Électro-Lise n'est pas la seule enfant bâtarde de la scène électro-hip-hop-égocentrique, dont TTC et Omnikrom peuvent se réclamer les parrains (enfin, ils ont de quoi se vanter pour vrai). Deux nouvelles recrues locales, ObsceneKidz et Arvida Crew, partent maintenant à l'assaut des planchers de danse.
Ayant signé sous l'étiquette BBT, les premiers s'affichent comme les enfants terribles de l'électro et lancent leur premier album, Langue sale, le 31. Assumant leur arrogance et leur vulgarité, les sept membres du collectif ObsceneKidz ont bien l'intention de déranger et d'entrer aux soirées I Love Neon sans faire le line up. À entendre au http://www.obkidz.com/ .
Moins collé à l'électro-club, Arvida Crew se démarque par une approche moins prévisible qui rappelle parfois l'assemblage sonore de Payz Play. Originaire d'Arvida, le trio propose un vidéoclip pour sa pièce Mange le crew, tournée en partie à la SAT. La chanson détonne par ses références funk. À voir au www.myspace.com/arvidacrew . En concert le 2 avril au Zoobizarre.
Décidemment, les palettes drettes ont toujours la cote.
Inquiétude pour Bande à part
Pour une équipe dont les principaux canaux de diffusion sont le Web et la radio satellite (où ils font littéralement bande à part), Bande à part mène un train de vie onéreux (méga-concert gratuit au Métropolis, voyage à Austin pour le SXSW, à Toronto pour le Canadian Music Week).
Certes, les retombées sont fort importantes pour la scène locale. En visitant le nouveau site www.bandeapart.fm , on tombe vite sur du contenu de qualité mettant en vedette La Patère Rose, Imposs, Malajube, Band de Garage, Mononc'Serge et Anonymus.
Or, Bande à part est tributaire de la radio satellite Sirius qui y injecte beaucoup de sous. Et comment se porte la radio satellite au pays? Plutôt mal. À cela s'ajoutent le déficit de 60 millions enregistré par Radio-Canada (qui gère Bande à part) et la pression que mettra le ministre du Patrimoine, James Moore, pour que la société d'État redresse sa situation financière. Je ne sais pas pour vous, mais je m'inquiète. Surtout dans ce contexte de crise économique, où la scène émergente est souvent la première sacrifiée (Baromètre, BangBang, Radar).
CONSEILS CONCERTS /
–La Patère Rose soulignera la parution de son premier album lors d'un concert le jeudi 19 au National.
–Ben & Mimi, Chantal Archambault et Les Swompards de l'Est tenteront de se faufiler parmi les neuf demi-finalistes des Francouvertes lors de la dernière soirée de préliminaires le 23 au Lion d'Or.
-Les soirées Jedi Electro ont tout d'un match des étoiles de la scène électro montréalaise. Alex McMahon, Jean-Phi Goncalves, J-F Lemieux, Dan Thouin et Martin Lizotte s'y retrouvent une fois par mois pour y improviser des hymnes drum n'Bass, dubstep et transe en compagnie d'un invité-surprise. Le visuel est assuré par This is not Design. Prochain rendez-vous: le 26 mars à la SAT.
DISQUE LOCALE
Lac Estion
Affranchi
(Indépendant)
Quintette incluant trois membres du Roi Poisson, Lac Estion est avant tout le projet rock du chanteur Simon Kingsbury et du guitariste PA le Gredin (PA Brochet chez les poissons). Sans tomber dans la facilité, le groupe propose un rock carré qui n'est pas sans rappeler la fin des années 80 et le début de la décennie 90 (le caractère des Pixies sur Recettes, la fougue des Colocs sur Vacances et l'urgence des Parfaits Salauds sur CompliquÉvident). Des compositions pop qui ne réinventent pas la roue, mais bourrées de sincérité. Concert-lancement le 24 mars au Divan Orange. 3/5