Musique

The Peelies: aux frontières du cute

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The Peelies, le 13 mars à L'Escogriffe: "Quand t'as des shows devant toi, t'as pas le choix de pratiquer, alors tu t'améliores." photo: Dan Pelissier

Groupes et musiciens préfèrent souvent vivre leur période d'apprentissage, d'incubation, en privé. Pas ce quintette féminin, formé il n'y a pas même un an alors qu'aucune des membres ne savait vraiment jouer de son instrument. Avec des concerts quasi hebdomadaires au calendrier (en premières parties de camarades aussi variés que Grand Trine, les Lovely Feathers, ou même les Américains The Dutchess and The Duke) et un premier EP, Together Forever, dont un extrait figure au palmarès de Bande à part (Merde In French), le groupe fait des premiers pas très publics. Un accident qui fait finalement bien l'affaire de Roxane Guertin Berthiaume (batterie), Sophie Montpetit (basse), Morgane Duchêne-Ramsay (clavier) et Marie-Andrée Boudreault et Laurence Lauzon-Bouchard (guitares). "Au moment de donner notre premier show, on n'était pas encore prêtes, mais on se l'est fait offrir et c'était pour des amis, dans un salon, à Toronto… On a eu la piqûre!" relate Montpetit. "Quand t'as des shows devant toi, t'as pas le choix de pratiquer, alors tu t'améliores", résume Guertin Berthiaume.

Ajoutez à cela des influences sixties manifestes ("c'est ce qui nous rassemble musicalement"), et le qualificatif cute ressort souvent durant leurs concerts. Un couteau à double tranchant pour les demoiselles. "En show, on s'amuse, on veut que les gens en fassent autant, et on aime les beats minimalistes", soulignent-elles. "Mais c'est sûr que là, on commence à être tannées. On travaille fort et on veut dégager autre chose." Histoire de se permettre d'en arriver là, la troupe se retirera dans ses quartiers plus tard au printemps, pour composer, mais a d'ici là quelques rendez-vous de taille: au Canadian Music Week, cette semaine, de même qu'au South by Southwest à Austin, Texas, la semaine prochaine. Entre les deux, un concert édition "spécial solos" avec Phil Hamelin (de Vicious Delicious) à la batterie, pour remplacer Roxane qui se remettra d'une opération aux cordes vocales, et Philippe Clément de Duchess Says aux "solos de guitare"; le 13 mars à L'Escogriffe avec Géraldine et les Mamelons Rhéaume.

Ah, comme la neige a neigé…

Le festival Sous la neige/Under the Snow, en cours jusqu'au 14 mars, est un jardin de bands. Connu pour ses invités internationaux, le festival à tendance indie/expérimentale en beurre épais point de vue local, cette année: Clues avec Braids et Oromocto Diamonds (12 mars, Sala Rossa), Darling Demaes et Murder Ford Monument (13 mars, O Patro Vys), Ghidrah (13 mars, Casa del Popolo), Monsieur Mono et Sylvie Paquette (14 mars, Verre Bouteille), Locomotiv et The Scroll (14 mars, Divan Orange), Millimetrik (14 mars, Boul Noir) et 2 Pouilles en Cavale (14 mars, Chez Baptiste sur Mont-Royal). À noter que les concerts de Millimetrik et de 2 Pouilles en Cavale sont gratuits. Aussi, les 13 et 14 mars, de 11 h à 17 h à l'Église Saint-Denis (5075, rue Rivard), le festival tient un Salon du disque et des arts underground, lors duquel une quarantaine de labels indépendants et d'artistes et artisans en tous genres exposeront leur travail. "On ne veut pas entrer en compétition avec aucun autre événement du genre; ce n'est pas Expozine, Puces Pop ou le SMIM; c'est un complément", explique Jean-François Rioux, organisateur du festival, à propos de ce nouveau volet. "J'ai rencontré beaucoup de gens dans le passé lors de ces salons, j'ai adoré l'expérience et je trouve que tout le monde devrait en profiter!" Les détails au underthesnow.ca.

À SOULIGNER /

-La sensation de Québec Who Are You joue deux fois à Montréal au cours des prochains jours: le 11 mars au Divan Orange avec Our Book and the Authors et le 13 au Quai des Brumes avec Waving Hands.

Random Recipe veut se coucher tôt le 14 mars: le groupe fait un 5 à 7 "pyjama party" au Quai des Brumes.

The Postcards, dont on attend toujours le nouvel album, seront au Silver Door avec D'eon et Toboggan le 13 mars.

disk_peasant.jpgDISQUE LOCAL /

Sally Paradise

L'Ascension du mont Shing

(Jeunesse cosmique)

Il doit être fichtrement haut, ce mont Shing, à entendre la description qu'en fait ce jeune trio local. Toute en nappes de claviers aériens, en tintements incongrus, en bourdonnements analogues et ornée du chant lointain, bordé d'écho, de Catherine Debard, son électro-pop d'inspiration shoegaze pointe loin dans la stratosphère et tire sur le sidéral. Il y a beaucoup à apprécier dans ce premier EP: la voix délicate de Debard, malgré ses mots parfois incompréhensibles (un charme plus qu'une tare), la langueur de Mon cour et de Gruger des os ostentatoires, des ambiances profondes bien articulées, une teinte électro bien personnelle… Un bien joli flou. Le 11 mars au Café-Bar de la Cinémathèque. 3.5/5