le premier groupe commence, nous sommes une trentaine dans la carcasse d’une salle déchue, »staff » compris. Guerre plus de gens se rajoutent pour Le Nombre, ils étaient effrayants, j’avais peur pour ma vie.
Drôle de Francos
J’aurai passé aux Francos ma seule semaine de vacances et je ne peux pas dire que je regrette mon choix. J’avais prévu le coup, je m’étais procurer des billets, j’avais planifié mon horaire avec soin pour en voir, mais surtout pour en entendre le plus possible.
Je débutais avec Malajube et son concert « ???? » qui était parfait pour moi. Comme première prestation live du groupe, j’aurais difficilement pu demander mieux. J’aurais aimé entendre un peu plus de ce que les filles de Camionnette savent faire, mais dans la file d’attente du Club Soda le son venait d’un peu trop loin. Le lendemain, Jacquemort avec Thomas Augustin (claviériste!) était renversant. Vraiment dommage que seuls les gens oeuvrant de près ou de loin à la scène musicale montréalaise et certains « trippeux » se soient déplacés pour la performance du Husky. Vivement l’automne pour enfin troquer un EP tout usé contre un vrai album!
Je suis aussi d’avis que Tricot Machine n’est pas qu’un simple coup de vent, mais bel et bien une tempête qu’il faudra surveiller attentivement, et j’ai bien hâte de les entendre ouvrir le 400e de Québec (Quand saurons-nous qui a gagné le concours au juste?) Les Breastfeeders et Band de Garage étaient à la hauteur de leurs réputations respectives de party, mais quelqu’un peut-il m’expliquer ce que Galaxie (500) faisait là?!?!
Mon moment magique? La sublime Émilie Simon, en rappel, poussant tout en douceur sa Chanson de Toile . Pourvu quelle revienne avant l’été prochain.
Mon moment moins magique? Désolé, Avec Pas d’Casque. mais la nouvelle pièce est effectivement très bonne.
Au final, j’en aurai profité pour apprivoiser le Club Soda et le Métropolis, pour faire mes adieux au Spectrum et pour augmenter un peu plus ma surdité précoce. À l’an prochain!
Une fois de plus, se tiendra encore cette année, Le Salon de la musique indépendante de Montréal (SMIM). Phénomène, dont on ne pourrait plus se passer. Combien existent-ils, de groupes musicaux, qui ont été refusés? Aucune diffusion, sur les réseaux radiophoniques. On définit, encore selon des critères bien spécifiques, qui a le droit de passer ou pas? L’interrogation, demeure toujours cependant, sur quels en sont-ils, et qui sont-ils? Donc, de plus en plus, plusieurs se tournent, à se donner sa propre chance, d’une part de pouvoir endisquer, et d’autre part, de se faire écouter. Le SMIM, est devenu un évènement, tout à fait essentiel, pour que tout le monde croit, posséder le talent de percer, les standards du statu quo.