Musique

Lumières (éteintes) sur la ville

Pat No de Lights Off: "Quand t'écris des tounes, tu sais pas vraiment à quoi tu fais référence."Faites venir des piliers power-pop comme The Posies à Montréal et vous aurez une salle vide, mis à part quelques tatas comme moi ou l'inénarrable Pat No. Batteur pour d'innombrables formations depuis 15 ans – de Cheesecake Circus aux Breastfeeders, en passant par les Snitches et Xavier Caféïne – et chanteur pour les défunts The Call Up, le musicien n'avait jamais encore mis à profit son goût pour le genre, mais c'est maintenant chose faite avec Lights Off. Trip nostalgique? "Vraiment pas", rétorque No, qui mène le groupe de front avec l'ex-Stills Greg Paquet. "Quand t'écris des tounes, tu sais pas vraiment à quoi tu fais référence. Quand j'ai commencé à composer pour Lights Off, il n'y avait rien, il n'y avait même pas de band! J'étais entre deux, trois projets. J'avais des références en tête, mais finalement, les gens me sortent des comparaisons auxquelles je n'avais même pas pensé. Y en a qui me parlent de Squeeze, d'autres, des Replacements ou des Psychedelic Furs…"

Chose certaine, No en a moins contre les comparaisons que contre les incessantes évocations des anciens groupes des différents membres. Qui sont nombreux, puisque la paire est rejointe sur scène par un autre ex-Xavier Caféïne et ex-Call Up (le bassiste Ghislain Chartier), un ex-André (le guitariste Maxime Philibert) et un ex-Mobile (le batteur Pierre-Marc Hamelin). "L'idée n'était vraiment pas de former un supergroupe, on a juste appelé nos amis!" note No. "Tsé, quand tu fais de la musique depuis un bout, tout le monde a joué dans d'autres bands. On espère juste que les gens vont nous juger par la musique et par les shows, parce qu'à part Max, qui n'était pas dans le band quand on a fait le EP, personne n'était compositeur dans ses anciens groupes." Paru le 9 février, le six-titres éponyme de Lights Off n'a effectivement rien des anciens projets cités. Et surtout, il est fort bon! Concert-lancement le 12 février à L'Escogriffe.

À SOULIGNER /

– Soirée hors norme le 13 février à la SAT avec Jamming the Network: un concert interactif qui reliera par écran des artistes en direct de Vancouver (Inkwell, Groupshow et le Montréalais Scott Monteith, alias Deadbeat) à leurs semblables à Montréal (Jedi Electro, avec l'invité spécial Freeworm des National Parcs).

– Stomp Records fête son 15e anniversaire le 13 février au Club Soda avec les Planet Smashers, Subb, Flatfood 56 et The Hypnophonics.

DISQUE LOCAL

disk_moore.jpgColin Moore

Leaving Home

(Indica)

Je ne suis pas plus fan qu'il ne faut du trip "chantons la route, la taverne et les affres de la job à 'shop", mais force est d'admettre que l'auteur-compositeur à la voix éraillée fait tout ce qu'il faut pour nous faire entrer dans son jeu sur ce premier album abouti. Colin Moore, qui marche clairement (et adroitement) dans les pas des Springsteen, Tom Petty et autres troubadours prolétaires, manie la ballade acoustique avec muscle et sensibilité (Disease), mais il brille encore plus lorsqu'il lance des balles courbes: les harmonies vocales hypnotisantes de 3 Fat Pills, le country road movie-esque de 20 Years ou simplement le voltage décuplé de Red Headed Girls. Leaving Home est une production léchée et conservatrice qui respire et vit tout de même. Le 13 février au National. 3/5