Cette semaine, les neuf demi-finalistes des Francouvertes s'affronteront au Lion d'Or afin de se tailler une place en finale. Survol des participants.
Le mardi 7 avril
Chanteur de la Descente du Coude, Simon Leduc fait preuve d'une grande aisance sur scène. Si sa voix parfaite pour le punk colle moins bien à ses nouvelles compositions folk, celles-ci nous immergent dans un univers franc, lucide, engagé et imagé. Hôtel Morphée devra aussi faire attention à sa performance vocale. La chanteuse Laurence Nerbonne aura tout avantage à ne pas trop pousser la note en demi-finale. La force du groupe réside plutôt dans ses envolées musicales dominées par les cordes (deux violons et un violoncelle). Mention spéciale au violoniste Blaise Borboën-Léonard et à son jeu fort inventif. Dans un registre pop vitaminée, FRANcIS D'OcTOBRE signe des pièces qui gagnent en efficacité au fil des écoutes. Dans le giron des Catherine Major et Dumas, il propose une chanson moderne et allumée, et devra injecter un peu plus de chaleur dans son interprétation pour assurer sa présence au tour suivant.
Le mercredi 8 avril
Simples et efficaces, Ben & Mimi flirtent avec l'univers country de Johnny Cash et l'attitude candide de la scène anti-folk. L'ambiance de leur spectacle détonne franchement avec le sérieux d'un concours. Une bouffée d'air frais. Gagnant de Secondaire en spectacle à Montréal en 2007, le jeune groupe Dialecte est mené par un slammeur, Xavier Phaneuf-Jolicour, qui aurait avantage à nuancer son flow souvent trop garoché et incompréhensible. Musicalement, le groupe excelle dans un registre progressif évoquant Genesis et Gentle Giant. Si Mad'MoiZèle GIRAF ne surprend guère avec son registre ragga-dancehall-hippie, le groupe (incluant Vander à la basse) frappe dans le mille grâce à des mélodies contagieuses. Soleil et party.
Le jeudi 9 avril
Peppertree en a surpris plus d'un en se faufilant en demi-finale. Non pas que son rock aérien manque de profondeur, mais parce que son chanteur plaintif à la Thom Yorke en fait parfois trop. Comme si sa surinterprétation en spectacle agaçait et entachait la cérébralité du combo. Faudra faire gaffe. Tout le contraire de Lac Estion, qui fait preuve d'une sincérité convaincante. Son rock pop manque parfois d'épices, mais la formation ne cherche pas à copier ses influences. À l'inverse, c'est le seul reproche que l'on pourrait faire au groupe Ariel et à son chanteur Ariel Coulombe, une véritable bête de scène, un calque de Mick Jagger dans le corps d'Alice Cooper. Le groupe livre son "psycho-rock noir bonbon" avec aplomb et cherche non pas à réinventer la roue, mais plutôt à l'écraser sous une tonne de distorsion.
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DISQUE LOCALE
ObsceneKidz
Langue sale
(BBT)
Degré zéro d'originalité, les membres du collectif ObsceneKidz piquent la recette électro-rap d'Omnikrom/TTC et tentent de nous faire avaler qu'ils sont les seuls et uniques. Au fond, ObsceneKidz est plus suiveur de mode qu'obscène. Son flow est prévisible, et ses textes ne détonnent en rien de ce qui se fait au pays du rap complaisant. Malgré tout, le groupe est capable de bons moments grâce à quelques mélodies efficaces couchées sur de gros beats assassins (Mr. Extraordinaire, Reste poli, Janet Jackson). Mais Langue sale s'étire et laisse place à plusieurs titres exécrables, dont Bouge (du mauvais dance cheap) ou Party animal et son refrain redondant. Pour les fans de TTC et Omnikrom qui écouteront autre chose dans deux ans. En concert le 10 avril à la SAT. 2.5/5
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Rodéoscopique
Projet instrumental western/folk du guitariste Antoine Berthiaume, Rodéoscopique transformera la Sala Rossa en désert aride le 3 avril.