Faire de l'électro-punk à Montréal, c'est se faire comparer inévitablement aux deux références locales du genre: We Are Wolves et Duchess Says. Pom Pom War assume la filiation et s'en dit même flatté mais, comme le souligne le chanteur et "électroniciste" du clan, Nicolas Dostie: "Il ne faudrait pas que les gens pensent qu'on essaie de faire la même chose."
De ce côté, pas trop de risques, puisque comme quiconque ayant déjà vu le quatuor en concert a pu le constater, Pom Pom War ajoute au trip une dimension sensuelle et sexy qui rompt avec la démence des deux autres. Dostie dit ignorer l'origine de cette facette, mais comme lui et sa sour, la chanteuse Caroline Dostie, ont chacun mené des projets à configuration restreinte auparavant (Nicolas, le one-man band Dusti, et Caroline, le duo Hightops), l'un comme l'autre ont dû apprendre à habiter une scène avec peu. Le reste est le produit d'un mélange spontané, selon Nicolas. "Ma sour a longtemps trippé pas mal plus rock que moi. Moi, je viens d'un background peut-être plus électronique. J'ai eu ma passe raver", raconte-t-il, énumérant au passage des points de rencontre comme Joy Division Bauhaus et Gossip. "Roberto (Parade, batterie) est assez jeune, donc il a des influences un peu plus actuelles. Jo (Jonathan Bouchard, guitare) vient plus du grunge, Jesus and Mary Chain et tout ça…"
Connu pour agrémenter ses concerts de costumes et de maquillages ("C'est assez aléatoire, honnêtement. On décide ça à la dernière minute."), le groupe fait enfin son arrivée sur disque avec le EP Allez! Prenez leurs armes, qui paraît cette semaine après un délai de plusieurs mois, causé par des pépins techniques. On y trouve neuf morceaux (dont la fameuse Automatic Bomb Woman, clou des concerts), donc plus que sur un EP moyen. "On ne voulait pas se mettre la pression d'appeler ça un premier album. Ça se veut un peu sans prétention. Pour moi, un premier album, c'est quelque chose d'encore plus attendu, de plus peaufiné." Lancement gratuit le 15 avril au Green Room à 21 h.
À SOULIGNER /
– Le festival Vue sur la relève se poursuit jusqu'au 17 avril. Au menu, notamment dans le volet musique: les concerts gratuits du combo rock garage Les Shrimps (dont fait partie Vincent Blain, alias L'Indice), le 12 avril au Divan Orange, ainsi que celui des chansonniers Louis-Philippe Robillard et Meb, le 14 avril au Verre Bouteille.
– Creature est à la Sala Rossa avec Cougarettes, le 9 avril.
– Red Mass lance un nouveau 10 po vinyle le 9 avril à la Casa del Popolo avec Panopticon Eyelids.
DISQUE LOCAL /
Prosetitution
(HLM/dep)
Rares sont les vétérans de la scène hip-hop locale à avoir su conserver leur pertinence, même quand ils sont restés sous les projecteurs. Quelle surprise alors de voir ce vieux de la vieille, issu de la même ère pré-explosion des années 90 que Sans Pression et cie, ressurgir frais comme un sushi après sept années d'absence sur disque. Sur cette suite de Québec assiégé (2003), le rappeur d'origine haïtienne use vraiment d'un arsenal complet: sens de la toune (Ma peau, Centre d'attraction), de la fête (Est-ce que t'es là, avec Karma Atchykah), du punchline, flow bien aiguisé, style qu'on ne sent emprunté à personne de même que la capacité de sauter du social au bombage de torse sans ne serait-ce qu'effleurer les formules toutes faites. Un exemple à suivre. 3.5/5