Musique

CHRONIQUE SCÈNE LOCALE: Cynthia Bellemare quitte la SOPREF

Depuis le départ de Jean-Robert Bisaillon, Cynthia Bellemare était l'âme de la Société pour la promotion de la relève musicale de l'espace francophone (SOPREF). Bien qu'elle n'ait jamais occupé la présidence de l'association, Cynthia en était l'emblème, celle qu'on voit dans tous les concerts, les 5 à 7 et même à la télévision dans le cadre de l'émission Baromètre. Depuis que je tiens cette chronique, je ne compte plus le nombre de disques "scène locale" affichant le nom de Cynthia Bellemare dans sa liste des remerciements.

Impliquée, autant par ses actions qu'émotionnellement, la jeune femme a passé les sept dernières années à donner des conseils et à épauler la relève. Les premiers concerts de Malajube devant 15 personnes, elle les a vus. Le premier démo de Dobacaracol, elle l'a entendu avant tout le monde.

Amie des musiciens, elle les protège comme une louve surveille sa portée; elle m'a reproché certaines critiques incisives, mais c'était toujours de bonne guerre. Cynthia a la scène tatouée sur le cour comme personne d'autre.

Annoncé la semaine dernière, son départ de la SOPREF marque la fin d'une époque, mais les artistes émergents pourront toujours compter sur son aide à titre de nouvelle coordonnatrice du projet Outiller la relève artistique montréalaise du Conseil des arts de Montréal. Sébastien Croteau, aussi président de l'APLAS et actif défenseur des musiciens locaux, la remplacera à la SOPREF.

RETOUR: COUR DE PIRATE/LE HUSKY

On s'y attendait, le Zoobizarre était bondé jeudi dernier pour le concert de Cour de Pirate et du Husky. Premier constat: malgré l'engouement, Cour de Pirate est toujours à l'état embryonnaire, et je ne crois pas que les arrangements entendus jeudi (violon/guitare) soient ceux qu'on retrouvera sur le premier disque du projet. Enchaînées une après l'autre, les pièces piano/voix de Béatrice Martin finissent par se ressembler, et c'est en épiçant le plat de base qu'il atteindra son plein potentiel. Prometteur, mais à long terme.

Deuxième à monter sur scène, Le Husky a offert son meilleur concert en carrière. L'arrivée du claviériste Eric Shaw apporte une nouvelle cohésion au combo qui ne se gêne plus pour se lancer dans des attaques soniques décapantes et plus intenses. Et tant qu'à lancer des fleurs, le son du Zoobizarre avait aussi de quoi surprendre. Pour une caverne aussi compacte, les fréquences étaient étonnamment distinctes.

RADAR WEB /

JF Thibault

(http://jfthibault.muxtape.com/)

Claviériste au sein de la formation électro montréalaise 011, JF Thibault vient de mettre en ligne une première compilation de mash up, technique visant à prendre l'instrumentation (et/ou la piste vocale) d'une pièce pour la fusionner avec celle d'une autre. Ainsi, grâce au malaxage de Thibault, Malajube rencontre Ghostface Killah & Raekwon, Le Husky se frotte à Insane Clown Posse et le Gameboy de MattFuzz accompagne le flow de Fatman Scoop. Ingénieux.

CONSEILS CONCERTS /

Française immigrée au Québec il y a sept ans, Gaële propagera son mélange chanson/électro le 19 avril, à la maison de la culture Frontenac, dans le cadre de Vue sur la Relève.

– Otarie et Jeune Chilly Chill monteront sur les planches du Rockette le jeudi 17 avril.

– Les Madcaps seront au Cabaret Juste pour rire le 17.

Bonjour Brumaire, Le Husky, Piknic Electronik (Michel Quintal et DJ Alix), DJ Mini, Nu Ravers On The Block, Peer Pressure, Nightlife Magazine et SuperLaser Fluo participeront au prochain iPod Battle qui présentera aussi le retour de la formation électro TRANS X. Le 18 au Studio Juste pour rire.

Éric Bélanger, Josianne Hébert, Céline Boissonneault et Pascal Lejeune (Nouveau-Brunswick) participeront à l'événement Vue sur la Relève, le 18, à la maison de la culture Frontenac. Jipé Dalpé, Gaële, Samian et Frank & ses potes feront de même le 19.

Pony Up se produira le 22, à la Sala Rossa, au profit de Sida bénévoles Montréal.

– Les demi-finales des Francouvertes se dérouleront au Lion d'Or les 22 (Le Citoyen, Mille Monarques, Mimi VanDerGlow), 23 (Polipe, La Patère Rose, Les Handclaps) et 24 avril (Lara, L'Indice, Bonjour Brumaire).

DISQUE LOCAL /

Milie Croche

1001 Breakup Songs

(Indépendant)

En se rebaptisant Milie Croche, Emilie Péloquin annonce les couleurs broche à foin des pièces folks présentées sur son premier album de 13 titres. Si le Montréalais Mathias Mental nous rappelle Adam Green du défunt duo new-yorkais Moldy Peaches, Milie Croche serait le penchant québécois de Kimya Dawson, l'ancienne partenaire de Green, ramenée sous les feux de la rampe grâce à la trame sonore de Juno. À l'instar de Kimya, Milie Croche possède cette petite voix tendre et fragile qui contraste avec les propos parfois très crus de ses pièces dédiées aux amours perdus. Suivant une recette rudimentaire typique au courant antifolk, les compositions de 1001 Breakup songs durent rarement plus de deux minutes et s'échafaudent sur seulement deux ou trois accords faciles de gratte acoustique et quelques percussions dignes d'un batteur inexpérimenté. La beauté du projet repose sur la force mélodique de Milie Croche et sur cette fausse naïveté générée par la simplicité de la chose. En concert le 24 avril, au Rockette, avec El Boy Die et Brave Radar. 3.5/5