Il y a quelque chose de mythique lorsqu'on met les pieds à Radio-Canada. Comme si à force d'écouter la Première Chaîne et la télévision d'État, la grande tour du quartier Centre-Sud représentait la matérialisation d'une psyché foisonnante aux limites intellectuelles indéfinies.
Imaginez mon excitation lorsque je m'y suis rendu la semaine dernière pour assister à la Session Bande à Part à laquelle prenait part Malajube, qui a livré cinq nouvelles pièces devant une poignée de spectateurs, deux douzaines de micros et quelques caméras.
Car, comme l'indique leur nom, Les Sessions Bande à Part ne sont pas des spectacles mais des sessions d'enregistrement. Le son n'est pas équilibré pour l'assistance mais pour les réalisateurs qui assurent la captation audio et visuelle des chansons. Née l'automne dernier, la série a déjà reçu une dizaine de groupes, dont Bébés Requins, Le Nombre, Despised Icon, Les Dales Hawerchuk, Lesbo Vrouven, Misteur Valaire et Goa. Leurs prestations sont déjà en ligne sur le site de Bande à Part, où s'ajouteront bientôt celles de Duchess Says (19 février), Imposs (12 mars) et Mononc' Serge avec Anonymus (5 mars). Pour Malajube, vous devrez attendre la sortie de Labyrinthe (le 10 février) avant d'écouter la session en ligne.
"On était pas mal nerveux parce qu'on jouait les nouvelles chansons pour la première fois devant public, m'a confié le bassiste Mathieu Cournoyer. Même nos blondes ne nous avaient pas vus les jouer encore." Depuis la mezzanine, où se trouvaient les spectateurs, cette nervosité était palpable. Fort concentré, le quatuor s'appliquait, enchaînant les chansons avec un sérieux insoupçonné. Toujours sous embargo, les nouvelles pièces ne peuvent pas faire l'objet d'une critique cette semaine, mais disons que Malajube s'éloigne de la fibre pop de Trompe-l'oil pour creuser à fond dans ses expérimentations plus progressives et abrasives. Plus de détails en février.
Inscrivez-vous à l'infolettre de Bande à Part pour assister aux prochaines sessions. Il vous suffira de répondre rapidement aux invitations envoyées puisque les places sont limitées. Sessions à venir Half Baked, Psycho Riders, Dany Placard et Avec pas d'casque. Info: www.bandeapart.fm.
CONSEILS CONCERTS /
– Notamment découvert par Claude Rajotte qui a inclus le groupe dans sa deuxième compilation L'Univers de Rajotte, CHL propose un jazz électro enveloppant à la Nils Petter Molvaer. Preuve qu'il n'y a pas que Misteur Valaire dans la vie. En concert le jeudi 22 janvier à l'O'Bar (5788, boulevard Saint-Laurent).
– Anciennes machines distributrices de cigarettes reconditionnées en points de vente d'une multitude de produits artistiques (petits livres, mini-CD de films ou de musique, objets artisanaux), les Distroboto célèbrent leur 8e anniversaire. Afin de souligner l'événement, Hrsta, Donzelle, Krista Muir & the Wendy House et Sunny Duval se produiront le 23 à la Sala Rossa. Notez que quatre nouvelles machines Distroboto sont maintenant installées dans les maisons de la culture de la Ville de Montréal. Info: www.distroboto.com.
– La SAT poursuit son volet projet d'échange SAT [Contamine] cette semaine avec la présentation du concert SPAM du collectif belge MéTAmorphoZ ainsi que de PARADISE NOW (City sound mix) de Philippe Franck, aussi de Belgique. Présentée le 23 janvier, La soirée mettra également en vedette quelques figures locales du mouvement électro: Pop Core Duo, Jan Pienkowski avec Karin Côté et Poison Arrow & Vj Gridspace.
–Millimetrik, Headache24 et Sunrise Swords (USA) se produiront le 25 janvier à la Casa Del Popolo.
DISQUE LOCAL
Manoray
(Indépendant)
Le quatuor montréalais Manoray lançait son premier album en août dernier. Fondé en 2006 par Nathan Gilbert (voix, guitares, claviers), Patrick Gilbert (batterie, voix), Jonathan Tedesco (guitares, voix, claviers, programmations) et Mathieu Petitot (basse), le groupe s'articule autour d'un rock musclé qu'il épice de références progressives, de sonorités électro et d'un sentiment d'urgence livré par des refrains épiques aux voix à l'avant-plan. S'il manque parfois d'originalité lors de passages trop larmoyants, Manoray se distingue par une exploration sonore (bris de verre, glitchs, bruits de sirène) qui l'amène vers des compositions inspirées aux structures surprenantes. Comme si Pink Floyd s'était shooté aux amphétamines. En concert le 24 janvier à la Sala Rossa. 3.5/5