WordUP! Battles: des mots qui sonnent
Imprévisible et morcelée, la scène hip-hop locale ne carbure pas exactement aux rendez-vous réguliers. Depuis juillet dernier, FiligraNn et ses acolytes changent la donne, avec les WordUP! Battles, une série de joutes oratoires a cappella lors desquelles des MC s'affrontent à coups de moqueries et de coups bas bien articulés, sous l'oil du public et des caméras (qui retransmettent le tout au wordup-battles.com). Pas de prix en jeu, sinon "la gloire et le respect des pairs" ainsi que d'occasionnels paris (600 $ chacun de la part des deux têtes d'affiche du prochain combat), indique FiligraNn, un vétéran des battles qui a eu l'idée d'importer ici ce dont il se régalait via le site américain grindtimenow.com. "Je me disais: Ça serait tellement le fun de voir Koriass battle avec une autre grosse tête de la scène. En en parlant autour de moi, je me suis rendu compte que les gens attendaient juste que quelqu'un le fasse." L'événement jouit maintenant d'un demi-million de visionnements sur son canal YouTube et d'une affluence qui force maintenant son déménagement de la boutique Sino Shop, sur la rue Ontario.
Contrairement aux battles hip-hop traditionnels, les joutes WordUP! ne sont pas improvisées: les participants écrivent leurs textes à l'avance. "C'est pour deux raisons, explique FiligraNn. D'abord, parce que c'est la norme dans le milieu, en ce moment. Avec les milliers de dollars qui sont en jeu dans les tournois américains, c'est devenu normal de se préparer. Ensuite, parce que ça donne un meilleur show. Tu ne peux pas vraiment prouver que tu es le meilleur en impro, puisque tout le monde connaît des moins bons jours. Quand ton texte est écrit, il ne peut y avoir aucun moment faible." FiligraNn admet avoir éprouvé jusqu'à maintenant des difficultés à faire participer les grosses pointures, les Sans Pression, L'Assemblée, Sir Pathétik et autres ayant tous décliné l'invitation. "Ce n'est pas un créneau qui est fait pour tout le monde", convient-il. Koriass, qui prendra part au combat principal de la quatrième édition contre St-Saoul, est le seul rappeur établi à oser se mouiller. Seront également sur le ring: Freddy Gruesum, Jam, Maybe Watson, Skilz, Jo RCA, Jean Joual, Loudmouth, e$#%, FiligraNn et SB. Le 16 avril au Bain Mathieu.
À SOULIGNER /
– Final Flash "lance" enfin son premier album le 20 avril au Savoy. Homeless ne sortira en fait que 14 jours plus tard, mais bon, détails que tout cela…
– Des membres d'Islands feront un DJ set à la soirée Sextape Fridays le 16 avril au Blue Dog.
DISQUE LOCAL /
The Anthemis
(Indépendant)
Quatuor dirigé par le ressortissant albertain Ian Jarvis, Chairs lorgne vers la gauche tout en restant classique, sur ce premier album. Odeur de McCartney (Photographic Memories), relents très nineties de Matthew Sweet (Meager Fortune) ou d'Elliot Smith (Mechanical Bones)… La réalisation rudimentaire (quoique créative) nécessite quelques écoutes, mais l'effort en vaut la peine: Jarvis a la mélodie efficace et la composition nerveuse. The Anthemis atteint son zénith avec l'excellente Two Dimensional, une belle ballade acoustique toute simple qui réclame d'être utilisée dans un film. Rompant agréablement avec la tradition indie locale, Chairs rejoint Lights Off dans le club sélect des figures locales sachant manier le vintage avec tact. Le 21 avril à la Casa del Popolo. 3.5/5