Musique

Gigi l’amorosa

Giselle C. Webber: "À 18 ans, après que j'ai crié dans des groupes punk, des gens m'ont prêté des disques d'Ella Fitzgerald et de Billie Holiday, et c'est là que j'ai compris qu'on pouvait faire beaucoup de sons avec les muscles de la voix." (photo: Lars Rosing)

Après la fin de l'aventure Hot Springs, on s'attendait à voir Giselle C. Webber ressurgir avec son projet hip-hop Giselle Numba One… Mais non! C'est plutôt Gigi French, un alter ego vaguement jazz-manouche (et francophone), qui a pris le dessus. "Je sais qu'il y en a qui sont capables d'être tout seuls sur scène avec des beats. Moi, j'avais l'impression d'être comme dans un cauchemar où tu es tout nu à l'école", témoigne la musicienne, qui vit maintenant à Saint-Faustin-Lac-Carré, dans les Laurentides, et a plutôt choisi d'explorer un amour de longue date de la chanson jazz. "C'est ça qui m'a appris à chanter. À 18 ans, après que j'ai crié dans des groupes punk, des gens m'ont prêté des disques d'Ella Fitzgerald et de Billie Holiday, et c'est là que j'ai compris qu'on pouvait faire beaucoup de sons avec les muscles de la voix." Avec ce nouveau projet en français, elle a par ailleurs cherché à rompre avec le style d'écriture plus personnel des Hot Springs. Cannelle, son premier album enregistré de façon artisanale, à la maison (en compagnie d'une vingtaine de musiciens bien connus de la scène locale, dont des membres des United Steel Workers of Montreal, Sunday Sinners, Clues et CPC Gangbangs), sera lancé gratuitement en ligne (au gigifrench.com ) ce dimanche, 28 février, tandis que Giselle donnera son premier concert au Quai des Brumes le même jour dans le cadre d'un 5 à 7. De retour sur scène le 6 mars au Divan Orange avec Chocolat. (photo: Lars Rosing)

Dix ans en deux tons

Blue Skies Turn Black, à l'origine, c'était un label. Tournée vers la production de concerts par la force des choses, la boîte se consacre aujourd'hui surtout à faire jouer ici des artistes étrangers, mais n'en a pas moins radicalement affecté la scène locale. En faisant connaître à Montréal des artistes qui, auparavant, ne passaient pas par ici lorsqu'en tournée, ce qui a eu pour effet de provoquer la croissance de la scène indie-rock locale. En programmant lesdits nouveaux groupes en première partie de ses événements lorsqu'ils débutaient, puis en tête d'affiche lorsque mûrs (Arcade Fire, quelqu'un?). Blue Skies Turn Black fait ça depuis maintenant dix ans, et ça se fête: les 25-26-27 février au Il Motore avec Snailhouse, Adam and the Amethysts, Little Scream, Shapes & Sizes, The Besnard Lakes, Black Feelings, Tonstartssbandht, Rockets Red Glare et plusieurs autres. Les détails au blueskiesturnblack.com .

À SOULIGNER /

Karma Atchykah lance devant public Diasporama, son nouvel album, dans le cadre d'un 6 à 8 à L'Astral le 2 mars.

Leif Vollebekk est à la Casa del Popolo le 27 février avec Mike O'Brien.

DISQUE LOCAL /

disk_mathematiques.jpgMathématique

Cour

(P572)

Mathématique, c'est Pascale Mercier, une jeune demoiselle de Québec qui extrait d'un synthé et quelques machines un électro-pop sauce 8bit à tendance vaguement indie-pop. Loin d'être cérébral et compliqué comme son nom d'artiste, Cour est au contraire naïf, simplet et épuré, conduit par la mélodie et non par les gargouillis électroniques. Vif et entraînant, l'album a de quoi charmer si on aime le 8bit ou la musique de jeux vidéo: L'Internet et Lego Party couplent grooves de Moog, rythmes rock et mélodies accrocheuses, tandis que Fire est un pimpant disco à la Nintendo. Cela dit, si cette esthétique vous laisse indifférent, il n'y a rien pour vous ici, à part peut-être un habile remix de Fire par Milimetrik. Le 27 février au Milieu. 3/5