Musique

Finale Francouvertes: une soirée sans éclat

Ariel a remporté les grands honneurs de la finale des Francouvertes 2009. - Crédit photo: Michel PinaultJeter le blâme sur les trois finalistes pour expliquer l'ultime soirée plutôt ennuyante des Francouvertes 2009 serait injuste. Non pas qu'ils aient offert une performance quatre étoiles, loin de là, même que Mad'MoiZèle GIRAF et FRANcIS D'OcTOBRE ont été moins solides qu'en préliminaires. C'est simplement que le concours suscite des attentes qui, pour une troisième fois en quatre ans, n'ont pas été comblées. À force d'y découvrir des Loco Locass, des Cowboys Fringants, des Breastfeeders, des Karkwa, des Damien Robitaille et des Patère Rose, nous sommes devenus exigeants envers les Francouvertes. Peut-être trop, surtout dans un contexte où les meilleurs groupes locaux se font maintenant découvrir sur le Web plutôt que par l'entremise de concours dont le nombre a périclité en 10 ans.

Des 21 participants, Ariel méritait la victoire, même si son originalité fait cruellement défaut. Plus charismatique, le groupe, diplômé du cours Rock 101, a remporté plusieurs prix lundi dont une bourse de 10 000 $ (gracieuseté de Sirius) et un laissez-passer pour les FrancoFolies de Montréal. Reste à voir comment évoluera la formation. Se trouvera-t-elle une authenticité ou continuera-t-elle de suivre les pas d'un Xavier Caféïne?

Quant à FRANcIS D'OcTOBRE, il n'est jamais allé chercher la foule avec ses compositions mièvres. Si ses arrangements de guitares tiennent parfois la route, il en va tout autrement de ses mélodies inefficaces et lourdes. Mad'MoiZèle GIRAF s'en est mieux tiré, même si le groupe n'a pas cassé la baraque comme on le croyait. Oui, le combo est capable de pondre des hits (Sub Su'a Job a remporté le prix de la chanson SOCAN), mais l'énergie des préliminaires n'y était pas. Comme l'expliquait Nicolas Tittley, il manque à Mad'MoiZèle GIRAF cette grosse voix rauque qui relèverait leur raggamuffin.

Les Francouvertes ont acquis le statut de concours incontournable grâce à la pertinence de leurs finalistes. La qualité de la compétition est ainsi tributaire de celle des 270 participants inscrits chaque année. Malgré le travail impeccable de la petite équipe derrière l'événement, lui assurer une constance est quasi impossible.

(Crédit photo: Michel Pinault)

CONSEILS CONCERTS /

Paul Cargnello & The Frontline ainsi que les membres de Nomadic Massive participeront au spectacle anticapitalisme organisé dans le cadre de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs le 1er mai au Petit Café Campus.

– Afin de se défaire de l'étiquette "musique classique", le Festival de musique de chambre de Montréal présente la série Chamber Rock à la Sala Rossa. Le 1er mai, Mark Djokic & Anne-Julie Caron rencontreront la pop de Courtney Wing & The Liederwolfe Collective. Le 2, le Quatuor Roddick croisera le fer avec Torngat. Le 3, l'accordéoniste classique Vladimir Sidorov accompagnera Philippe B.

DISQUE LOCAL

Cobna
Verrouillé
(XIII Deep/D.E.P.)

S'attaquant aux verrous qui briment la liberté de l'homme (le système, les préjugés), Cobna récidive avec un deuxième album solo guidé par cette même intelligence distinctive. De par ses rythmes soutenus, les pièces Verrouillé et Faut réagir (incluant la participation de Sans Pression) témoignent d'une urgence contagieuse. De bonnes compositions qui contrastent avec l'approche r&b écrasante des chansons Suis-moi (avec Émily Bégin) ou Le respect se mérite. Une fois de plus, la froideur des beats – un problème récurrent sur la scène hip-hop québécoise qui surutilise les applications midis – déçoit. On se dit que Cobna mérite mieux que des musiques artificielles, mais on fait le budget qu'on peut. 3/5