Pour être honnête, on se fait du mauvais sang pour le festival Osheaga. Vitrine importante pour les groupes locaux, qui y côtoient de grandes pointures internationales, l'événement contribue à l'image dynamique de Montréal sur la scène musicale mondiale. Même si certains ne voient pas l'importance de ce festival, qui n'attirerait que des groupes habitués de jouer en ville, le perdre serait un pas en arrière pour la Métropole.
Pourquoi ce ton alarmiste? Parce que le directeur de l'événement, Nick Farkas, a avoué l'an dernier qu'il devait trouver une formule rentable pour le festival, et qu'en trois ans d'existence, Osheaga n'aura jamais connu autant de compétition que cette année. Le Lollapalooza de Chicago (du 1er au 3 août) et le nouveau All Point West organisé dans le New Jersey (du 8 au 10 août) viennent jouer dans les plates-bandes du festival qui devra aussi se battre contre une compétition rapprochée: le concert gratuit de Malajube/Karkwa/Gatineau/Alexandre Désilets aux Francos (le 3), celui de Wolf Parade au Métropolis (aussi le 3) et la venue de Radiohead au même parc Jean-Drapeau le 6 août. On se demande également si l'obligation de présenter l'événement un dimanche et un lundi (à cause de la course NASCAR) affectera l'assistance.
"La vente de billets va relativement bien, mieux que l'an dernier", m'a expliqué cette semaine Christine Montreuil, relationniste pour le Groupe Spectacles Gillett qui produit le festival. "Mais étant donné le temps imprévisible des deux dernières semaines, je crois que les gens vont attendre de connaître la météo avant d'acheter leur billet à la porte."
Pour l'instant, la météo se veut clémente, du temps pas trop chaud même. Espérons que le soleil donnera un coup de pouce à Osheaga.
CONSEILS CONCERTS OSHEAGA /
– Plants and Animals a produit l'un des meilleurs albums "scène locale" de l'année. Parc Avenue, premier disque de l'ambitieuse formation folk, est d'ailleurs en lice pour le prix Polaris 2008. Le 3 août, à 16 h, sur la Scène MEG.
– Payz Play insuffle suffisamment de mélodie à ses refrains hip-hop-électro pour permettre à ses pièces de s'incruster dans votre cerveau. Aussi en concert aux Francos (le 31 juillet, à 22 h, au Monde Urbain Vidéotron), le groupe né des cendres d'Atach Tatuq se produira le 3, à 20 h, sur la Scène des Arbres.
– Esker Mica nous a surpris cette année en lançant TNT/Conifères, un disque post-rock sonique, agile, nerveux, hypnotique et mélancolique. À voir le 4, à 14 h, sur la Scène des Arbres.
– Radio Radio n'a plus besoin de présentation. Nouveau symbole de l'Acadie moderne, le groupe rap se distingue justement en puisant dans sa culture. Irrévérencieux, dynamique et groovy. On pense aux Beastie Boys version Sagouine. Le 4, à 21 h, sur la Scène des Arbres.
DISQUE LOCAL /
Robertson
Favorite People
(Indépendant)
Lorsque vient le temps de parler de la formation funk Bullfrog, on pense souvent à son D.J.-vedette Kid Koala qui a quasi éclipsé l'étoile de Mark Robertson, guitariste, chanteur et principal compositeur du groupe. Est-ce la raison pour laquelle Robertson nous revient avec cet album "solo" auquel participent pourtant presque tous les membres de Bullfrog, dont Kid Koala? Musicalement, la pomme n'est pas tombée trop loin de l'arbre, alors que Favorite People nous rappelle les grooves funk langoureux et légèrement R&B des disques de Bullfrog, avec une petite touche folk en plus. L'album peut être téléchargé gratuitement au www.robertsonmark.com. Le 4 août, à 17 h, sur la Scène des Arbres du festival Osheaga. 3/5