Les Francouvertes entameront leur 12e édition le 25 février, au Lion d'Or. Changement de taille cette année: la compétition n'est réservée qu'aux groupes et auteurs-compositeurs-interprètes entourés de musiciens. C'est donc dire qu'un artiste solo, par exemple Damien Robitaille (gagnant en 2005), ne pouvait pas participer aux Francouvertes. Une manière pour l'événement de se différencier du Festival international de la chanson de Granby et du Festival en chanson de Petite-Vallée.
En cette époque où les concours ne sont plus le seul moyen pour une formation émergente d'obtenir un peu d'attention (Internet a pris la relève, devenant cette pépinière écumée par les labels indépendants), Les Francouvertes ont tout de même sélectionné 21 participants dignes de mention. Éclectique, la cuvée 2008 présentera des groupes urbains (La Tribune, Bérénice Dauphin), des compositeurs plus traditionnels (Karine Novelle, Jean-Pierre Lezada, Lara) et quelques rockeurs (KidSentiment, Bungalow, Mimi VanDerGlow). Accordant moins d'importance aux musiques du monde, la programmation fait la part belle aux groupes atmosphériques et plus atypiques: Antonin de la Gabatine, La Patère Rose, Michel Marchildon, Mille Monarques, L'Indice, L'Étranger, Le Citoyen.
Chose certaine, les candidats sont mieux de répéter sans relâche avant leur prestation, puisque la locomotive Bonjour Brumaire, déjà chouchou des médias scène locale, se trouve aussi sur les rails du concours. Les grands favoris de 2008? Sans doute, mais Les Francouvertes nous ont aussi habitués aux surprises.
La Tribune, Michel Marchildon et Bérénice Dauphin briseront la glace le lundi 25 février. La soirée débutera avec la présentation des 21 participants (que vous pouvez écouter au www.francouvertes.com), et Mimosa, formation gagnante l'an dernier, se produira en lever de rideau.
LES CONDITIONS DE DOROTHEE
La semaine dernière, j'écrivais qu'en signant avec les Disques Tox, la formation punk Dorothée s'était liée à une étiquette peu respectée des adeptes de la scène émergente à cause de son registre pop commercial coulé dans un moule radiophonique sans originalité, un geste permettant au groupe de produire son deuxième album en plus d'attirer l'attention des grandes radios, chez qui Tox a meilleure réputation.
Or, comme me l'expliquait cette semaine le cofondateur de Tox, Pierre Gendron, Dorothée a eu carte blanche lors de l'enregistrement de Danse et Explose! En plus de louer le studio, l'étiquette a même payé les musiciens pour leurs heures d'enregistrement selon les cachets de l'Union des artistes, un salaire inhabituel pour un groupe de la relève. Sans oublier les frais de promotion, beaucoup de sous ont été investis dans l'effort du combo punk au succès forcément limité (vendre 20 000 copies serait déjà un exploit). Comme elle l'avait fait avec Dubmatique dans les années 90, la maison de disques a ainsi tendu la main à la scène émergente, un geste louable certes.
Mais si l'on se réfère au texte The Problem With Music du célèbre producteur Steve Albini (à lire sur le Web), un label ne donne jamais rien pour rien, et les profits engendrés par les ventes d'albums serviront d'abord à rembourser les coûts de production onéreux de la galette. En conséquence, la logique veut que Dorothée ne reçoive pas grand sous tant que son compte chez Tox restera en souffrance.
Et si les musiciens ne vendent jamais assez pour rembourser l'étiquette? "Ils n'auront pas à faire un chèque au nom de Tox, répond Pierre Gendron. J'aurais perdu de l'argent. Au Québec, un disque sur 20 fait ses coûts de production. Ce sont les risques du métier."
RADAR WEB /
L'Indice (www.myspace.com/lindice)
Parmi ses influences, L'Indice cite notamment Fiery Furnaces, SonicYouth, Leonard Cohen, Beck, Malajube et Arcade Fire… Plutôt prometteur à voir ces références. L'Indice devient encore plus alléchant lorsqu'on apprend qu'il s'agit du projet de Vincent Blais, technicien de son en studio pour Le Husky et Navet Confit. Entouré de trois musiciens, L'Indice se produira le 26 février au Divan Orange avec MattFuzz.
-Ancien Doughboys et Pest 5000, Jon Asencio ressuscite son projet noise expérimental GOA avec son acolyte Philippe Lambert. Ils lanceront l'album GOA 3 le 21 février au Zoobizarre.
-Grosse soirée hip-hop le 22 au Petit Campus avec Samian, Anodajay, Accrophone, Koriass et DJ Hörg.
–Stern (DJ set) et Gloomy se produiront lors de l'événement LibidH20 le 22 février au Club Soda. La soirée "débridée et festive", à saveur électro, débutera à minuit.
–Le Roi Poisson lancera son premier maxi le 27 au Divan Orange. Rendez-vous sur YouTube pour voir le vidéoclip de son excellente chanson Ouvrier.
DISQUE LOCAL /
The Cockroaches
(Indépendant)
Âgés d'à peine 20 ans, les trois membres des Cockroaches n'ont peut-être pas vécu la révolution rock des années 50, mais ils en saisissent toute l'essence sur ce premier album éponyme. On y retrouve la sensibilité country de Johnny Cash, l'énergie rockabilly de Buddy Holly et l'attitude festive contagieuse de Chuck Berry. Bref, un album ramené par Marty McFly lors de son dernier voyage en 1955, qui contraste avec tous ces courants rock indé au goût du jour. Le 22 février au Quai des Brumes avec The Go-Go Pleasers et The Walnut Kids. 4/5
Effectivement une étiquette de disque ne donne rien pour rien, mais leurs motivations ne sont pas toujours évidentes.
Je crois qu’il faut se rappeler que dans notre industrie subventionnée par l’état, les étiquettes de disque peuvent signer des artistes et produire des disques pour répondre à des quotas imposé par leurs bailleurs de fond.
Mais il ne faut surtout pas oublier les profits cachés. Comme le décrivait Richard Branson, fondateur de Virgin, signer un artiste peu rentable mais respecté artistiquement ça aide l’image de l’étiquette de disque en plus d’attirer d’autres artistes qui eux sont rentable. Avant qu’ils signent Les Dorothée est qu’on parlait de Tox?